Séance du
jeudi 19 mars 1998 à
17h
54e
législature -
1re
année -
6e
session -
9e
séance
IU 459
Mme Salika Wenger (AdG). Je m'adresse au Conseil d'Etat en général et à M. Ramseyer en particulier.
La Suisse se veut la championne de la démocratie, ce dont je suis loin de me plaindre, et Genève oeuvre particulièrement dans ce sens. Preuve en est l'ouverture prochaine d'une Maison des droits de l'homme.
Or quel pays a-t-il été invité, cette année, pour parrainer les Fêtes de Genève ? L'enfant sage et obéissant de la Méditerranée, à savoir la Tunisie. Outre son soleil, ses merveilleuses baies et son admirable mer bleu turquoise, ce pays recèle autre chose. Des procès politiques sont intentés en cascade et les droits de la défense sont violés. Des atteintes sont portées aux droits fondamentaux des citoyens, des pressions sont exercées sur les familles des inculpés, et j'en passe.
Aujourd'hui, le comité pour le respect des droits de l'homme en Tunisie en appelle aux organisations démocratiques pour que les victimes des récentes arrestations soient libérées, cette nouvelle vague de répression n'ayant d'autre but que celui de briser l'engagement pacifiste et politique des personnes arrêtées ou pourchassées. Ce comité en appelle aux organisations démocratiques pour que les défenseurs des droits de l'homme, en particulier Me Nasraoui, soient protégés et que cessent les poursuites judiciaires engagées à leur encontre. Enfin, il les interpelle pour que les personnes injustement condamnées pour leur engagement en faveur des droits de l'homme, comme le vice-président de la Ligue, et tous les prisonniers d'opinion soient libérés, amnistiés, et que prenne fin le harcèlement dont leurs familles font l'objet.
Dès lors est-il pertinent que Genève invite la Tunisie à parrainer ses Fêtes précisément en 1998, date du cinquantenaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme ? Est-il vraiment pertinent d'inviter ce pays cette année ou même l'année prochaine ?