Séance du
jeudi 19 février 1998 à
17h
54e
législature -
1re
année -
5e
session -
5e
séance
IU 441
M. Alberto Velasco (S). J'ai deux interpellations urgentes à formuler. La première, adressée à M. le conseiller d'Etat Robert Cramer, concerne la fermeture de l'atelier de récupération d'appareils ménagers électriques et électroniques.
Cet atelier concrétisait la motion interpartis M 849, laquelle demandait la mise sur pied, en collaboration avec des chômeurs, d'une expérience de récupération de matériel électronique et électroménager. A l'époque, elle répondait également au désir du DIER d'apporter une solution plus écologique à ce type de récupération.
Si j'utilise l'imparfait, Monsieur le conseiller d'Etat, c'est que cet atelier, qui employait vingt chômeurs, n'existe plus ou, pour utiliser un euphémisme, a cessé de fonctionner. Il est vrai que l'accord qui a présidé à la mise à disposition des lieux par la commune de Carouge est arrivé à échéance. La commune de Carouge ayant voulu récupérer les lieux, l'atelier a dû cesser ses activités.
L'échéance était prévue pour avril 1996 ! Par conséquent, Monsieur le conseiller d'Etat, vos services étaient au courant et, si cette situation devait perdurer, ce serait dommageable à plus d'un titre.
Socialement : cet atelier permettait à des personnes, souvent désespérées d'être sans emploi depuis des mois, de retrouver leur dignité en exerçant une activité pouvant constituer une formation pour certaines d'entre elles tout en étant utile à l'ensemble de la collectivité.
Sur le plan environnemental, cette activité a permis que des appareils, de par la qualité de récupération qu'on y pratiquait, ne polluent pas nos sites et ne nuisent pas à l'atmosphère. En effet, on récupérait des déchets spéciaux contenus dans ces appareils ainsi que les matières premières destinées au recyclage avec un haut niveau de pollution.
Sur le plan de l'expérience acquise, la suppression de cet atelier annihile cinq années d'expériences et un savoir-faire qui sera irrémédiablement perdu. Quand je dis savoir-faire, j'entends autant une expérience sociale que le développement de techniques en matière de récupération d'appareils ménagers électriques et électroniques.
Après que vos services ont réalisé une étude dans le but de poursuivre ce projet tout en améliorant son financement et ses prestations, il est troublant, Monsieur le conseiller d'Etat, d'assister à son démantèlement, malgré la mise en place de taxes de récupération avalisées par la Confédération. Alors que la perception de ces taxes aurait permis d'améliorer les recettes de cet atelier, on assiste à sa disparition et à la récupération de ce marché par certaines entreprises sans prise en charge de chômeurs, bien entendu !
Eu égard aux motionnaires, pourriez-vous, Monsieur le conseiller d'Etat, informer ce parlement de vos intentions quant à ce projet ?