Séance du
vendredi 26 février 1999 à
17h
54e
législature -
2e
année -
4e
session -
7e
séance
IU 615
M. Guy-Olivier Segond. M. Chaïm Nissim m'a interpellé sur les aides financières accordées à quatre activités, soit 250 000 F au Festival pour l'Europe, 500 000 F à un spectacle d'Armand Gatti, 450 000 F à un film de Richard Dindo et 400 000 F pour l'Association Signé 2000.
Bien que j'aie déjà abondamment répondu aux questions de la presse, je réponds aux mêmes questions posées par M. le député Nissim.
La subvention de 250 000 F au Festival pour l'Europe a été accordée il y a de nombreux mois au titre de la politique visant à supprimer les publicités des fabricants de tabac et d'alcool dans toutes les activités destinées aux jeunes. Elle a été financée par la dîme de l'alcool et a fait l'objet d'une pétition de l'UDC qui a été traitée et classée par le Grand Conseil.
La subvention de 500 000 F accordée à une association genevoise pour un spectacle d'Armand Gatti est destinée à financer un spectacle écrit, mis en scène et joué par des Genevois victimes de l'exclusion sociale. Elle est financée par des crédits sociaux destinés à l'assistance publique.
La subvention de 450 000 F accordée au cinéaste Richard Dindo a permis de réaliser un film long métrage consacré au personnel et aux patients des hôpitaux universitaires de Genève et plusieurs courts métrages présentant des services et des activités spécifiques aux hôpitaux. Elle a été financée par le budget des hôpitaux universitaires de Genève qui s'élève à 1,2 milliard.
Enfin, la subvention de 400 000 F accordée à l'Association Signé 2000 permet de financer différentes activités tout au long de l'année 1999. Elle est financée par les fonds privés de l'Association pour une exposition nationale à Genève, exposition qui - vous le savez - n'a pas été retenue par le Conseil fédéral.
Monsieur le député, on peut contester chacune de ces aides financières. On peut à l'évidence cesser de soutenir la lutte contre le tabagisme, laisser les fabricants de cigarettes envahir toutes les manifestations destinées aux jeunes et, plusieurs années plus tard, se plaindre du nombre de cancers du poumon chez les jeunes.
On peut renoncer à aider des victimes de l'exclusion à écrire, mettre en scène et jouer un spectacle, mais il faut, dans ce cas, être logique et cesser également de subventionner les associations qui permettent à des personnes handicapées physiques ou psychiques de s'exprimer par un spectacle de théâtre.
On peut renoncer à un long métrage sur le personnel et les patients des hôpitaux universitaires qui montre que la réalité est différente du feuilleton «Urgences», mais il faut aussi, en bonne logique, renoncer aux activités culturelles pour les patients et le personnel, renoncer aux clowns qui animent l'hôpital des enfants : tout cela ne sert à rien et ne rapporte rien, si ce n'est de la joie ou du plaisir !
On peut renoncer à marquer la nuit du 31 décembre 1999 au 1er janvier 2000 par un spectacle sur la plaine de Plainpalais et on peut renoncer, en même temps, à être présent en mondiovision durant une heure sur les écrans de télévision de l'ensemble de la planète. Plus de vingt villes ont été candidates. Il ne sera pas difficile de remplacer Genève durant cette heure de mondiovision !
Pour toute personne qui pousse un peu plus loin la réflexion, poser ces questions, c'est y répondre !
Cette interpellation urgente est close.