Séance du
jeudi 25 mars 1999 à
17h
54e
législature -
2e
année -
5e
session -
10e
séance
IU 634
Mme Louiza Mottaz (Ve). Mon interpellation s'adresse à MM. Robert Cramer et Guy-Olivier Segond. Elle concerne les mesures de protection liées à l'évacuation d'un compost.
Dans des courriers adressés le 23 février 1999 aux responsables des unités de soin de l'hôpital de gériatrie, de psychiatrie, de la clinique de psycho-gériatrie et du secteur médical de Champ-Dollon, l'unité de prévention et contrôle de l'infection des HUG fait état d'un possible déplacement de compost et des dangers qu'une telle manoeuvre peut présenter pour l'environnement humain immédiat.
Pour plus de précision, permettez-moi de lire certains passages de ces lettres, qui concernent les mesures à prendre tant pour le personnel que pour les patients lors de l'évacuation du compost. «Le compost situé près de l'hôpital de gériatrie et de la clinique de psycho-gériatrie doit être déplacé. Ce dernier contient une concentration importante d'un champignon filamenteux du genre aspergillus. Sa dissémination dans l'environnement se fait par voie aérienne, par l'intermédiaire de spores qui sont mises en suspension et véhiculées par les circulations d'air et les poussières. Toutes les opérations pouvant provoquer une mise en suspension de poussières dans l'air sont donc potentiellement dangereuses.
»Lors du déplacement de ce compost, la mise en circulation d'importantes quantités de spores dans l'air sera prévenue par les mesures de protection suivantes : humidification du compost par arrosage pendant le déplacement pour réduire l'émission de spores et déplacement par un régime de vent de secteur sud/sud-ouest.
»Toutefois, au vu de la proximité de l'hôpital de gériatrie, certains pavillons de la clinique de psycho-gériatrie ainsi que du secteur médical de Champ-Dollon et, malgré les précautions prises, les patients qui présentent les caractéristiques suivantes : patients avec une neutrophénie, patients sous corticothérapie, patients sous traitement immuno-suppresseur, patients sous chimiothérapie, ne doivent pas être en contact avec les spores aspergillaires.
»Par ailleurs, toutes les fenêtres des chambres devront être fermées pendant l'évacuation afin d'éviter que des quantités importantes de spores aspergillaires puissent se déposer à l'intérieur des unités de soin. En adoptant ces mesures, les patients dits à risque, pourront à nouveau être hospitalisés une semaine après la fin de l'évacuation du compost, sans prendre d'autres mesures de précaution comme le nettoyage des pièces ou le port d'un masque de protection.»
Que le personnel et les patients, sur ces différents sites, soient avertis et protégés, c'est bien, mais qu'en est-il des personnes hors institution ? En effet, la densité de population résidant dans ce périmètre n'est pas négligeable. De plus, une école jouxte l'hôpital de gériatrie dans lequel les écoliers prennent leur repas de midi.
Mes questions sont les suivantes :
- Les habitants alentour ont-ils reçu l'information ?
- Des mesures de protection sont-elles envisagées pour eux et lesquelles ?
- Qui gérera cette situation ?
- Quel est le volume de ce tas de compost ?
- Pourquoi faut-il le déplacer et quelle est sa destination ?
- Si ce compost n'est pas sous protection, que se passe-t-il lors de grands vents ?
- La dispersion des spores aspergillaires est-elle importante et tout aussi dangereuse en petite qu'en grande quantité ?
Puisque le contenu de ce tas de compost peut être nuisible à certaines personnes déjà affaiblies, nous demandons que des mesures soient prises afin de limiter les risques. Nous aimerions surtout avoir un maximum d'informations et connaître, de manière précise, la situation.