Séance du
vendredi 26 février 1999 à
17h
54e
législature -
2e
année -
4e
session -
7e
séance
IU 613
M. Gérard Ramseyer. Le 17 janvier 1999 en soirée, un prévenu d'origine malienne inculpé de violation de la loi fédérale sur les stupéfiants s'est donné la mort par pendaison dans sa cellule. Il s'est pendu au pied de son lit à l'aide d'un lacet. Lorsqu'il a été découvert par le personnel de la prison vers 21 h 45, il était déjà trop tard.
Rien dans le comportement de ce prévenu, arrivé à la prison un peu plus d'un mois auparavant, ne pouvait laisser présager une issue aussi tragique. Comme tous les détenus, il avait été vu dans les trois premiers jours de son incarcération par le service médical qui a aussi pour tâche de déceler les cas à risques en évaluant l'état psychique des nouveaux arrivants. Ce prévenu n'avait pas été considéré comme suicidaire.
Le personnel de l'établissement exerce une surveillance particulière sur les détenus à risques comme les jeunes ou ceux qui sont incarcérés pour la première fois. Il sait également être attentif à un certain nombre de signes pouvant annoncer une telle intention. En règle générale, cette attention constante permet d'éviter le pire. Malheureusement, il arrive parfois, tout comme dans la vie libre, qu'une personne qui est déterminée parvienne à ses fins.
Ce drame met en lumière le bien-fondé des mesures, souvent critiquées, de fouille complète et de tenue, quand elles paraissent adéquates.
S'agissant de l'affaire Lourenço, je vous informe que les experts nommés par le juge d'instruction ont commencé leur travail. Ils se sont rendus récemment à la prison pour voir le lieu du drame et entendre les gardiens qui étaient présents lors de l'incident. Il est vrai que le choix des experts a pris un certain temps. Le juge d'instruction a en effet décidé de soumettre la cause à un collège de trois experts choisis hors de Genève, d'où la durée de la procédure.
Monsieur le député Velasco, je dois, une fois encore, vous rappeler l'indépendance dont jouit la justice, à laquelle j'ai transmis l'expression de votre impatience.
Cette interpellation urgente est close.