Séance du
jeudi 12 juin 1997 à
17h
53e
législature -
4e
année -
7e
session -
27e
séance
IU 348
M. Luc Gilly (AdG). Mon interpellation s'adresse à M. Philippe Joye et à l'ensemble du Conseil d'Etat ici présent.
Vous avez certainement tous entendu parler de ce mur de la honte érigé au CERA, centre pour requérants d'asile. Le mur de Berlin est tombé, mais, à Genève, on construit un nouveau mur... A quand l'autorisation de construire un mirador, d'installer des projecteurs et d'électrifier les fils de fer barbelés déjà en place ? Tout cela me choque profondément.
J'aimerais savoir comment la pétition de quelques habitants a pu recevoir un aval positif et l'autorisation du département pour élever un mur de ce style. Comment est-ce possible que le Conseil d'Etat, en l'occurrence M. Philippe Joye qui devait savoir à quoi servirait ce mur, autorise cela. Je pensais que vous aviez un peu plus de coeur, Monsieur Joye ! Mais vous avez donné le feu vert...
Un grand nombre de pétitions en cours à Genève ayant beaucoup plus d'importance dorment dans les tiroirs ou sont tombées aux oubliettes. Elles n'ont jamais reçu de réponse, alors que d'autres citoyens, pour un peu de bruit ou autres balivernes, réussissent à obtenir l'autorisation de faire construire ce mur !
Comment avez-vous pu entrer en matière, Monsieur Joye, et laisser construire ce mur qui sera déjà terminé dans une semaine ? D'autres départements du Conseil d'Etat sont-ils impliqués dans cette affaire ? Si c'était le cas, j'aimerais que chacun réponde, car il s'agit d'un sujet grave. Alors que des victimes de guerre risquent d'être renvoyées par milliers, à Genève, ceux qui sont en sursis se retrouvent derrière un mur.
Pourquoi d'autres solutions n'ont-elles pas été étudiées, Monsieur Joye, afin de conserver un peu plus de dignité ?