Séance du
vendredi 21 octobre 1994 à
17h
53e
législature -
1re
année -
10e
session -
39e
séance
R 276-A
Rappel du texte
LE GRAND CONSEIL
considérant
que le Grand Conseil a décidé de poursuivre une politique plus active envers l'utilisation du bois dans la construction des bâtiments publics suite au vote de la motion 771 ;
que le Palais Wilson, qui va devenir un centre de promotion de la protection de l'environnement, doit être un exemple de rénovation respectueuse de l'environnement ;
invite le Conseil d'Etat
à intervenir auprès du Conseil fédéral, pour que la rénovation du Palais Wilson se fasse selon des principes aussi écologiques que possible et dans un respect global de l'environnement (économies d'énergie, choix des matériaux écologiques, etc.)
RÉPONSE DU CONSEIL D'ÉTAT
Le problème des planchers s'est avéré particulièrement ardu dans le cadre de ce bâtiment.
Pratiquement, aucune structure horizontale de cet édifice ne supporte une charge utile supérieure à 150 kg/m2 (entre 40 et 150 kg/m2 selon les emplacements).
Les exigences pour accueillir des locaux de type administratif sont largement supérieures aux chiffres énoncés ci-dessus, puisqu'elles oscillent entre 300 et 500 kg/m2.
La structure horizontale du Palais Wilson souffre de problèmes qui sont dus, d'une part, à un défaut de construction et, d'autre part, à un manque d'entretien.
Le bureau d'ingénieurs civils mandaté en mars 1993 par la Confédération, afin d'établir un rapport sur l'état desdits planchers et les moyens d'y remédier, a rapidement abandonné la solution consistant à renforcer les planchers existants et a proposé le remplacement de ceux-ci par une dalle en béton armé. Cette solution a reçu l'aval de la Confédération.
Les représentants du départements des travaux publics et de l'énergie au sein des commissions du Palais Wilson, conscients que la solution retenue poserait quelques problèmes lors de la délivrance de l'autorisation de construire, ont proposé en juillet 1993 à la Confédération d'entreprendre une étude pour le remplacement des planchers existants par des dalles à caissons en bois. Globalement, la solution bois est un peu plus coûteuse, ce qui a motivé, entre autres, la Confédération a maintenir son choix initial.
Il faut également préciser que ces dalles à caissons en bois seraient totalement invisibles une fois les travaux du bâtiment achevés, puisque des faux-plafonds résistant au feu, afin de respecter les normes en vigueur, devaient être posés sous la partie inférieure de celles-ci.
Le 2 décembre 1993, la police des constructions délivrait l'autorisation de construire, qui posait comme condition, entre autres, le remplacement des planchers par des éléments en bois.
Suite à cette décision, la Confédération a informé le département des travaux publics et de l'énergie qu'elle était déterminée à faire recours contre cette décision. Elle a, d'ailleurs, fait établir un mémorandum par une étude d'avocats de la place.
Au vu de la situation, le chef du département des travaux publics et de l'énergie, après s'être rendu sur place, a pris le parti de renoncer à la condition de l'autorisation de construire relative au remplacement des planchers par des dalles en bois.
Il faut relever que, dans le cadre du Palais Wilson, la Confédération a fait un effort dans le choix du concept énergétique puisqu'une installation de captage de l'eau dans le lac, avec pompe à chaleur, sera réalisée.
De même, une attention particulière sera vouée au maintien ou à la reconstitution des éléments significatifs du Palais Wilson (plafond du salon des dames, décor des plafonds et des murs de la salle des pas perdus, par exemple) et certains matériaux provenant de la démolition ou de la dépose d'éléments de la construction non réutilisés seront recyclés ou récupérés.
Conclusion
Dans tous les cas où cela s'avérera possible, l'Etat préconisera l'emploi du bois, comme il l'a fait au demeurant dans le cadre de l'extension de Palexpo.
D'ores et déjà, pour la réalisation future de l'agrandissement de la cafétéria de Belle-Idée, l'option pour une structure de la toiture en bois a été retenue.
Par contre, dans le cadre de la rénovation du Palais Wilson, le canton de Genève n'a pas pu s'opposer au remplacement des planchers bois par des dalles en béton armé. Persister dans cette exigence aurait certainement mis en péril la réalisation de ce projet.
Quant aux autres mesures de rénovation, telles que l'économie d'énergie et l'emploi de matériaux non polluants, les directives en la matière édictées par la Confédération et le canton de Genève seront appliquées dans toute la mesure du possible, en tenant compte, néanmoins, des exigences propres à une transformation.
Le Grand Conseil prend acte de ce rapport.