Séance du
jeudi 24 septembre 1998 à
17h
54e
législature -
1re
année -
11e
session -
37e
séance
IU 533
Mme Fabienne Bugnon (Ve). J'ai deux interpellations urgentes dont la première s'adresse à M. le conseiller d'Etat Gérard Ramseyer; désolée, cela devient une habitude !
Monsieur le conseiller d'Etat, mon interpellation concerne l'intervention de la police le 9 septembre 1998 lors de l'inauguration de la statue de Sissi. En se référant à la presse et à ses comptes rendus aussi divers que variés, on y apprend tantôt que deux policiers ont été blessés dont l'un grièvement après s'être fait attaquer sauvagement par des anarchistes, tantôt que des manifestants plutôt pacifiques et appréciant visiblement peu cette commémoration, se sont fait charger violemment par des représentants de la police excités et nerveux. Les deux thèses semblent pouvoir être accréditées puisque l'on a pu voir dans la presse une photo du policier blessé et que plusieurs d'entre nous ont rencontré des manifestants dont le tabassage a été attesté par certificat médical et dont l'état physique et psychique ne laisse planer aucun doute sur les violences subies.
J'aimerais donc savoir, Monsieur le conseiller d'Etat, ce qui s'est réellement passé le 9 septembre dernier et c'est l'objet de ma première question. Les manifestants, qui ont été qualifiés d'anarchistes, ont-ils réellement mis en danger la sécurité publique et ont-ils de ce fait dû être canalisés ? Quelle a été l'attitude de la police ? A-t-elle par exemple procédé aux sommations d'usage lors d'une dispersion ? Peut-on parler d'amalgame entre ce qui s'est passé le 9 septembre 1998 et les récents événements du mois de mai dernier ? N'estimez-vous pas, Monsieur le conseiller d'Etat, que, sans attendre les différentes conclusions des commissions d'enquête nommées suite aux événements précités, il est impératif et urgent que le Conseil d'Etat ou d'autres instances mettent en place des états généraux sur l'escalade de la violence et que la police y prenne une part active ? Je crois en effet que la montée de la violence à laquelle nous assistons va permettre tous les dérapages et que lorsque l'on entend parler de menaces de mort, que ce soit de la part d'un policier ou d'un manifestant, il faut agir vite.
Enfin, ma dernière question est la suivante. Nous sommes convaincus que si des manifestants sont reconnus coupables de violences envers les policiers, ils seront jugés et punis. Peut-on espérer qu'il en sera de même si l'on peut établir une preuve identique à l'égard des représentants des forces de l'ordre ?