Séance du jeudi 6 novembre 1997 à 17h
54e législature - 1re année - 1re session - 51e séance

E 869
9. Prestation de serment des membres élus. ( )E869

Le président. Tous les députés présents ont été élus en conformité des dispositions légales et doivent, comme tels, être assermentés.

Je prie Mesdames et Messieurs les députés de bien vouloir se lever, de même que les personnes qui se trouvent à la galerie.

Je vais vous donner lecture de la formule du serment. Pendant cette lecture, vous tiendrez la main droite levée et, lorsque la lecture sera terminée, vous baisserez la main.

Veuillez lever la main droite :

«Je jure ou je promets solennellement de prendre pour seuls guides dans l'exercice de mes fonctions les intérêts de la République selon les lumières de ma conscience, de rester strictement attaché aux prescriptions de la constitution et de ne jamais perdre de vue que mes attributions ne sont qu'une délégation de la suprême autorité du peuple;

d'observer tous les devoirs qu'impose notre union à la Confédération suisse et de maintenir l'honneur, l'indépendance et la prospérité de la patrie;

de garder le secret dans tous les cas où il me sera enjoint par le Grand Conseil.»

Veuillez baisser la main et rester debout.

Maintenant, à l'appel de son nom, chaque député lèvera à nouveau la main droite et prononcera les mots : «Je le jure» ou «Je le promets».

Je vous prie tout d'abord de bien vouloir m'excuser. En effet, sur l'appel nominal qui m'a été fourni ne figurent ni prénoms ni appellations qui pourraient m'indiquer s'il s'agit d'une dame ou d'un homme... (Rires.) Mais nous en resterons là : c'est l'égalité des sexes !

(Chaque député, debout, à l'appel de son nom, prête serment en répondant : «Je le jure» ou «Je le promets».)

Ont prêté serment :

Esther Alder (Ve)

Bernard Annen (L)

Michel Balestra (L)

Florian Barro (L)

Luc Barthassat (DC)

Charles Beer (S)

Roger Beer (R)

Jacques Béné (L)

Janine Berberat (L)

Madeleine Bernasconi (R)

Claude Blanc (DC)

Fabienne Blanc-Kühn (S)

Marie-Paule Blanchard-Queloz (AG)

Dolorès Loly Bolay (AG)

Anne Briol (Ve)

Christian Brunier (S)

Nicolas Brunschwig (L)

Thomas Büchi (R)

Juliette Buffat (L)

Fabienne Bugnon (Ve)

Micheline Calmy-Rey (S)

Pierre-Alain Champod (S)

Liliane Charrière Urben (S)

Bernard Clerc (AG)

Jean-François Courvoisier (S)

Robert Cramer (Ve)

Anita Cuénod (AG)

Régis de Battista (S)

Jeannine de Haller (AG)

Christian de Saussure (L)

Marie-Françoise de Tassigny

Hervé Dessimoz (R)

Jean-Claude Dessuet (L)

Hubert Dethurens (DC)

Daniel Ducommun (R)

Pierre Ducrest (L)

John Dupraz (R)

Henri Duvillard (DC)

René Ecuyer (AG)

Marie-Thérèse Engelberts (DC)

Alain Etienne (S)

Laurence Fehlmann Rielle (S)

Christian Ferrazino (AG)

Magdalena Filipowski (AG)

Bénédict Fontanet (DC)

Pierre Froidevaux (R)

Jean-Pierre Gardiol (L)

Luc Gilly (AG)

Alexandra Gobet (S)

Gilles Godinat (AG)

Mireille Gossauer-Zurcher (S)

Marianne Grobet-Wellner (S)

Christian Grobet (AG)

Nelly Guichard (DC)

Janine Hagmann (L)

Michel Halpérin (L)

Dominique Hausser (S)

David Hiler (Ve)

Antonio Hodgers (Ve)

Yvonne Humbert (L)

René Koechlin (L)

Carlo Lamprecht (DC)

Bernard Lescaze (R)

Armand Lombard (L)

René Longet (S)

Pierre Marti (DC)

Alain-Dominique Mauris (L)

Jean-Louis Mory (R)

Louiza Mottaz (Ve)

Geneviève Mottet-Durand (L)

Laurent Moutinot (S)

Chaïm Nissim (Ve)

Jean-Marc Odier (R)

Jean Opériol (DC)

Danielle Oppliger (AG)

Rémy Pagani (AG)

Barbara Polla (L)

Véronique Pürro (S)

Jean-Pierre Restellini (Ve)

Elisabeth Reusse-Decrey (S)

Albert Rodrik (S)

Martine Ruchat (AG)

Christine Sayegh (S)

Françoise Schenk-Gottret (S)

Louis Serex (R)

Jean Spielmann (AG)

Micheline Spoerri (L)

Pierre-François Unger (DC)

Alain Vaissade (Ve)

Pierre Vanek (AG)

Olivier Vaucher (L)

Jean-Claude Vaudroz (DC)

Alberto Velasco (S)

Salika Wenger (AG)

Le président. Je prends acte de votre serment, vous pouvez vous asseoir.

10. Allocution du doyen d'âge.

Le président. En prenant place sur ce perchoir et face à cette assemblée, je me suis pris à rêver que chacun d'entre vous était venu en habit de travail - de son travail.

Vous auriez vu un très fugace président en salopette de mécanicien, et j'aurais devant moi quelques paysans - c'est plus poétique qu'agriculteurs - des médecins en blouse blanche, bref, des députés avec leurs vêtements professionnels, qui m'auraient permis de mieux vous connaître dans vos activités journalières. Je constate avec plaisir - et vous comprendrez pourquoi - qu'un seul candidat... viticulteur, qui avait promis de prêter serment en tablier de vigneron - de prêter sarment... - n'a pas eu peur du sérieux du protocole... Et c'est tant mieux pour le folklore !

Il est ainsi beaucoup plus agréable de voir un député en costume de travail, qui annonce clairement par quel groupe de pression il a été élu... (Rires.) On sait ainsi à quoi s'en tenir... (Applaudissements.) J'espère qu'il va nous montrer son tablier en se levant. (M. Louis Serex se lève.) Restez debout pour les photographes ! (Rires.) Je suis persuadé que vous avez apporté avec vous quelques moyens de prouver votre qualité de vigneron et, même, d'éleveur de beaux vins...

Trêve de rêverie, nous allons passer à des choses un peu plus sérieuses.

Il y a quatre ans, je rendais attentif le Grand Conseil à la rude tâche qui l'attendait et souhaitais que le Conseil d'Etat ne nous considère pas comme une chambre d'enregistrement. Effectivement, la tâche fut rude, mais inégale : un gouvernement peu représentatif de la sensibilité genevoise avec une majorité acquise et docile, dans le cadre du Grand Conseil. Ce fut une législature peu démocratique... (Exclamations et huées.)

Une voix. La honte !

Le président. La chorale libérale s'étant manifestée, je poursuis.

J'espère que la prochaine législature sera un peu plus démocratique, car «en cassant les crayons» c'est la République qui a souffert !

La majorité saura rendre au Grand Conseil sa fonction et sa dignité. quatre cent mille habitants; deux cent sept mille électeurs; quatre-vingt mille votants; cent députés... Ces quelques chiffres doivent vous faire réfléchir à la confiance que nous ont accordée nos électeurs, pour donner espoir aux habitants de notre petite République, à l'aube du troisième millénaire.

Notre petit pays genevois, vu de «notre» Salève, nous rend modestes. D'un seul coup d'oeil, entre Jura et Salève, nous sommes sortis «de chez nous». La région du Genevois, franco-suisse, doit être préservée d'atteintes irréversibles. Le concept de l'aménagement cantonal, dit «Projet 2015» me fait craindre que la notion de «développement durable» ne soit galvaudée.

«L'homme, l'environnement et l'économie sont indissociables», déclarait, en juillet 1996, le conseiller d'Etat Claude Haegi, à la conférence sur les changements climatiques qui s'ouvrait à Genève.

Mais, en novembre 1996 - quelques mois plus tard - le DTPE ne parle plus que du cadre économique et social, dans le gros pavé qu'on nous a présenté... Où est l'homme et son environnement ? Le rapport 284 du Conseil d'Etat de septembre 1997 maintient l'inquiétude...

En 1993, j'évoquais ici la crise structurelle et conjoncturelle. En 1997, elle est toujours là avec son cortège de misères et d'injustices. Comme en 1993, tout augmente : la productivité, les bénéfices... et le chômage ! On restructure, on licencie, on délocalise... et les gros actionnaires se frottent les mains ! Mais nos finances sont toujours en déficit...

J'arrête là ma complainte... «du pauvre Jean» ! Ce n'est qu'une partie des problèmes qui vous attendent tous dès demain, pour sortir Genève d'une situation où l'a plongée le libéralisme, aggravée par quatre ans du mauvais génie du néolibéralisme.

Passons à l'intendance. Le Grand Conseil entre dans une structure nouvelle, dont les députés devraient tirer avantage pour donner au parlement de milice une plus grande efficacité.

Je profite de ce temps pour remercier, au nom des députés de la précédente législature, l'ensemble de l'ancienne équipe des services du Grand Conseil qui travaillait sous les ordres de M. Stoller, à qui je souhaite, bien évidemment, une heureuse retraite. Huissiers, secrétaires, mémorialistes, service de la législation, avec MM. Roset et Larue, furent d'une aide précieuse. Le nouveau sautier, Mme Myriam Boussina, qui est à mes côtés, met en place la nouvelle organisation du Grand Conseil. Cela me fait toujours un peu bizarre d'employer des néologismes : le nouveau sautier est une femme. Pourquoi ne pas dire la nouvelle sautière ? - mais, paraît-il, cela ne se dit pas...

Je remarque la présence d'anciens présidents du Grand Conseil et de députés à la tribune du public, qui nous ont fait l'amitié d'assister à l'ouverture de cette législature 1997-2001. Je les en remercie en votre nom. Cela fera deux fois, mais pas plus...

A tous les candidats malchanceux j'adresse mes remerciements d'avoir accepté de figurer sur une liste, car c'est un acte civique; et subir l'épreuve du peuple n'est pas toujours facile, ni agréable.

J'aimerais également que nous n'oubliions pas nos conjoints, car leur patiente compréhension est parfois mise à rude épreuve lorsque les séances se succèdent, n'en finissent pas, et que certaines pièces du logement sont envahies par nos paperasses. Leur appui et leur réconfort nous sont nécessaires.

Comme il y a quatre ans, veuillez m'excuser pour le temps volé... Votre pensum est terminé ! Merci de votre bienveillante attention. (Applaudissements.)

Au nom du Grand Conseil, j'aimerais prendre officiellement congé de M. Armand Obrist, chef de service du Grand Conseil, qui nous coûte... (Rires.) ...quitte ce jour après trente-cinq années d'activité dans l'administration, dont sept années passées au département des travaux publics et vingt-huit au sein du service du Grand Conseil. Je tiens à le remercier vivement pour les prestations qu'il a fournies au Grand Conseil et forme tous mes voeux pour une heureuse retraite. Merci, Monsieur Obrist. (L'assemblée, debout, applaudit.)