Séance du
vendredi 13 décembre 1996 à
17h
53e
législature -
4e
année -
1re
session -
53e
séance
IU 272
M. Gérard Ramseyer, conseiller d'Etat. J'ai effectivement reçu une nouvelle interpellation urgente de Mme Reusse-Decrey concernant l'ambassade de Turquie.
La presse a fait paraître un article mentionnant que la police s'est montrée «polie», dans cette affaire. Dans son intervention, Mme Reusse-Decrey affirme même que les policiers ont été «sympathiques». Cela va certainement nous valoir une semaine de beau temps bientôt ! (Rires.)
Je vais répondre à l'interpellation et non pas à l'article de presse, parce que dans ce dernier Mme Reusse-Decrey laissait entendre que le sujet qui la préoccupait était le fait que c'était la police qui transmettait l'avis d'un ambassadeur. En revanche, dans son interpellation, Mme Reusse-Decrey demandait si nous pouvions faire savoir à cet ambassadeur ce qu'était «l'esprit de Genève».
C'est donc à cette dernière demande que je vais répondre. Vous devez savoir que l'ambassade de Turquie est intervenue auprès de la mission suisse pour indiquer qu'une soi-disant association du nom de «Coordination de soutien au peuple kurde/Genève» entendait remettre une pétition. Cette délégation était annoncée pour le 10 décembre à 11 h. La mission permanente de Turquie dans sa requête disait, je cite : «...saurait gré à la mission permanente de la Suisse de s'entremettre auprès des autorités compétentes helvétiques, afin que les mesures de sécurité déjà en place soient renforcées avec le maximum de vigilance.»
C'est la raison pour laquelle la police s'est donc trouvée devant cet immeuble avec la mission simple de ne laisser pénétrer personne dans cette ambassade contre la volonté de l'ambassadeur. C'est cette mission qui a été accomplie. L'usage veut qu'un diplomate se présente pour recevoir un document et le transmette à qui de droit. Je n'ai encore pas pu savoir si les choses se sont passées ainsi ou si c'est la police qui a été chargée de transmettre le document à un diplomate qui se trouvait à l'intérieur des locaux.
Quoi qu'il en soit, je rappelle à Mme la députée que s'il est un domaine où nous marchons sur la pointe des pieds c'est bien celui qui concerne la Turquie et le mouvement kurde. En effet, les manifestations organisées à ce sujet sont les plus violentes, les plus dangereuses et sont celles qui posent le plus de problèmes.
C'est pourquoi nous nous sommes contentés, à la demande de la mission Suisse, d'interdire l'accès de ce bâtiment. Je ne pense pas que «l'esprit de Genève» permette de pénétrer de force dans un bâtiment ! Cela étant, je suis ravi de savoir que la police a fait son travail. Comme vous, je suis déçu de savoir que cet ambassadeur n'a pas voulu prendre connaissance des documents qui lui ont été transmis.
En ce qui me concerne, mon intervention est terminée.
Cette interpellation urgente est close.
La présidente. Les interpellations urgentes adressées au département de justice et police et des transports sont closes. Il n'y en a plus en suspens.