Séance du
jeudi 25 avril 1996 à
17h
53e
législature -
3e
année -
6e
session -
14e
séance
I 1948
M. Jean-Philippe Maitre, conseiller d'Etat. M. Longet, dans une interpellation qui remonte déjà à quelque temps, avait posé un certain nombre de questions. Il avait évoqué la crise du tourisme et demandé une analyse de la situation.
Effectivement, le tourisme suisse est en crise et 1995 a été l'une des années les plus mauvaises que nous ayons connues depuis longtemps. La situation est cependant contrastée selon les cantons, les uns étant plus durement touchés que les autres, parce que vivant d'un tourisme de villégiature. Ce n'est pas le cas du nôtre.
A Genève, la situation est difficile, certes, mais moins mauvaise qu'ailleurs. Ce n'est pas une consolation. Cependant, l'année 1995 a été en quelque sorte corrigée, compte tenu des résultats liés à TELECOM qui a fait beaucoup sur le plan touristique, notamment en termes de nuitées.
L'ennemi numéro un du tourisme est, comme vous le savez, le niveau élevé des prix et la cherté du franc suisse. Des corrections de prix ont été demandées, sans grand succès à ce jour. De nouvelles conditions-cadres ont depuis été réalisées par le parlement, notamment en ce qui concerne un taux préférentiel de TVA pour les activités d'hôtellerie et d'hébergement. Nous aurions souhaité d'ailleurs que le parti de l'honorable interpellant soit plus actif pour faire émerger une solution de ce type. C'est facile de faire des interpellations, de donner des bons conseils, puis de s'inscrire systématiquement aux abonnés absents quand il s'agit de voter des mesures concrètes !
Toujours est-il qu'un taux de TVA préférentiel est aujourd'hui adopté pour lesdites activités, et c'est une des conditions-cadres importantes qui permettent aux hôteliers suisses de se battre à armes égales avec leurs concurrents étrangers sur les marchés touristiques significatifs.
Vous avez, Monsieur Longet, évoqué le problème de la qualité de l'accueil. C'est un problème général en Suisse, et Genève n'y échappe pas. Encore qu'il faille, pour être juste, distinguer suivant le type des établissements, certains ayant une ligne de conduite tout à fait différente des autres. Récemment, l'Office du tourisme a enclenché un programme important et bienvenu, destiné à améliorer la qualité de l'accueil. Ce programme est complété par un certain nombre de mesures en matière de cours de formation et de perfectionnement professionnels. Elles ont été mises en place en coopération avec les partenaires sociaux.
Le dernier point évoqué dans votre interpellation est celui de l'animation, particulièrement en regard des fêtes de Genève. L'édition 1995 de ces fêtes a suscité, à juste titre, un certain nombre de critiques. Le bouclage du quartier où se tenait l'essentiel des manifestations, en particulier le feu d'artifice, a été une erreur psychologique, fort mal ressentie par la population. Pour ma part, j'ai trouvé que c'était incontestablement une gaffe, un cafouillage, dans lesquels cependant l'Etat de Genève n'a été en rien engagé.
Nous avons cherché à favoriser pour le futur, encore que cela ne soit pas du ressort de l'Etat, l'émergence d'un concept simple, convivial, chaleureux, qui s'adresse tant à notre population qu'aux touristes qui se rendront dans notre canton à cette occasion. Nous souhaitons qu'il n'y ait pas de corso, parce que celui-ci est trop cher et n'apporte pas d'animation touristique remarquable.
La Ville de Genève a été interpellée pour participer au financement, notamment, du feu d'artifice. En effet, nous souhaitons qu'il soit gratuit, donc offert à la population.
D'ores et déjà, je vous remercie des contacts que vous engagerez, dans ce sens, avec les formations politiques qui vous sont proches. La Ville, comme vous le savez, fait la sourde oreille. Elle a répondu négativement à une demande de financement, même partiel. L'Etat, en ce qui le concerne, a décidé de ne pas s'inscrire aux abonnés absents, et alors même qu'il contribue de manière significative au financement de l'Office du tourisme, à la différence de la Ville de Genève, il entend aller de l'avant.
Par conséquent, nous apporterons une contribution au financement de ce feu d'artifice qui sera gratuit.
Voilà les éléments d'information que je pouvais apporter aux différents points de votre interpellation. (Applaudissements.)
M. René Longet (S). Monsieur Maitre, vous avez donné une suite favorable à ce que je voulais mettre en discussion et je tiens à vous remercier spécialement pour l'engagement des pouvoirs publics en faveur d'une autre conception des fêtes de Genève.
Tout comme vous, j'étais de ceux qui n'ont pas spécialement apprécié - et c'est une litote ! - la fermeture des quais, au mois d'août dernier. Maintenant, je sais qu'il n'en sera pas de même cette année.
Je crois à l'engagement des pouvoirs publics de toute nature dans ce type de manifestations. Les fêtes peuvent être chaleureuses et conviviales, alors que d'autres, comme vous l'avez dit, sont surannées.
Aussi je souhaite que cet engagement se confirme et que l'on ait une attitude favorable, en général... (Brouhaha) ...je constate que certains collègues...
Le président. Terminez, Monsieur le député.
M. René Longet. Je termine, Monsieur le président. Je souhaite que cet engagement se confirme à l'égard de tous ceux qui projettent de bons concepts de fêtes. Je remercie le Conseil d'Etat de cette ouverture.
Cette interpellation est close.
La séance est levée à 23 h 15.