Séance du vendredi 1 décembre 1995 à 17h
53e législature - 3e année - 2e session - 53e séance

I 1954
11. Interpellation de Mme Elisabeth Häusermann : Y aurait-il encore et toujours des Japonais au Conseil d'Etat ? ( )I1954

Mme Elisabeth Häusermann (R). On dit des Japonais qu'ils s'adaptent facilement à toute les situation. Ils sont flexibles, bons observateurs, mais souvent impénétrables, difficiles à percevoir dans leur manière d'agir.

En Europe, de grandes maisons de fabrication ont constaté à leurs dépens que les Japonais sont maîtres dans l'art de copier des produits de marques célèbres et des procédés techniques de pointe. Ils s'adaptent facilement à l'air du temps ou aux besoins et exigences de notre société. On les connaît pour leur ingéniosité à combiner ce qui existe avec les nouvelles technologies.

Ces mêmes facultés sont propres aussi à notre Conseil d'Etat ! Félicitations et merci !

Vu les expériences faites avec une proposition radicale sur l'encouragement à la retraite anticipée des fonctionnaires, difficilement adoptable telle quelle, à l'époque, par un ancien magistrat, mais qui aurait pu l'être dans une manière traduite par ses soins, nous n'en attendions pas moins du «Conseil d'Etat nouveau», pour une proposition d'amendement sur cette même loi du PLEND, rédigée par les radicaux.

Il est vrai que les auteurs du projet de loi 7220 modifié ont été profondément déçus d'apprendre en commission que leur proposition était irréalisable, irréaliste, trop chère, donc à refuser...

Avec leur proposition d'amendement, les radicaux n'ont pas voulu encourager l'Etat à jeter l'argent par les fenêtres, mais trouver réellement une solution au problème aigu du vieillissement du corps enseignant surtout dans le postobligatoire et, par là même, trouver des économies - un jeune enseignant travaillant plus d'heures et coûtant moins cher qu'un collègue en fin de carrière - et encourager vraiment les fonctionnaires à planifier leur retraite.

Dans le postobligatoire, en 1994/1995, seulement huit enseignants ont profité de l'offre du PLEND. Quel succès !

Félicitations et bravo aux «Japonais genevois», flexibles, adaptables, ingénieux, mais peut-être un peu étranges dans leur manière de travailler et qui, après mûre réflexion, sont revenus sur leurs constats pour dire qu'en fait la proposition radicale n'était pas si mauvaise que cela. Le PLEND sera dorénavant calculé sur le taux immédiatement supérieur qu'un enseignant occupait les dix années précédant une éventuelle diminution de son taux d'activité durant les deux dernières années. Bravo et merci pour la clarté de l'analyse !

Les radicaux espèrent que, dans les années à venir, beaucoup de personnes profiteront de ce PLEND nouveau, ce qui permettra un renouvellement constant et régulier du corps enseignant et non pas massif et ponctuel.

M. Olivier Vodoz, président du Conseil d'Etat. Les Japonais ne copient que ce qui est exceptionnel. C'est la raison pour laquelle il n'y a pas de Japonais au Conseil d'Etat.

Cette interpellation est close.