Séance du
vendredi 23 octobre 1998 à
17h
54e
législature -
1re
année -
12e
session -
42e
séance
IU 551
M. Guy-Olivier Segond, conseiller d'Etat. M. Christian Brunier m'a interpellé sur la question des bas salaires des hôpitaux.
J'aimerais lui répondre tout d'abord qu'il y a cinq ans, dans les hôpitaux universitaires de Genève, la classification des principales fonctions soignantes était la suivante : les aides-soignantes non diplômées étaient en classe 4, les aides-soignantes diplômées étaient en classe 6, les infirmières assistantes étaient en classe 8 et les infirmières étaient en classe 12.
Il y a quelques années, la fonction d'infirmière assistante a été supprimée. Cette décision a été prise pour améliorer la qualité de la formation et des soins, mais elle a eu pour conséquence qu'une partie des activités des infirmières assistantes a été reprise par les aides-soignantes et, en particulier, par les aides-soignantes diplômées. La fonction des aides-soignantes hospitalières a donc évolué, exigeant des compétences et des activités plus variées et plus complètes, comparables d'ailleurs aux fonctions des aides-soignantes à domicile qui - lorsqu'elle sont diplômées - sont en classe 7 en raison d'une plus grande autonomie puisqu'elles se trouvent seules au domicile du malade. C'est pourquoi, afin de vérifier si l'évolution de la fonction d'aide-soignante hospitalière était toujours classée de manière équitable, la direction des hôpitaux universitaires de Genève a demandé, en juin 1998, avant le début de l'été, au service d'évaluation des fonctions de procéder à l'évaluation de la fonction d'aide-soignante.
Cette évaluation est en cours depuis le début de l'été. Ses résultats seront connus ces prochaines semaines. Quoi qu'en pensent les manifestants et les grévistes, la classification et la rémunération des fonctionnaires ne se décident pas sous la pression de la rue ou en raison d'une grève. Elle se décide au terme d'une procédure d'évaluation des fonctions, qui a fait ses preuves depuis plus de 25 ans. Cette procédure prend normalement cinq à six mois. Elle peut paraître lente, mais il est nécessaire qu'elle se déroule correctement : elle est la garantie de l'égalité de traitement de tous les fonctionnaires, quel que soit leur niveau hiérarchique, quelle que soit leur classe et quelle que soit leur rémunération.
J'ajoute que, s'il est vrai que les salaires servis dans les hôpitaux universitaires sont effectivement les bas salaires de la fonction publique, ils ne sont pas pour autant les bas salaires de Genève : à tout moment de l'activité, au début, au milieu ou en fin de carrière, comme vous pourrez le constater sur un tableau que je tiens à votre disposition, les salaires des aides-soignants, des employés de cuisine et des nettoyeurs sont supérieurs en moyenne de 28 à 48% au salaire servi pour les mêmes fonctions dans les hôpitaux et les cliniques privés.
Cette interpellation urgente est close.