Séance du
vendredi 20 février 1998 à
17h
54e
législature -
1re
année -
5e
session -
7e
séance
IU 435
M. Gérard Ramseyer, président du Conseil d'Etat. Dans une interview de type micro-trottoir, une question m'a été posée sur la peine de mort.
Si j'ai répondu négativement sur le principe de la peine de mort en soulignant qu'il s'agissait d'un débat douloureux, j'ai cependant mentionné que devant certains crimes tout à fait abominables, touchant en particulier les enfants, la question de la peine de mort pouvait effectivement et légitimement se poser; cela pouvait jouer à la rigueur un rôle de garde-fou.
Ceux qui s'opposent catégoriquement et de manière irréductible à la peine de mort devraient avoir le courage de dire ce qu'il faut faire des pervers les plus odieux qui d'ores et déjà annoncent leur volonté de récidiver. Ou avec les meurtriers les plus brutaux dont la dangerosité est avérée et reconnue tant par les criminologues que les médecins.
La prison à vie n'étant concrètement pas appliquée dans notre pays, et la faculté ne pouvant pas en conscience lui substituer automatiquement la forme de l'internement, la question se pose avec acuité et de façon cruelle. J'ai d'ailleurs saisi la commission des visiteurs officiels de ce problème il y a déjà deux ans.
En d'autres termes, j'estime qu'il est trop facile de dire non à la peine de mort en se drapant dans sa dignité sans se soucier des solutions et en esquivant le débat.
Sans doute, Madame la députée, ai-je été excessivement provocateur, mais il faut voir dans l'expression de ce point de vue la volonté de contester une certaine hypocrisie.
Cela étant, il s'agit d'une opinion rigoureusement personnelle que j'assume; je suis navré qu'elle ait pu vous déplaire.
Cette interpellation urgente est close.