Séance du
vendredi 25 mars 1994 à
17h
53e
législature -
1re
année -
5e
session -
11e
séance
P 1018-A
Le 25 décembre 1993, M. Félix Glütz, président du Mouvement humaniste à Montreux, adressait la pétition suivante à différentes autorités communales, cantonales et fédérales:
PÉTITION
Pour la protection de la famille
A Mesdames et Messieurs les présidentes et présidents des législatifs communaux, des Grands Conseils et de l'Assemblée fédérale.
Aux autorités exécutives communales, cantonales et fédérales de la Confédération suisse.
Aux autorités ecclésiastiques, toutes religions confondues,
Aucun habitant de ce pays ne doit avoir faim!
Aucun habitant de ce pays ne doit être contraint de dormir dans la rue!
Sans la famille, la société n'existe pas! Les valeurs qui permettent son épanouissement doivent être protégées et promues.
Mesdames et Messieurs,
Des hommes, des femmes et des enfants de ce pays ne mangent plus à leur faim.
Des hommes, des femmes et des enfants de ce pays ont perdu leur foyer ou sont en voie de le perdre.
Cette situation est inacceptable et indigne de notre pays.
La crise économique que nous traversons a surpris tout le monde, autorités et population. Cette dernière n'est pas prête à affronter les difficultés actuelles qui engendrent des souffrances desquelles nous devons toutes et tous nous montrer solidaires.
La mise en place des nouvelles structures d'indemnisations au chômage et d'aides sociales est louable mais insuffisante, trop longue, trop compliquée et pas assez efficace au vu de l'urgence des situations à régler tout de suite!
A situation de crise, c'est de structures de crise dont nous avons besoin, sous forme d'arrêtés urgents immédiatement applicables.
Par la voie de la pétition, je vous prie instamment, Mesdames et Messieurs, de nommer dans les communes, les cantons et sur le plan fédéral, des commissions chargées:
1. d'identifier, à chaque niveau, les personnes et les familles en situation de détresse matérielle;
2. de créer par arrêté urgent des cellules de crise pour aider ces personnes et ces familles à se nourrir et à se loger dans les plus brefs délais.
L'année 1994 est dédiée, mondialement, à la famille, cellule de base de la société.
Tous les membres de la famille humaine en sont issus.
Le comportement de tout adulte est directement et principalement influencé par la qualité de sa vie familiale dans ses jeunes années.
En tant que telle, la famille mérite donc la plus grande protection et le plus profond respect.
Protection de son unité et respect des valeurs lui offrant la sécurité et la sérénité favorisant la procréation, l'éducation et les liens d'affection indispensables à l'épanouissement de ses membres.
Par cette même pétition, je vous prie donc, Mesdames et Messieurs, de rédiger, de publier et de diffuser très largement une déclaration rassemblant les principales valeurs qui permettent à la famille d'exister. Ceci dans le but de marquer plus particulièrement cette année mondiale de la famille et de faire, pour une fois, contrepoids à la destruction systématique dont fait l'objet la plus importante institution humaine.
Au nom des familles en détresse morale et matérielle, exigeant de chacun de nous une solidarité effective, allant bien au-delà des contraintes législatives et administratives, je vous remercie, Mesdames et Messieurs, de donner le caractère d'impérative urgence à cette pétition, de la prendre en considération et de mettre sur pied les mesures permettant de faire face à une situation humainement inacceptable et de marquer ainsi dignement l'année mondiale de la famille qui va s'ouvrir.
Ne disposant pas du temps requis par l'urgence du phénomène, je sollicite le soutien des chancelleries cantonales afin qu'elles transmettent cette pétition à leurs autorités communales.
Par avance, je vous en remercie et vous présente mes salutations respectueuses ainsi que mes voeux pour une année 1994 placée sous le signe d'une solidarité concrète et active.
N.B: 1 signature
M. M. F. Glutz
Président du Mouvement humaniste
1823 Glion/Montreux
La commission des pétitions présidée par M. Bernard Lescaze s'est penchée sur cette question dans sa séance du 30 janvier 1994.
La pétition de M. Glütz soulève un problème de société auquel nul ne peut rester indifférent: l'émergence d'une classe sociale défavorisée, en situation de profonde détresse matérielle. Parallèlement, l'année 1994 étant déclarée année mondiale de la famille, il attire l'attention des autorités politiques de ce pays sur la nécessité de redonner leur juste place aux valeurs essentielles de cette cellule de base qu'est la famille.
La commission des pétitions, tout en reconnaissant l'importance des points soulevés par le pétitionnaire, estime que l'ampleur du débat dépasse le cadre de ses compétences et propose donc de conclure au classement de cette pétition, par 10 voix pour et 2 abstentions.
Mises aux voix, les conclusions de la commission (classement de la pétition) sont adoptées.