Séance du
vendredi 18 novembre 1994 à
17h
53e
législature -
2e
année -
1re
session -
43e
séance
M 412-B
Rappel du texte
LE GRAND CONSEIL,
considérant:
- que le projet de loi 5906 ouvrant des crédits de construction et d'équipement pour la première étape du bâtiment Uni III à Plainpalais n'a pas été remis en question par l'unanimité moins une abstention de la commission des travaux, malgré le problème des parkings qui n'a, de l'avis de plusieurs commissaires , pas été résolu ;
- que le quartier dans lequel sera construit Uni III est déjà saturé en matière de circulation, et que les places de parking réservées au public sont loin de répondre à la demande minimale ;
- qu'Uni III provoquera dans ce quartier une augmentation de la population d'au moins 1500 personnes, alors que seules 150 places de parc sont réservées au public,
invite le Conseil d'Etat
- à prévoir dans la construction d'Uni III un étage supplémentaire de places de stationnement ouvertes au public.
Conformément aux plans ne varietur du 14 juillet 1986 et à l'autorisation de construire n° 84716 du 23 décembre 1986, le projet initial prévoyait :
23 places de parking au 1er sous-sol
420 places de parking au 2e sous-sol
soit 443 places de parking au total
Suite à la proposition de motion 412 du 27 novembre 1986 deMM. André Vial, Charles Bosson et Bernard Annen, députés, relative à la construction d'un parking supplémentaire sous le bâtiment projeté d'UNI MAIL (anciennement Uni III), le Conseil d'Etat déposait un rapport M 412-A le 26 août 1987, dans lequel étaient proposées trois variantes :
variante n° 1 : 3e niveau sous le bâtiment UNI MAIL offrant 519 places supplémentaires (en plus de 443 places déjà autorisées), soit un total de 962 places;
variante n° 2 : trois niveaux supplémentaires de garage sous le parvis du Pont d'Arve comprenant 335 places supplémentaires (en plus des 443 places déjà autorisées), soit un total de 778 places;
variante n° 3 : quatre niveaux supplémentaires de garage sous le parvis du Pont d'Arve comprenant 413 places supplémentaires (en plus des 443 places déjà autorisées), soit un total de 856 places.
Dans sa résolution 116 du 18 septembre 1987, le Grand Conseil demandait au Conseil d'Etat de faire démarrer sans délai les études permettant de réaliser la variante n° 2 du rapport du Conseil d'Etat M 412-A, soit la construction d'un parking supplémentaire de quelque 335 places sous le parvis du Pont d'Arve.
Une fois les études terminées, la répartition définitive des places de parking arrêtée dans le courant de l'année 1990 était la suivante :
Sous UNI MAIL
Sous parvis
Total
Rez inférieur
---
76
76
1er sous-sol
5
124
129
2e sous-sol
413
85
498
418
285
703
La différence par rapport aux nombres annoncés antérieurement s'expliquait comme suit :
- les 335 places supplémentaires annoncées dans le rapport du Conseil d'Etat (variante 2) se répartissaient comme suit : 285 places seulement sous le parvis, puis 44 places dans une extension du garage sous UNI MAIL (2e sous-sol) qui n'existait pas encore au dossier autorisé en 1986;
- Une partie des 443 places sous UNI MAIL prévues dans le dossier initial ont été supprimées au bénéfice de locaux techniques et de la salle polyvalente.
Il faut signaler que, si le parking à vélos au rez inférieur avait été abandonné, le nombre de places de parking sous le parvis aurait pu être augmenté de 36 unités, ce qui aurait porté à 739 le nombre total de places.
A la fin de l'année 1989, un bureau spécialisé était mandaté pour effectuer une étude d'impact sur l'environnement portant sur l'extension du garage collectif d'UNI MAIL. En juillet 1991, ce bureau remettait son rapport dont les conclusions principales étaient les suivantes :
- la faisabilité du parking proposé est hautement problématique pour les raisons énumérées ci-dessous :
1. le trafic supplémentaire généré par le nouveau garage est incompatible avec l'état de saturation du réseau routier environnant;
2. la localisation du projet n'est pas très favorable;
3. la création d'un nouveau parking ne serait envisageable qu'à condition de supprimer en contrepartie une prestation de trafic de surface au même endroit.
Conclusion
Pour toutes ces raisons, l'étude d'impact aboutit à la conclusion qu'il ne serait pas raisonnable de réaliser le garage collectif de 703 places à l'emplacement prévu.
Néanmoins, afin de respecter les souhaits émis dans la résolution 116 du 18 septembre 1987, des tractations ont été entreprises entre le département des travaux publics et la Fondation Cité Nouvelle II pour l'acquisition par l'Etat de Genève de 137 places de stationnement situées au 5e sous-sol du parking souterrain des immeubles de Cité Nouvelle II sis au boulevard Carl-Vogt à proximité du bâtiment d'Uni Mail, ce qui permettrait de répondre aux préoccupations du Grand Conseil. Cette solution aurait également l'avantage d'utiliser une partie d'un parking déjà réalisé et qui s'est avéré surdimensionné par rapport aux besoins des habitants du quartier, tout en évitant de créer des problèmes de circulation supplémentaires.
En l'état, l'Université n'est pas intéressée par l'acquisition de ces 137 places supplémentaires sous les immeubles de la Fondation Cité Nouvelle II, les 180 places disponibles actuellement dans le bâtiment de la 1ère étape, dont la capacité sera portée à 315 places lorsque la 2e étape de construction d'Uni Mail sera réalisée, étant suffisantes.
La question du parking souterrain d'Uni Mail sera réévoquée avec le Grand Conseil lors de la présentation du crédit de construction de la 2e étape prévue en automne 1994.
Débat
M. Andreas Saurer (Ve). Les écologistes... pardon, les Verts... (Des voix : aahh !) ...sont très contents des conclusions pratiques de ce rapport. Nous sommes heureux d'apprendre que le trafic supplémentaire généré par le nouveau garage est incompatible avec l'état de saturation du réseau routier environnant.
En revanche, nous sommes surpris de la dernière phrase de ce même rapport, qui dit que le Conseil d'Etat présentera dans le courant de l'automne 1994 un crédit de construction pour un parking souterrain à l'Uni Mail. Ce parking est-il compatible, oui ou non, avec l'état de saturation du réseau routier ?
Pour terminer, je me permets de citer M. Ramseyer qui, lors d'une conférence de presse au début de cet été, déclarait à juste titre que la concentration en places de sationnement publiques en ville de Genève était trois fois supérieure à celle que l'on connaît dans la ville de Zurich, et même quatre fois supérieure à Bâle-Ville.
Par conséquent, nous sommes étonnés que, malgré ce constat très lucide de la part du Conseil d'Etat, il décide d'augmenter encore le nombre de places de stationnement, apparemment pour que nous ayons cinq à six fois plus de places de parking que les autres villes de la même importance !
M. Philippe Joye, conseiller d'Etat. Je suis en mesure de répondre aux remarques pertinentes du député Saurer en précisant que le Conseil d'Etat a pris les décisions qui étaient pendantes par rapport à la construction d'un parking souterrain en dessous d'Uni Mail, pas plus tard qu'à la séance de cette semaine.
Je cite les conclusions de la page 4 du rapport du Conseil d'Etat, soit : «Néanmoins, afin de respecter les souhaits émis dans la résolution 116 du 18 septembre 1987, des tractations ont été entreprises entre le département des travaux publics et la Fondation Cité Nouvelle II pour l'acquisition par l'Etat de Genève de 137 places de stationnement situées au 5e sous-sol du parking souterrain des immeubles de Cité Nouvelle II, sis au boulevard Carl-Vogt, à proximité du bâtiment d'Uni Mail, ce qui permettrait de répondre aux préoccupations du Grand Conseil.».
Toutes ces phrases peuvent être mises, non plus au conditionnel, mais au présent, soit le Conseil d'Etat a décidé de...
Nous allons donc commencer les tractations avec Cité Nouvelle et nous renonçons à construire une extension du parking sous Uni-Mail pour des raisons qui sont triples. Premièrement, comme le disait le bureau spécialisé Urbaplan : «Le trafic supplémentaire généré par le nouveau garage est incompatible avec l'état de saturation du réseau routier environnant. Deuxièmement, la localisation du projet n'est pas très favorable, et troisièmement, la création d'un nouveau parking ne serait envisageable qu'à condition de supprimer en contrepartie une prestation de trafic de surface au même endroit.
Le Grand Conseil prend acte de ce rapport.
La présidente. Le point 30 ayant été retiré par le Conseil d'Etat, il sera traité à une séance ultérieure.