Séance du
jeudi 22 juin 1995 à
17h
53e
législature -
2e
année -
8e
session -
29e
séance
IU 100
M. René Ecuyer (AdG). Puisqu'on parle de M. Gaon, mon interpellation urgente concerne le financement des partis politiques !
Une récente émission de la télévision suisse alémanique a rendu public le fait que les partis de l'Entente ont reçu un don de 50 000 F, cela juste avant les élections cantonales de 1989, alors que le Grand Conseil était saisi d'un projet de loi portant sur les terrains de Sécheron et qu'un conseiller d'Etat et sa famille avaient bénéficié d'un voyage à l'étranger, d'une valeur de 10 000 F, payé par le même Nessim Gaon. Certes, ce voyage a eu lieu, d'après ce qui a été rapporté, avant l'élection de ce magistrat au Conseil d'Etat, mais celui-ci était alors député et peut-être déjà candidat à l'élection au Conseil d'Etat !
Les pratiques de M. Nessim Gaon font, hélas, penser à celles qui ont défrayé la chronique dans certains pays voisins, et nous sommes très inquiets qu'elles aient atteint notre pays. Devant la gravité des faits, révélés par la télévision suisse alémanique, qui mettent directement en cause la crédibilité de nos autorités face aux intérêts des milieux économiques, l'Alliance de gauche - on vous l'a annoncé - déposera un projet de loi sur le financement des partis politiques.
Néanmoins, nous aimerions savoir si des magistrats, des députés ou des fonctionnaires ont bénéficié d'autres cadeaux de la part de M. Nessim Gaon et, de manière générale, si ceux-ci ont bénéficié ces dernières années d'avantages de quelque nature que ce soit, de la part de tierces personnes, en dehors des invitations officielles.
Une réponse précise du Conseil d'Etat est indispensable à cet égard pour rétablir les rapports de confiance et, pour cela, nous sommes prêts à attendre la prochaine séance du Grand Conseil pour être informés en bonne et due forme.
La présidente. La réponse du Conseil d'Etat à votre interpellation urgente interviendra au point 12 bis, Monsieur Ecuyer.