Séance du
jeudi 21 septembre 1995 à
17h
53e
législature -
2e
année -
9e
session -
39e
séance
IU 108
M. Philippe Joye, conseiller d'Etat. M. Boesch me pose trois questions auxquelles je réponds de la manière suivante :
1) Indiquer en quoi consistent les travaux envisagés dans l'usine de la Coulouvrenière et quel est le montant des travaux devisés ?
L'espace polyvalent et la salle de spectacles seront implantés dans l'ancienne usine des forces motrices dont le changement d'affectation est lié à la construction du barrage du Seujet.
Les surfaces actuelles seront complètement libérées au niveau de la salle des machines - environ 3 200 m2. Seules deux pompes sont maintenues dans la petite aile, ainsi que leur dispositif de commandes pour permettre de comprendre le fonctionnement de l'usine d'alors.
L'implantation de la salle de spectacles de neuf cents places environ, de la scène et des locaux techniques laisse libre un espace important, attribué au foyer et à la zone "musée" - petite aile - se prêtant à diverses manifestations, telles que banquets, réunions, expositions, petits concerts, etc.
Le concept architectural est développé avec un grand souci d'économie. La configuration du bâtiment implique une répartition linéaire des fonctions principales : entrée du public du côté de la place des Volontaires, foyer, salle, orchestre, puis scène, loges et locaux techniques. Deux parkings importants sont à proximité, à l'hôtel des finances et au quai du Seujet.
Le bâtiment sera restitué à l'Etat de Genève très prochainement. Le chantier démarrera en mars 1996, l'inauguration de la salle étant, en principe, prévue pour la fin de l'année 1996.
La salle de spectacles sera exclusivement réservée pour les besoins du Grand Théâtre, après les travaux de réfection, lors de la saison 1997-1998. Passé ce délai, la salle sera attribuée, pour un quart à un tiers des droits de jours d'utilisation, au Grand Théâtre et, pour le solde, à d'autres groupes, selon une convention à établir, analogue à beaucoup d'autres.
Le montant total des travaux, honoraires compris, est de 7 millions. Le financement est assuré à hauteur de 2 millions par des budgets hors grands travaux du DTPE et de 5 millions par une mise à disposition de fonds privés par sponsoring. Le sponsor ayant été trouvé, après que la Ville de Genève et la Fondation du Grand Théâtre, à grand regret, eurent déclaré ne pouvoir mettre un centime dans cette affaire, il a tout d'abord offert 2 millions. Puis, au fur et à mesure du développement du projet, il a offert 3 millions supplémentaires pour améliorer la qualité de la salle, sans émettre aucune restriction de quelque nature que ce soit.
2) Indiquer si ce projet de rénovation prévu correspond à celui évoqué dans le rapport du Conseil d'Etat ?
Oui, quant à l'affectation d'une partie du bâtiment - petite aile et foyer - en salle de réunions, banquets ou expositions.
Oui, pour une exposition itinérante sur les aménagements du Rhône exécutés à la fin du siècle dernier. La date de cette exposition organisée conjointement avec la DRAC Rhône-Alpes a été fixée dimanche passé. Plusieurs groupes sont déjà intéressés à utiliser la petite aile du bâtiment pour y installer des expositions. L'Association des femmes sculpteurs suisses m'a déjà demandé de disposer de ce local en 1996.
Les projets antérieurs d'utilisation de ce lieu proposaient divers musées dont celui du chocolat. Je suis convaincu que le projet d'une salle polyvalente couplée à un lieu multifonctionnel fera vivre bien plus intensément un des endroits les plus beaux de Genève.
Oui, pour une exposition permanente.
La motion ne prévoyait pas de salle multifonctionnelle, mais l'analyse des besoins a conduit le DTPE à l'envisager, plutôt qu'un musée supplémentaire s'ajoutant au vingt-trois musées déficitaires de Genève.
3) Indiquer si le Conseil d'Etat entend présenter un projet de loi portant sur un crédit d'ouvrage ?
Le financement de 2 millions est inscrit au plan quadriennal, hors grands travaux, dans le cadre du budget d'investissement annuel, rubrique «constructions et aménagements» : 500 000 F en 1995; 1 million en 1996 et 500 000 en 1997.
Ce type de crédits répartis sur trois ans ne nécessite pas de passage au Grand Conseil. De plus, l'apport financier privé et gratuit de 5 millions, donnés sans aucune condition, constitue un atout immense pour la remise en valeur de cet objet, à tel point que votre remarque me paraît marginale et assez malvenue face à l'effort d'un donateur aussi généreux et désintéressé.
Sans lui, j'aurais eu besoin de grands moyens financiers pour rénover un bâtiment de cette ampleur et je ne sais pas où je les aurais trouvés. J'ose espérer, connaissant votre intérêt dans le domaine de la culture et des arts, que vous n'entraverez pas l'exécution de ce projet. Rassurez-vous, une collaboration avec la maison de Saint-Gervais pourrait facilement être envisagée !
Cette interpellation urgente est close.