Séance du
vendredi 11 octobre 1996 à
17h
53e
législature -
3e
année -
11e
session -
40e
séance
IU 226
Mme Martine Brunschwig Graf, conseillère d'Etat. Mme la députée Maulini-Dreyfus s'est inquiétée, non pas d'un exercice militaire mais d'informations données aux élèves et à leurs parents à l'école de Chancy. Ces informations concernaient la place de tir de Chancy, la sécurité et des éléments que le Département militaire fédéral souhaitait voir transmettre.
Je tiens à dire d'emblée que ce n'est pas le Département militaire fédéral qui a proposé à l'école ou à la commune d'organiser cette journée d'information. Au contraire, c'est à la demande du maire de la commune, M. Jean Buhler, que le Département militaire fédéral a proposé un programme.
Pourquoi le maire a-t-il entrepris cette démarche ? Parce que la place de tir de Chancy inquiétait des parents qui en appelaient régulièrement à lui pour qu'une information soit donnée à leurs enfants. C'est pourquoi le maire a contacté le Département militaire fédéral et demandé au commandant de la place de tir de proposer un programme d'information.
La direction de l'enseignement primaire et tout particulièrement le directeur responsable des élèves ont refusé d'entrer en matière sur le premier programme qui avait été élaboré. Ce directeur a demandé certaines modifications et insisté sur la sécurité exigée par lui-même, le département et les écoles. La question de la sécurité devait primer dans l'information et apparaître déjà dans les convocations.
Un collaborateur, directeur du département de l'instruction publique et, par ailleurs, conseiller administratif d'une commune suburbaine est intervenu auprès de son collègue plutôt opposé à cette démarche. Il l'a convaincu de la nécessité de cette information après en avoir discuté avec le maire de Chancy. Tous deux ont veillé, dans le détail, à ce que cette information soit exempte de toute propagande.
Que s'est-il passé ? Si j'en crois le programme, les participants ont été conduits en camions, il est vrai, militaires sur la place de tir. Je précise, Madame la députée, que ce mode de locomotion a été choisi dans l'intention, qui vous aurait plu, d'éviter la venue d'une cinquantaine de voitures privées et pour rationaliser le transport des enfants. (Exclamations.) Excusez-moi, je me base sur les informations que j'ai reçues ! Faute d'avoir été présente, je déduis que si des camions militaires ont été mis à disposition c'était pour éviter le recours aux voitures privées.
La sécurité par rapport aux armes utilisées a été, en quelque sorte, visualisée. On a expliqué ce qu'était une place d'armes, un stand de tir et les dispositions de sécurité à prendre. Des conseils de prudence ont été donnés aux enfants, curieux de nature. Ils ont appris ce qu'ils devaient faire ou ne pas faire à proximité de la place d'armes.
Il s'en est suivi une récréation avec thé, chocolat, biscuits et fromages militaires, fromages guère différents de ceux vendus dans le commerce, et je ne pense pas que leur goût donne celui de l'armée dans les quarante-huit heures !
La deuxième partie de l'après-midi a été consacrée aux dangers des explosifs et de leurs ratés, à l'explication du rôle des sentinelles. La nécessité de protéger la nature et le souci qu'en avaient les usagers de la place de tir ont été démontrés.
A 22 h, le retour a eu lieu à bord de véhicules militaires. Les gens, notamment les parents d'élèves, se sont rendus à la salle des fêtes de Chancy pour recevoir un complément d'information.
Je comprends qu'une maman, membre du comité «Genève pour une politique de paix», se sente concernée par ce type de manifestation. Je vous assure, Madame, que jamais le département n'aurait répondu à une sollicitation du Département militaire fédéral dans le cadre d'une propagande de l'armée. Chacun a son rôle à jouer et le mien n'est pas d'offrir une tribune au DMF.
Le Conseil municipal s'est prononcé à la majorité en faveur de cette journée d'information. Certes, majorité n'est pas unanimité, et je comprends que cette manifestation n'ait pas été appréciée par certains parents.
Après avoir demandé le rapport de mon inspecteur, je crois pouvoir dire qu'apparemment tout s'est bien passé, que la sécurité a bien été le leitmotiv de la journée.
Cette interpellation urgente est close.