Séance du
vendredi 24 janvier 1997 à
17h
53e
législature -
4e
année -
2e
session -
4e
séance
P 1039-A
Sous la présidence de M. Hervé Burdet, la commission des travaux, en faisant le point sur la liste des objets en suspens, s'est aperçue que la pétition susmentionnée était, en quelque sorte, «tombée en rade». En effet, cette pétition aurait dû être traitée et rapportée en même temps que l'ensemble des points liés au sujet «traversée de la rade».
Vu que le peuple genevois s'est déjà prononcé, la commission vous propose le classement de la pétition 1039.
(P 1039)
PÉTITION
concernant la traversée de la rade
Mesdames etMessieurs les députés,
Je me permets de soumettre à votre réflexion la traversée de la rade du point de vue de l'urbanisme (ce qui comprend, bien entendu, toutes les disciplines humanistes, scientifiques et techniques de notre société).
En préambule, je suis allé voir l'exposition des projets en cours; je constate que tout le monde s'acharne sur une vieille solution complètement dépassée et sur laquelle toute la population hésite; parce que cette traversée-là aurait dû être faite vers la fin de la deuxième guerre mondiale. Ce défaut a été compensé par les moyens de transports performants et on s'y est habitué. Dès lors, les ouvrages proposés ne présentent plus les avantages qu'on pourrait en attendre! La ville s'est formée en fonction de ces moyens existants, en ignorant complètement les besoins de la région, résultat d'une vision par trop républicaine entravant dans le cas qui nous préoccupe le développement harmonieux de la ville.
J'ai été informé que le jury a constaté les difficultés inhérentes à la construction d'un viaduc aboutissant à chaque extrémité sur des routes locales et cela en dépit de tout artifice juridique et politique, puisque leurs dimensions sont tout juste satisfaisantes pour satisfaire le trafic local; on ne fera que déplacer les bouchons de quelques centaines de mètres et la gabegie sur des points stratégiques qui ne peuvent supporter aucun désordre. Les commentaires sur le livre d'or sont révélateurs.
Le péage étant impossible, endettons nos enfants par un ouvrage qui leur sera vraiment indispensable et poussons le pont un peu plus loin, à sa bonne place, dont la nature nous a heureusement dotés. Un ouvrage audacieux ne gênant presque personne ralliera tous les suffrages parce qu'il rassemble tous les avantages qu'il pourra apporter sans être notablement plus coûteux.
Saisissant l'occasion du problème du siècle, puisqu'il apparaît que les urbanistes genevois ne se sont pas manifestés, je formule la prière, à vous vénérables députés-commissaires, d'en débattre avec toute votre force de persuasion et toute la circonspection qui sied à ce sujet dans votre groupe, sans arrière-pensée et honnêtement, pour vous permettre de choisir la solution la plus humaine possible, conformément à la mission qui vous a été confiée par la population. C'est à vous de prendre les responsabilités qui s'imposent, on en sera tous le père, afin qu'on ne puisse pas dire après coup «si on avait su...»; on aura ainsi agi avec notre conscience au plus haut niveau!
Tout en ne retardant pas le processus en cours, il me paraît que la solution étudiée, «pont suspendu», s'imposera logiquement (peut-être avec une pile désaxée), entre Malagny et Pointe de Bellerive, qu'il faudra de toute façon construire prochainement.
Les copies de quelques lettres ci-jointes ne manquent pas d'arguments à votre service.
Je vous prie de bien vouloir accepter, Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, l'expression de ma haute considération.
Jean-Pierre Schaerrer
Rue du Léman 11
1201 Genève
Mises aux voix, les conclusions de la commission des travaux (classement de la pétition) sont adoptées.