Séance du
jeudi 20 mai 1999 à
17h
54e
législature -
2e
année -
7e
session -
20e
séance
IU 676
M. Pierre Meyll (AdG). Cette interpellation s'adresse à M. Carlo Lamprecht et, comme je lui remettrai les questions, je me permettrai de lire le texte, de telle sorte qu'il n'y ait aucune confusion.
La République bruit de toutes part concernant le déménagement prochain du siège de Procter & Gamble à Genève. Au-delà de l'admiration béate que suscite ce nouvel exploit de notre promotion économique, la presse nous apprend quelques éléments inquiétants qui nous font craindre un nouveau miroir aux alouettes. Rappelons-nous le cas de Reuters. Je cite : «Procter & Gamble souhaite louer ou acheter un bâtiment doté d'environ 24 000 m2 dans une première étape, pour 2001 et huit cents à mille places de parking. Dans un deuxième temps, 16 000 m2 supplémentaires devraient être nécessaires ainsi que six cents à huit cents places de parking. En effet, la multinationale part du principe qu'entre 80 à 90% de ses employés se déplaceront en voiture. Un taux qui pénalise bien entendu les sites urbains.»
Comment de telles conditions peuvent-elles être acceptées ? Quid de l'inégalité de traitement de tous les habitants et entreprises face à la loi ? A l'heure d'Internet, qui ose sérieusement prétendre qu'il faille encore construire des locaux commerciaux, alors que plus de 300 000 m2 de locaux vides nous gangrènent ? Nous demandons à connaître la teneur exacte et détaillée de l'accord passé entre le canton de Genève et la firme Procter & Gamble concernant le déménagement de son siège dans notre canton, notamment sous l'angle des facilités fiscales, des permis de travail, de l'aménagement du territoire et des transports. Quels engagements et quelles garanties avons-nous concernant la création de nouveaux postes de travail pour la population actuellement à Genève par opposition à l'importation de postes et d'employés ? A-t-on conscience que la rentabilité de cette entreprise est proportionnelle à la surconsommation et aux atteintes à l'environnement qu'elle produit ? Sait-on que des centaines de milliers d'animaux sont cruellement sacrifiés chaque année par Procter & Gamble pour ses essais de cosmétique et, en définitive, le confort de ses clients et actionnaires surtout ? Est-ce vraiment pour attirer ce genre d'activités comparables sur le plan éthique à l'industrie du tabac que Genève va consentir avantages et dérogations, au mépris des valeurs de la population ?