Séance du
vendredi 9 juin 1995 à
17h
53e
législature -
2e
année -
8e
session -
28e
séance
I 1936
Mme Liliane Charrière Urben (S). Mon interpellation concerne le service des loisirs, plus particulièrement l'affectation du chalet de Saint-Cergue, le «Clos des Sapins».
Ce service des loisirs, qui dépend de l'office de la jeunesse, compte, parmi ses activités, celle de l'organisation de semaines blanches, vertes, artistiques, de découverte de la nature, etc., pour les élèves des degrés 4, 5 et 6, de l'école primaire. Pour la réalisation pratique de ces séjours, le service des loisirs dispose de plusieurs chalets ou maisons, dont le statut présente quelques variantes.
Pour certains, ce sont des chalets style hôtel, c'est-à-dire la classe arrive et s'installe, le prix de pension tenant compte du personnel disponible sur le lieu de séjour et des services mis à disposition. Ces maisons n'appartiennent cependant pas au service des loisirs. L'autre système est celui des chalets gérés par le service des loisirs, dont l'intendance est assurée par des membres de la fonction publique. C'est le cas du chalet du «Clos des Sapins» à Saint-Cergue, qui a été légué à l'Etat de Genève par ses anciens propriétaires, avec une clause précisant que la maison devait servir à des activités pour la jeunesse. Un couple de gérant, un cuisinier, ainsi qu'un éducateur à temps partiel, assurent la bonne marche du «Clos des Sapins» sous la surveillance du service des loisirs. Ces gens sont rémunérés par le DIP.
Le taux d'occupation du «Clos des Sapins» est en général bon, mais, comme la plupart des autres chalets, il connaît une baisse de fréquentation entre la fin des vacances d'automne et le début de la saison de ski, entre mi-novembre et décembre. Pour combler ce déficit passager, on a créé récemment des «journées de neige», journées nature, offertes aux premiers degrés primaires. Gros succès auprès des maîtresses qui apprécient de pouvoir emmener leurs élèves à la montagne pour un jour, avec l'assurance que les enfants pourront prendre un repas chaud dans la journée, faire une pause, voire profiter de la collaboration de l'éducateur qui est sur place pour des activités de plein air, dans la forêt proche, etc. En été, le «Clos des Sapins» accueille des camps de vacances et affiche complet.
A ce jour, du fait de la retraite imminente des gérants actuels, on apprend que le DIP envisagerait la fermeture pure et simple de ce chalet, dès la prochaine rentrée scolaire. Qu'en est-il exactement, sachant que, pour certains enfants, la participation à une classe de neige ou à une classe verte est la seule aubaine de l'année de quitter la ville, souvent le brouillard, pour trouver le soleil et prendre contact avec la nature ? Même pour une journée, partir, qui plus est en train, quitter le bitume, le bruit, en un mot changer d'air, est une occasion de se refaire des globules rouges.
Sur un autre plan, qu'il s'agisse d'un jour ou d'une semaine, si ces séjours sont souvent l'occasion d'apprendre à se connaître entre maître et élèves, ils offrent aussi l'occasion, à certains enfants, de révéler leur personnalité, de montrer des talents, des connaissances, des savoir-faire que le cadre plus restrictif de la classe ne permet pas de mettre en valeur.
La menace qui plane sur le «Clos des Sapins» surprend donc. Mais, surtout, elle conduit logiquement à se poser la question du sort qui pourrait être réservé aux autres maisons et chalets, gérés par le service des loisirs, comme celui de Longirod, par exemple, pour n'en citer qu'un seul. Plus largement, on se pose également la question de la poursuite des prestations du service des loisirs dans ce genre d'activités. On comprendra donc notre souci d'en savoir un peu plus et de préserver un type d'activités qui concourent, autant que les exercices de mathématiques ou de français, à aider nos élèves à grandir avec une tête bien faite dans un corps sain.
Mme Martine Brunschwig Graf, conseillère d'Etat. Il serait parfois plus simple de poser des questions. Cette interpellation naît d'une simple interrogation soulevée au sein du département par le responsable de l'office de la jeunesse. Il s'agit pour le «Clos des Sapins», comme pour toute autre institution, d'évaluer les taux d'occupation et les nécessités dans le dispositif, ce qui me paraît normal lorsque des gérants quittent une institution. Cette demande d'évaluation est devenue : «on veut fermer cette institution»; à entendre certains phantasmes, elle va bientôt se transformer en : «on va en supprimer d'autres», et donc aussi, bien entendu, la vocation de fournir aux enfants tous les bienfaits énumérés par Mme Charrière Urben.
Ma réponse est simple, Madame : il n'est pas question de fermer le «Clos des Sapins». En revanche, nous n'avons pas l'intention de fonctionnariser nécessairement les gérants de ce type d'institutions. Tel était l'un des objets de la discussion.
Il n'est pas davantage question, Madame, de fermer d'autres institutions, ou écoles, ou chalets, mais simplement de les gérer de la façon la plus rationnelle possible. Il est parfaitement légitime d'examiner régulièrement leur utilité et leur rôle dans un dispositif, sans qu'il soit nécessaire de s'expliquer sur des fermetures qui n'ont pas lieu d'être.
Je regrette que la rumeur aille souvent plus vite que les renseignements, bien qu'il en soit souvent ainsi dans un grand département. Vous pourrez donc retransmettre, non pas la rumeur, mais ces informations rassurantes. Je le réaffirme : il n'est pas question de fermer le «Clos des Sapins».
Mme Liliane Charrière Urben (S). Je remercie Mme Brunschwig Graf de sa réponse. Effectivement, mieux vaut une réponse bien structurée et détaillée, comme elle vient de nous la présenter, que des rumeurs qui agitent, en long et en large, de haut en bas, le département et les diverses personnes qui y travaillent.
Cette interpellation est close.