Séance du jeudi 8 décembre 1994 à 17h
53e législature - 2e année - 2e session - 45e séance

IU 56
23. Réponse du Conseil d'Etat à l'interpellation urgente de M. Jacques Boesch concernant l'institut d'architecture. ( ) IU56
 Mémorial 1994 : Développée, 5705.

M. Philippe Joye, conseiller d'Etat. Il est tout à fait exact que j'ai écrit une lettre interne, le 2 juin, à ma collègue et à mes collègues du Conseil d'Etat pour présenter une idée qui me tenait à coeur : une école d'architecture performante. Je ne voulais pas rester dans le créneau usuel des écoles d'architecture, mais je désirais plutôt former des architectes versés dans des questions relatives aux contrôles financiers et à la maîtrise des chantiers.

Cette lettre fait suite à une série de démarches extrêmement violentes que j'ai entreprises lorsque j'étais député au Grand Conseil. J'ai été l'une des personnes qui ont soutenu très fortement le maintien de l'école d'architecture et j'ai cherché des solutions, par le biais d'une motion qui se trouve dans le Mémorial, pour que cette école puisse collaborer avec l'Ecole polytechnique fédérale. A l'époque, les débats avaient été extrêmement chauds et, finalement, ma motion avait été acceptée. Je suis donc très content que l'école d'architecture soit maintenant sur pied.

J'ai rencontré M. Mugny, rédacteur en chef du «Courrier», à qui je me suis permis de rappeler que je trouvais un peu curieux qu'il exhume une lettre du 2 juin sans donner la chance à son auteur de pouvoir lui en parler et lui demander dans quel contexte, au moins du point de vue de l'auteur de la lettre, cette lettre avait été écrite; cela d'autant plus que les extraits cités ne reflètent naturellement pas du tout l'esprit général de cette correspondance. Je persiste évidemment dans les déclarations que j'ai faites. Le choix proposé de certains professeurs me semblait délicat.

Par la suite, j'ai approuvé, bien entendu, les procédures de nomination de ma collègue, Mme Brunschwig Graf, et nous n'avons aucune divergence à ce sujet. J'ai même autorisé plusieurs des collaborateurs de mon département à participer à l'enseignement non pas en tant que professeurs mais en tant que maîtres de recherche, voire à participer à des séminaires. En effet, j'estime qu'il vaut la peine de tout faire pour que cette école puisse continuer à vivre.

Néanmoins, je reste soucieux pour l'avenir de cette école. Lorsque je disais qu'il faudrait reprendre ces questions en automne, je voulais signifier par là que je ne pensais pas que la discussion s'achèverait aussi brusquement avec l'Ecole polytechnique fédérale et je souhaitais que l'on puisse continuer le débat. Tel n'a pas été le cas, et je me rallie donc totalement aux décisions de ma collègue.

Par contre, je me permettrai, avec l'accord de M. Mugny, de resituer ce que je viens de vous dire maintenant dans le contexte général.

Mme Martine Brunschwig Graf, conseillère d'Etat. Cela m'est complètement égal d'être dans «La Tribune» : j'assume ce qui est écrit dans les journaux, même les phrases que je n'ai pas dites !

Cela étant, je crois être la coupable de la fuite. En effet, la lettre de Philippe Joye - comme il l'a expliqué tout à l'heure - ne comportait pas seulement les aspects évoqués ici. Elle posait un certain nombre de questions pertinentes et j'ai donc remis copie de cette lettre à M. le président de feu l'école d'architecture, devenu l'institut, et à M. le recteur de l'université avec prière de bien vouloir me donner leur point de vue sur ces deux aspects. Cela a été fait au mois de juin.

L'intérêt de cette lettre a très franchement perdu de son actualité étant donné que depuis il y a eu un débat au Grand Conseil et une réunion de tous les partenaires intéressés de l'institut le 29 juin. En outre, il y a eu une première commission d'évaluation, un groupe d'experts pour juger des candidatures et une prise de position du rectorat, du collège des recteurs et doyens, de la présidente du département et du Conseil d'Etat sur la nomination des professeurs.

Celles et ceux qui ont consulté la presse récemment auront aussi constaté que, contrairement à ce que craignait le transmetteur de la lettre au «Courrier», il n'y a pas eu «d'interdiction politique» dans les procédures de nomination. Je crois que chacun a bien pu s'en rendre compte. Je formule le voeu qu'il soit possible à l'institut d'architecture de travailler dans la sérénité pendant cette année, de préparer la nomination des professeurs qui viendront de l'extérieur pour renforcer l'équipe, afin que tout soit en place pour que le deuxième cycle puisse entrer en vigueur à la rentrée 1995, comme prévu.

Cette interpellation urgente est close.