Séance du
jeudi 22 janvier 1998 à
17h
54e
législature -
1re
année -
4e
session -
1re
séance
IU 433
M. Antonio Hodgers (Ve). Mon interpellation urgente s'adresse à M. Ramseyer, président du département de justice et police et des transports.
Monsieur le président, plusieurs députés ont été alertés par le cas de M. Luis Eugenio Aristia.
M. Aristia est d'origine chilienne. En 1983, il est venu seul en Suisse, en tant que réfugié politique. Il y a quelques années, il a pu faire venir son fils aîné, par le biais de la procédure de regroupement familial. Cet enfant est tout a fait intégré. Il a suivi une formation hôtelière et obtenu un emploi fixe.
A l'époque, M. Aristia n'avait pas pu faire venir son deuxième fils, Alejandro, sa mère lui ayant interdit tout contact avec son père. Ce contact est maintenant rétabli, le fils s'étant séparé de sa mère pour des raisons d'incompatibilité.
M. Aristia a présenté une demande de regroupement familial à l'office cantonal de la population pour que son deuxième fils puisse venir vivre avec lui. La procédure étant prévue pour les jeunes jusqu'à 18 ans, la demande de M. Aristia a été refusée, Alejandro étant âgé de 20 ans.
La commission cantonale de recours de la police des étrangers a abouti à la même conclusion.
Alejandro, en Suisse depuis plus d'un an, a reçu un avis d'expulsion au 28 février.
Il faut savoir que M. Aristia est parfaitement en mesure de subvenir aux besoins de ses deux enfants. Il a un emploi stable, n'a pas de dettes et les liens qu'il a avec son deuxième fils sont très forts.
Monsieur le président, je vous demande de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour que ce jeune obtienne un permis «F» ou «L», afin qu'il puisse terminer ses études en Suisse.
Je précise que M. Aristia compte parmi ces hommes et ces femmes qui, sous la dictature militaire, ont eu le courage de se lever. Il en a payé le prix fort, avec l'exil d'abord, puis avec la séparation d'avec ses enfants.
Monsieur, je vous remercie de faire en sorte que cet homme cesse enfin de souffrir du fait de son engagement exemplaire.
Le président. Nous en avons terminé avec les interpellations urgentes. Le Conseil d'Etat y répondra demain, à notre séance de 17 h.