Séance du
vendredi 26 janvier 1996 à
17h
53e
législature -
3e
année -
3e
session -
3e
séance
I 1944
M. Max Schneider (Ve). Le problème de cette ligne de chemin de fer est, de toute évidence, étroitement lié à celui de la traversée de la rade. Les articles de presse, ceux de l'association ALP Rail notamment, mettent en garde le Conseil d'Etat ainsi que notre parlement. Il s'agit d'éviter l'erreur du réseau de tram. Les rails ont été arrachés sur le pont de la Coulouvrenière dans les années soixante pour être finalement réinstallés à grands frais pour le tram 13. Selon ALP Rail, il ne faut pas précipiter la destruction de la ligne Annemasse/Les Eaux-Vives pour construire un métro léger ressemblant étrangement à un tram.
La pétition du parti démocrate-chrétien, envoyée au Conseil d'Etat il y a environ cinq ans, demandait le raccordement immédiat entre les Eaux-Vives et la Praille. Certains députés sont intervenus plusieurs fois pour demander des informations au sujet des travaux de la SNCF, qui procédait au démantèlement de la voie qui longeait le quai de la gare de Chêne-Bourg. On affirmait qu'il s'agissait uniquement d'un démantèlement de la gare de marchandises, alors qu'il s'agissait de voies du trafic-voyageurs.
A la suite de l'interpellation que j'avais adressée à M. Joye, on démentait la transformation de la gare en magasin d'antiquité. Les déclarations des conseillers d'Etat sont souvent préparées par des hauts fonctionnaires et les conseillers d'Etat ne sont pas au courant de la réalité. Si M. Joye voulait bien se rendre sur le terrain, il constaterait le démantèlement des voies et la transformation de la gare en magasin d'antiquité. Je souhaiterais qu'on nous présente les études effectuées dans le programme Interreg franco-suisse pour le métro léger. Il faudrait y inclure le maintien de cette ligne en l'état actuel, en attendant un éventuel futur raccordement du réseau SNCF dans le sud de Genève. Plus de 6 millions avaient été investis pour l'électrification de la ligne. Il est urgent d'attendre une alternative concrète. On pourrait faire un essai d'une année pour voir si la brocante et la gare peuvent coexister. A l'exemple d'autres petites gares européennes peu utilisées, le magasin pourrait vendre les billets pour Annemasse.
M. Philippe Joye, conseiller d'Etat. Rassurez-vous, Monsieur Schneider : toutes les options envisageables pour le métro léger ne concernent pas la voie Annemasse / Les Eaux-Vives ! Comme je vous l'avais affirmé voilà une année, seules des voies de desserte ont été démantelées, et cet axe est réservé pour ces constructions. Je vous avais aussi indiqué, le 8 novembre, que notre service reprenait la gérance d'un certain nombre d'objets le long de la voie ferrée Eaux-Vives / Annemasse dans la gare en question.
Cette gare est habitée par Mme Aegerter, veuve d'un ancien chef de gare. Depuis 1971, elle occupe un appartement de quatre pièces au premier étage. Afin d'éviter toute occupation illégale ou dégradation pour non-utilisation et pour rentabiliser un peu les lieux, la brocante a été louée au fils de Mme Aegerter. Je ne suis pas opposé à l'utilisation des autres locaux : l'occasion fait le larron ! Et nous souhaitons revitaliser le secteur. L'idée d'un arrêt en gare de Chêne-Bourg est intéressante, mais la décision appartient aux autorités ferroviaires. L'office des transports et de la circulation de mon collègue, M. Gérard Ramseyer, ici présent, juge le potentiel actuel de desserte de la gare de Chêne-Bourg trop bas. Une halte pénaliserait de façon injustifiée le temps de parcours entre les Eaux-Vives et Annemasse. Le problème de contrôle des frontières devrait également être examiné.
Cette interpellation est close.