Séance du vendredi 24 janvier 2025 à 14h
3e législature - 2e année - 9e session - 51e séance

M 2968-A
Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur la motion de Stéphane Florey, Guy Mettan, Daniel Noël, Florian Dugerdil, Michael Andersen, Patrick Lussi, Charles Poncet, Yves Nidegger, Lionel Dugerdil, Roger Golay, Daniel Sormanni, André Pfeffer, Virna Conti, François Baertschi, Christo Ivanov, Jean-Charles Rielle, Jacklean Kalibala, Sophie Demaurex pour le maintien en emploi de nos préparateurs en pharmacie : non à la casse sociale !
Ce texte figure dans le volume du Mémorial «Annexes: objets nouveaux» de la session IX des 23 et 24 janvier 2025.

Débat

Le président. Nous continuons avec l'examen de la M 2968-A (catégorie III). Je cède le micro à M. Stéphane Florey.

M. Stéphane Florey (UDC). Merci, Monsieur le président. Dans sa réponse, le Conseil d'Etat nous dit qu'un délai sera accordé jusqu'en 2028. Nous estimons que cela est largement insuffisant, puisque ce délai ne s'appliquera que pour une petite minorité des personnes concernées, soit celles qui ont aujourd'hui 62 ans. Cette mesure leur permettra d'arriver à 65 ans, à savoir l'âge de la retraite, de manière sereine. Mais la majorité des personnes concernées, ce ne sont pas celles-là, ce sont celles dont l'âge se situe entre 50 et 55 ans, auxquelles s'ajoutent toutes celles qui ont entre 55 et 65 ans. Pour ces personnes, la réponse du Conseil d'Etat est largement insuffisante.

On sait qu'on ne pourra pas leur accorder un délai jusqu'à ce qu'elles atteignent toutes l'âge de la retraite; ce ne sera pas possible. Mais il faudrait au moins leur octroyer un délai jusqu'en 2035, ce qui leur permettrait d'entamer une reconversion en toute sérénité. Les plus jeunes, qui ont entre 40 et 45 ans (cela représente une minorité des personnes concernées), auront moins de problèmes à se reconvertir vu leur âge. Parce que vous le savez tous, à partir de 50 ans, il est extrêmement compliqué d'entamer une reconversion pour certaines personnes. De plus, vous êtes considéré comme trop vieux pour retrouver un emploi facilement. Voilà la réalité d'aujourd'hui.

Par ailleurs, on a eu connaissance des montants qui seraient alloués pour ces reconversions. Ils sont tellement ridicules que je n'oserais même pas les redire ici. On se moque du monde en attribuant de tels montants pour réaliser ces reconversions. On sait que ça coûte de l'argent. A minima, le Conseil d'Etat aurait pu nous signifier dans sa réponse qu'il prenait en charge l'intégralité de ces coûts, or ce n'est pas le cas.

C'est pour ces raisons que nous aimerions renvoyer ce rapport à la commission de la santé, afin qu'elle auditionne à nouveau à la fois le Conseil d'Etat et les personnes concernées, qu'elle tire au clair ces histoires et qu'elle définisse si on ne peut pas augmenter les délais et garantir à ces personnes des montants suffisants, pour leur permettre de démarrer ces reconversions avec sérénité. Je vous remercie.

M. François Baertschi (MCG). Le groupe MCG suivra la proposition de mon préopinant. En effet, il n'est pas acceptable de gaspiller des talents. Il s'agit de personnes qui se sont formées et qui subissent des changements de réglementation. Il faut être bienveillant avec elles. On ne peut pas jeter à la poubelle ces préparateurs en pharmacie, c'est en quelque sorte indécent. Et la réponse du Conseil d'Etat est tout à fait insatisfaisante.

C'est la raison pour laquelle il faut à tout prix réexaminer ce sujet au sein de la commission de la santé et apporter les solutions qui permettront véritablement de résoudre la question. Nous ne pouvons pas placer ce dossier dans un recoin de la République et canton de Genève; cela constitue un manque de respect vis-à-vis de cette profession.

Il faut vraiment que Genève apprenne à correspondre au marché de l'emploi; nous devons donner les bonnes réponses aux citoyens de notre canton. Nous ne le faisons pas, nous subissons une pression gigantesque du personnel frontalier, qui est présent sur l'ensemble du marché du travail. Dans ce cas particulier comme dans d'autres, nous avons le devoir d'agir avec pragmatisme, mais aussi avec humanité, de faire le maximum et de ne pas nous réfugier derrière des normes confortables et des pratiques, des habitudes mortifères. Non, réellement, nous devons penser aux habitants de ce canton et arrêter de nous moquer d'eux. Il nous faut donc renvoyer ce texte à la commission de la santé.

Le président. Merci, Monsieur le député. Je prie l'assemblée de se prononcer sur la demande de renvoi en commission.

Mis aux voix, le renvoi du rapport du Conseil d'Etat sur la motion 2968 à la commission de la santé est adopté par 53 oui contre 33 non.