Séance du
vendredi 22 janvier 1999 à
17h
54e
législature -
2e
année -
3e
session -
3e
séance
IU 603
Mme Martine Brunschwig Graf. Je réponds à l'interpellation urgente de Mme Fabienne Bugnon au sujet de la vaccination contre le virus de l'hépatite B.
Il convient de rappeler tout d'abord qu'en 1992 l'Organisation mondiale de la santé a recommandé l'introduction de la vaccination contre le virus de l'hépatite B dans tous les pays d'ici 1997. La Suisse, et particulièrement le canton de Genève, en consultation avec les différents services concernés, a décidé qu'en 1998 cette opération généralisée devait être menée auprès de la population des adolescents de 11 à 15 ans.
Je vous rappelle, comme l'a dit Mme Bugnon, qu'une polémique a effectivement éclaté en France, cet automne, au sujet des effets secondaires que pourrait déclencher ce vaccin, notamment, selon l'avis de certaines personnes, la sclérose en plaques.
Avant d'entamer cette vaccination et suite à ces affirmations, un colloque a eu lieu pour examiner ce qui pouvait être important et pertinent dans les craintes exprimées par la France. Suite à ce débat et après évaluation scientifique, la conclusion a été que rien, à l'heure actuelle, ne laissait supposer qu'un lien direct et avéré existait entre le vaccin et la sclérose en plaques. Cette opinion est partagée par l'OMS et par l'Office fédéral de la santé publique. Cela pour le principe.
Je vous signale par ailleurs qu'une vaccination généralisée n'est pas une vaccination obligatoire et qu'à Genève cette vaccination est offerte aux élèves de 7e du cycle d'orientation. Elle est pratiquée par une équipe composée d'un médecin et d'une infirmière.
Dans la pratique, il est très important - c'est dans ce sens que cette vaccination est conçue - que le dialogue s'établisse entre les familles et les pédiatres. Je tiens à souligner qu'en dehors de la mention des effets secondaires figurant sur le dépliant, des éléments extrêmement précis indiquent qu'en cas de crainte des parents par rapport au passé de la famille ou en cas de supposition d'un risque éventuel il est recommandé de ne pas procéder à cette vaccination. Je tiens également à souligner que les antécédents et les craintes des parents sont pris en considération, et qu'aucune pression ni aucune contrainte ne sont exercées dans le cadre de cette vaccination généralisée, ce qui est un élément très important. En effet, cette attitude implique la prudence et le respect des familles, ce qui fait partie du devoir de l'Etat dans la politique de santé qu'il mène.
Par ailleurs, Mme Bugnon s'inquiétait de l'effet lénifiant que pouvait avoir une vaccination généralisée contre l'hépatite B par rapport aux précautions à prendre vis-à-vis du sida.
Je vous fais remarquer que, dans le département et dans les écoles de ce canton, une campagne d'information régulière, durable, soutenue et systématique est effectuée, de la 6e primaire à la 9e du cycle d'orientation, mettant les adolescents en garde contre les maladies sexuellement transmissibles, sida compris. Par conséquent, il n'y a pas lieu de faire une spécificité pour l'hépatite B dans le cadre ce cette prévention. Mais il est important de souligner, à toute occasion et y compris lorsque l'on traite de l'hépatite B, que la protection en matière de maladies sexuellement transmissibles passe par le préservatif.
Voilà, Mesdames et Messieurs les députés, la position du canton de Genève. Elle tient compte de la position de l'Organisation mondiale de la santé, de celle de l'Office fédéral de la santé publique et, surtout, elle est respectueuse de l'avis des pédiatres, de l'avis des parents et des antécédents des enfants concernés par la vaccination.
Cette interpellation urgente est close.
Le président. Monsieur Ramseyer, conseiller d'Etat responsable du département de justice et police et des transports, vous avez quatre interpellations. Je vous remercie de répondre à MM. Koechlin, Longet et Odier.