Séance du
jeudi 5 novembre 1998 à
17h
54e
législature -
2e
année -
1re
session -
47e
séance
R 388
EXPOSÉ DES MOTIFS
Comme les médias l'ont relaté abondamment ces derniers jours, les inondations et glissements de terrain provoqués par le cyclone Mitch ont déjà fait environ 7000 victimes et 2000 disparus en Amérique centrale. En outre, plusieurs milliers de personnes se trouvent dans l'isolement en raison des voies de communication qui ont été coupées suite à ce désastre. Cela signifie que ces personnes souffrent de la faim, de la soif et sont exposées à diverses épidémies.
Les autorités de tous les pays d'Amérique centrale en appellent à l'aide internationale qui commence à s'organiser. Cependant, les populations font pour l'instant les frais de la passivité des gouvernements qui ne se mobilisent guère pour mettre à disposition la logistique nécessaire à venir en aide aux personnes en danger. Plusieurs oeuvres d'entraide suisses sont déjà sur place pour coordonner l'aide humanitaire tandis qu'un certain nombre d'institutions, de même que la Confédération, ont débloqué des fonds destinés à des secours d'urgence.
En qualité de parlementaires d'un canton à vocation internationale et humanitaire, qui est notamment le berceau de la Croix-Rouge, nous ne pouvons rester indifférents au malheur frappant les populations d'Amérique centrale. La plus élémentaire solidarité nous commande de réagir par un geste à la fois symbolique et concret.
C'est pourquoi nous vous demandons, Mesdames et Messieurs les députés, de renvoyer cette résolution au Conseil d'Etat.
Débat
Mise aux voix, cette résolution est adoptée. Elle est renvoyée au Conseil d'Etat.
Elle est ainsi conçue :
Résolution(388)
concernant l'aide aux populations d'Amérique centrale victimes du cyclone Mitch
Le GRAND CONSEIL de la République et canton de Genèveconsidérant:
- l'extrême gravité de la catastrophe causée par le cyclone Mitch qui est, à titre d'exemple, responsable de la mort d'environ 1 500 personnes au Nicaragua et 5 000 au Honduras ;
- le nombre de sans-abri qui s'élève à plus d'un million dans les deux pays ;
- le fait que plusieurs milliers de personnes sont encore isolées, dans l'impossibilité de recevoir des secours et menacées par la faim, la soif et les épidémies ;
- le fait que plus de 70% de la production agricole a été détruite au Honduras ;
- l'engagement d'un certain nombre d'oeuvres d'entraide sur le terrain qui doit être renforcé ;
- la solidarité élémentaire que l'on doit témoigner aux populations sinistrées ;
invite le Conseil d'Etat
à débloquer un fonds d'urgence d'au moins 50 000 F pour contribuer à secourir les populations d'Amérique centrale victimes de Mitch.
Le président. Nous passons au point 49 de notre ordre du jour... Monsieur le député Halpérin ?
M. Michel Halpérin (L). Il me semble que nous devions traiter en urgence le point 81, soit l'initiative 110-B. Nous devons nous prononcer sur sa recevabilité. Je crois que c'est la dernière fois que nous pouvons le faire dans les délais.
Le président. Ce point sera traité à cette séance. Si nous n'y parvenons pas en suivant l'ordre du jour normal, nous le prendrons en fin de séance, comme c'est l'usage.
M. Luc Gilly (AdG). Monsieur le président, concernant la résolution 388, j'avais levé la main dès le départ et vous avez refusé de me donner la parole. Je n'aimerais pas que, sous prétexte de terminer nos travaux à 20 h, on ergote, par rapport à la situation dramatique vécue par des millions de gens en Amérique du Sud... (Brouhaha.)
Je demande la parole, même si le parlement a voté favorablement - je l'en remercie, mais j'étais sûr du résultat - car j'ai une question très claire à poser à l'ensemble du parlement et à vous, Monsieur le président.
Le président. Posez votre question, Monsieur, mais je vous ferai remarquer que nous étions en vote lorsque vous avez demandé la parole ! Or, le règlement est formel : on ne demande pas la parole lors d'un vote. Nous vous écoutons, mais soyez bref !
M. Luc Gilly. Je vais essayer ! J'aimerais demander au parlement s'il est d'accord que cette somme de 50 000 F soit versée à des organisations solidaires pour lesquelles travaillent deux Genevoises qui se trouvent dans la petite ville de Malgapa. L'argent pourrait être débloqué sur place afin d'accélérer les choses. En effet, il y a une autre urgence concernant ces 50 000 F : il faut pouvoir envoyer cette somme à des gens travaillant sur le terrain... (Commentaires.) J'ai les papiers : il s'agit d'organisations tout à fait officielles et non d'un bricolage, Monsieur Vaucher, comme vous semblez le sous-entendre. Il s'agit d'une demande très sérieuse.
Le président. Monsieur le député, il appartient au Conseil d'Etat de donner suite à la résolution. Si vous avez une idée particulière quant à son application, je vous suggère d'en faire part directement au Conseil d'Etat, chargé par ce Grand Conseil d'exécuter sa volonté concernant notamment cette résolution et son application.
M. Luc Gilly. Il en sera fait ainsi, Monsieur le président.