Séance du
jeudi 25 avril 1996 à
17h
53e
législature -
3e
année -
6e
session -
14e
séance
IU 178
M. Andreas Saurer (Ve). Mon interpellation urgente s'adresse à M. Joye. Comme il n'est pas là, je l'adresse à M. Haegi, et je suis donc tout à fait rassuré ! (Rires.) Elle concerne l'Info-Rade.
Ce matin, je me suis promené sur les quais et j'ai admiré la vue imprenable sur la rade, pour faire plaisir à M. Balestra... (Rires et exclamations.) Heureusement, il n'y avait pas encore le pont, mais j'ai trouvé le baraquement d'Info-Rade. J'y suis entré pensant trouver une information objective. Effectivement, j'ai trouvé des brochures sur le pont, sur le tunnel, expliquant leurs avantages et leurs inconvénients. Dans un petit coin, j'ai même aperçu une notice indiquant que l'on pouvait voter deux fois non ! De plus, en sortant, on m'a offert un petit papillon pour un sondage - grande spécialité de M. Joye - sur lequel était écrit : «Préférez-vous le pont ? Préférez-vous le tunnel ? Le tunnel avenue de France/Port-Noir ou le pont Reposoir/Genève-plage ?», etc.
Le Conseil d'Etat - et M. Joye davantage que les autres membres du Conseil d'Etat - dispose d'un million pour informer la population. Je me demande cependant si l'information en la matière effectuée par le Conseil d'Etat est comme l'information en matière de médicaments pour l'industrie pharmaceutique. Comme vous le savez - peut-être ne le savez-vous pas - l'industrie pharmaceutique ne fait aucune dépense pour la publicité ! (Exclamations.) L'industrie pharmaceutique ne fait que de l'information. C'est de ce genre de pratique dont le Conseil d'Etat a dû s'inspirer pour faire, ce qu'il appelle, de l'information.
Une voix. Allez, au fait !
M. Andreas Saurer. Je comprends parfaitement bien que la complexité de la traversée de la rade rend difficile une information objective. Mais j'ai appris à ma grande satisfaction que le Conseil d'Etat - conscient de cette complexité - a jugé opportun de demander aux rapporteurs de minorité de faire la présentation de leur point de vue pour la brochure d'explication...
M. Daniel Ducommun. Tu nous emmerdes !
Le président. Monsieur le député, concluez !
M. Andreas Saurer. Monsieur Ducommun, vous avez l'air fort nerveux !
M. Daniel Ducommun. On ne va pas passer une demi-heure là-dessus !
M. Max Schneider. Moi, j'aime bien ! A la buvette, Ducommun !
Le président. Continuez, Monsieur le député !
M. Andreas Saurer. Si on me laisse continuer !
Ne serait-il pas possible que le Conseil d'Etat mette également à disposition, à l'Info-Rade, la documentation émanant d'autres milieux ? Je peux vous proposer un excellent argumentaire rédigé par les Verts. Mais on nous demandera certainement en fonction de quels critères une information doit être choisie plutôt qu'une autre. Je vous ai proposé un critère de qualité. Je pourrais vous proposer que vous mettiez uniquement de la documentation en fonction de critères littéraires, par exemple, des documents en vers. Je peux vous donner un exemple.
Le président. Nous avons compris la teneur de votre interpellation ! Pouvez-vous conclure, s'il vous plaît ? (Brouhaha.)
M. Andreas Saurer. Je suis surpris du climat qui règne sur les bancs du parti radical et du parti démocrate-chrétien ! (Contestations.)
Une voix. Arrête !
M. Andreas Saurer. N'a-t-on plus le droit de parler de la traversée de la rade, chers amis ?
Le président. Allez, Monsieur le député, un peu de dynamisme... (Rires.) ...on s'endort !
M. Andreas Saurer. Au nom de l'apaisement, je suis tout à fait d'accord de m'arrêter et j'écouterai avec intérêt la réponse du Conseil d'Etat.
Le président. La réponse à votre interpellation prendra place au point 85 bis de notre ordre du jour.
Une voix. Ce sera le 13 octobre !
M. Andreas Saurer. Avec le président que nous avons, certainement ! (Le président rit.)