Séance du
vendredi 25 septembre 1998 à
17h
54e
législature -
1re
année -
11e
session -
38e
séance
IU 538
M. Laurent Moutinot, conseiller d'Etat. M. le député Marti m'a posé différentes questions concernant l'achat des locaux de l'ex-journal «La Suisse».
Ma position à ce sujet a toujours été la même.
Lorsque nous avons discuté de cette acquisition à la suite d'une motion, au début 1998, j'ai dit : oui à un soutien à la vie associative, parce que cette vie associative à Genève est une véritable richesse humaine, sociale, qui mérite le soutien de l'Etat. En revanche, j'ai dit : non à un financement démesuré. A l'époque, je vous rappelle que l'acquisition demandée était de l'ordre de 6 millions, sans compter les subventionnements et les travaux.
Cette attitude a conduit, fort opportunément, à une baisse des prix, à la renonciation par la fédération qui promeut cette idée à une subvention et à son engagement de prendre en charge un certain nombre de travaux. A un moment donné, il était encore question d'acquérir ces immeubles pour 4 millions. J'ai toujours refusé. Et ce n'est que lorsque leur prix est descendu à 1,6 million que, compte tenu de leur situation - ces bâtiments se trouvent au centre-ville, en zone 2 - j'ai considéré que l'Etat - et le Conseil d'Etat a du reste soutenu ma position - faisait une excellente affaire en acquérant ces bâtiments, qui pourront être remis à la vie associative genevoise.
Réponses aux questions que vous me posez, Monsieur Marti :
1. L'austérité : oui. Il est vrai que nous sommes en période d'austérité, mais cela ne signifie pas un désengagement total de l'Etat à l'égard des associations. Dès lors, le prix particulièrement bas que nous avons pu obtenir est compatible avec une politique d'austérité.
2. Vous comparez cette acquisition aux investissements dans la construction et le génie civil. Les investissements prévus dans le budget 1999 en matière de construction et de génie civil sont maintenus à un niveau aussi élevé que possible. Et je puis vous dire que M. Gabriel Barillet, secrétaire général de la FMB, m'a fait part de sa satisfaction en constatant que l'Etat continuait à faire un effort dans ce domaine.
Monsieur Marti, je dis très clairement ici qu'il n'y a pas que le béton à Genève... La vie associative est aussi une richesse, même si elle ne peut pas être comptabilisée de la même manière.
Monsieur le député, après m'avoir reproché, semble-t-il, de dépenser l'argent public, étonnamment, vous me reprochez de ne pas le dépenser, dans le sens où vous vous inquiétez de ce que les travaux pourraient ne pas être confiés à des entreprises de la place !
Le bâtiment en question appartient à l'Etat. A partir de là, il va de soi que les travaux devront être effectués en respectant toutes les règles de sécurité : règles sur le travail et règles en matière de marché public, cas échéant. Mais, en revanche, il n'est pas interdit - et nous ferons usage de cette faculté - de remettre des locaux qui doivent encore subir différents travaux mineurs d'aménagement - travaux dont il est parfaitement normal et justifié, pour des raisons d'économie précisément, qu'ils soient pris en charge par les utilisateurs.
C'est ce que nous ferons, précisément et toujours, pour utiliser les deniers publics aussi parcimonieusement que possible.
Dernière remarque. Pour être tout à fait clair, la fédération est le partenaire privilégié de cette opération. Mais le Conseil d'Etat entend très nettement que ces locaux soient remis à des associations dans l'idée de respecter l'égalité de traitement entre toutes les associations à la recherche de locaux. En d'autres termes, M. de Battista le sait fort bien, il ne recevra pas les clefs de la maison avec un blanc-seing. Les discussions et les négociations qui auront lieu tiendront compte des très nombreuses demandes faites - celle de la fédération et d'autres. Et nous devrons arbitrer ces demandes, ce qui sera difficile.
Monsieur Marti, un certain nombre d'associations dont je vous sais l'ardent supporter se sont d'ailleurs également inscrites auprès de mon département pour obtenir des locaux dans cet immeuble.
Cette interpellation urgente est close.
Le président. Nous passons à la réponse du Conseil d'Etat à l'interpellation urgente de M. Bernard Lescaze : Annonce dans la FAO du transfert des locaux de la Bourse de Genève. En l'absence de Mme Calmy-Rey, vous avez la parole, Monsieur Cramer.
M. Robert Cramer, conseiller d'Etat. En ce qui concerne la question que vous posez, Monsieur le député, Mme Calmy-Rey m'indique qu'elle souhaite pouvoir recueillir les éléments nécessaires pour y répondre de façon circonstanciée. Si vous le voulez bien, elle répondra à votre question à la prochaine séance du Grand Conseil.
Le président. Il en sera fait ainsi.