Séance du
jeudi 23 janvier 2025 à
20h30
3e
législature -
2e
année -
9e
session -
50e
séance
PL 13517-A
Premier débat
Le président. Nous continuons nos urgences avec le PL 13517-A, classé en catégorie II, trente minutes. Je passe la parole au rapporteur, M. Jacques Blondin.
M. Jacques Blondin (LC), rapporteur. Merci beaucoup, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, j'ai le plaisir de vous présenter le rapport sur le PL 13517, un projet de loi enthousiasmant puisqu'il vise à contribuer au financement de la création d'un Musée de la bande dessinée. Ce projet suscite de l'intérêt auprès de passablement de monde et de secteurs artistiques à Genève, et le texte qui nous est soumis est intéressant pour le canton de Genève, dans la mesure où il s'agit d'une contribution au financement du musée et non pas d'une prise en charge intégrale de son coût.
En quelques mots, il est question de réaliser un Musée de la bande dessinée à la Villa Sarasin, au Grand-Saconnex. L'initiateur du projet - qui sera également l'exploitant du musée, s'il est concrétisé - est l'Association pour un musée de la bande dessinée et de l'illustration. Elle a été fondée en 2019 par les actrices et acteurs du domaine à Genève, sous la présidence de Zep, en vue de créer un musée qui aura pour objectif de valoriser la bande dessinée, reconnue comme pôle d'excellence à Genève et inscrite au patrimoine culturel immatériel.
Voici un bref historique de la bande dessinée: elle commence avec Rodolphe Töpffer, qui a inventé cet art à Genève - on a tendance à l'oublier, mais c'est une réalité qu'il est quand même important de prendre en compte ! En 1827, il crée ses «histoires en estampes», des satires où il s'amuse des travers de ses contemporains, puis il dessine en 1833 «L'Histoire de monsieur Jabot», qui connaît un succès fulgurant et traverse les frontières grâce à des traductions en allemand et en anglais.
En 2024, Genève est devenue un centre reconnu pour le neuvième art avec des filières de formation dédiées, des libraires et éditeurs spécialisés, ainsi qu'un riche vivier d'autrices et d'auteurs de bande dessinée. Le Cabinet d'arts graphiques, qui appartient au Musée d'art et d'histoire, contient également énormément de croquis, de dessins et d'originaux, lesquels ne proviennent pas uniquement de Töpffer, et de nombreux collectionneurs privés ont besoin d'exposer ce qu'ils possèdent.
Mesdames et Messieurs les députés - je m'adresse notamment à ceux qui ne connaissent pas bien la bande dessinée -, j'aimerais en quelque sorte vous éloigner de l'image quelque peu enfantine associée aux BD qu'on a tous lues dans notre jeune âge pour vous conduire à des BD un peu plus élaborées, qui démontrent que ceux qui continuent à croire qu'il s'agit d'un art mineur se trompent. Je vais vous citer quelques auteurs genevois célèbres: il y a eu Rodolphe Töpffer (il fait partie de l'histoire, on l'a évoqué), mais nous avons aussi à Genève Daniel Ceppi, Exem, Valentine Pasche, Gérald Poussin, Tom Tirabosco, Pierre Wazem et Zep, qui est bien connu de tout le monde. Il est évident qu'on ne réalise pas ce musée uniquement pour eux, ce serait trop réducteur; je voulais simplement montrer qu'il existe un réel vivier à Genève ainsi qu'une saine émulation. Dès lors, l'idée que notre canton devienne l'une des capitales importantes de la BD, après Bruxelles que tout le monde connaît ou Angoulême, a suscité l'enthousiasme au sein des membres de la commission des travaux.
Le financement global d'investissement du projet se monte à 11,8 millions. Ce qui est intéressant, c'est que la contribution de l'Etat est limitée à 5 millions. Quoi qu'il arrive, s'il doit y avoir un dépassement de budget ou autre, les frais seront pris en charge par les autres initiants...
Le président. Vous passez sur le temps de votre groupe, Monsieur le député.
M. Jacques Blondin. Oui, bien volontiers. ...à savoir la commune ainsi qu'une fondation qui contribue au financement de ce musée. La majorité de la commission a estimé que la culture est de toute évidence un élément important de nos politiques publiques genevoises: elle rassemble, crée des liens, et l'idée d'ouvrir un musée est fondamentalement enthousiasmante. Nous avons toutefois relevé un bémol - et le rapporteur que je suis aimerait le souligner. L'investissement s'élève à 5 millions, mais dans le cas des musées, ce sont les coûts d'exploitation qui sont importants, et en l'occurrence ils sont estimés à 1,5 million par an. Le canton s'est engagé, durant les premières années, à verser la moitié de ce montant, si bien qu'il couvrira 750 000 francs des frais d'exploitation du musée.
La commission a admis que, dans la mesure où il s'agit de lancer une nouvelle affaire, cela coûte bien sûr une certaine somme au départ. Cela étant, lorsque nous avons vu le compte d'exploitation, qui ne prévoit qu'une centaine de milliers de francs de recettes en tenant compte de l'ensemble des activités (que ce soit la billetterie, la boutique, la restauration ou les événements), nous avons estimé que c'était un peu léger. Une fois le musée réalisé, nous attendons donc du département qu'il impose des contraintes aux exploitants pour que cet établissement soit vivant, qu'il existe et qu'il puisse couvrir une part plus importante de ces frais - nous savons tous qu'un musée coûte de l'argent, et pouvoir couvrir la totalité des charges nous paraît en effet un peu utopique.
Malgré cette réserve, une très très large majorité de la commission des travaux invite notre assemblée à voter ce projet de loi ouvrant un crédit de 5 millions de francs. Merci beaucoup.
Mme Angèle-Marie Habiyakare (Ve). Mesdames et Messieurs les députés, comme l'a très bien résumé notre rapporteur, ce musée est aussi une occasion unique de mettre en lumière l'héritage qui a révolutionné la narration en combinant images et textes dans des récits graphiques. C'est une opportunité de redonner à Genève la place qu'elle mérite dans l'histoire de l'art, de cet art-là.
Bien que nous votions une subvention d'investissement de 5 millions de francs, ce sont les 750 000 francs annuels de fonctionnement qui seront intégrés dans le budget cantonal - le rapporteur en a parlé - qui ont été l'un des principaux sujets de débat au sein de la commission des travaux. L'objectif n'est pas que le fonctionnement se reporte uniquement sur les entrées avec la billetterie ou la restauration, mais que ce musée reste accessible à la population et aux écoles.
Cependant, je tiens à préciser qu'institutionnaliser la culture ne suffit pas. Il est essentiel de soutenir les artistes, véritables moteurs de la création. Nous devons leur offrir les moyens de créer et d'innover, tout en favorisant l'émergence de structures autogérées qui permettent aux talents de se développer. En soutenant ce musée, nous choisissons d'investir dans un projet porteur de rayonnement pour Genève, tout en affirmant notre engagement pour une culture vivante, diversifiée et inclusive. Pour toutes ces raisons, nous vous invitons à voter en faveur de ce projet de loi. Merci. (Applaudissements.)
M. Christo Ivanov (UDC). Mesdames et Messieurs les députés, chers collègues, comme l'a rappelé le rapporteur, Rodolphe Töpffer a inventé la bande dessinée en 1827, devenant ainsi le premier au monde à pratiquer cet art. Genève peut donc s'enorgueillir d'avoir abrité le créateur mondial de la bande dessinée.
Mon préopinant rapporteur l'a dit, l'un des grands problèmes que nous pose ce projet de loi - qui a recueilli la quasi-unanimité de la commission -, c'est la question du fonctionnement futur, qui est évalué à 1,5 million par année, dont 750 000 francs à la charge de l'Etat. On voit en effet que ce qui est prévu en termes de rentrées est excessivement faible: la billetterie rapportera seulement 30 000 francs, la boutique du musée 40 000 francs, les produits de café-restauration 20 000 francs et l'événementiel et la location des salles 10 000 francs. Cela correspond à une somme de 100 000 francs, ce qui est peu au regard du financement de l'ordre de 1,5 million par année. En revanche, l'emplacement de ce Musée de la bande dessinée est tout simplement excellent, puisqu'il sera situé au Grand-Saconnex, près de la Genève internationale.
Nous avons besoin d'avoir de nouveaux lieux culturels importants à Genève dans des temps aussi incertains. Il faut en outre relever que la culture rapporte énormément à Genève. En gros, 1 franc investi dans la culture génère 10 francs de retombées économiques pour notre canton. L'économie créative amène 4,5 milliards de valeur ajoutée, soit 9,5% du produit intérieur brut cantonal genevois. Les collectivités, y compris le canton, investissent 400 millions par an dans la culture, et chaque franc dépensé représente donc 10 francs pour notre économie, avec des retombées qui sont véritablement fantastiques.
Le groupe UDC laissera la liberté de vote à ses membres sur ce projet de loi en raison de la problématique du fonctionnement dont j'ai parlé. Son coût nous paraît fort élevé, et je demande au magistrat et à l'Etat de faire tout ce qui est possible pour maîtriser les charges de fonctionnement. A titre personnel, je voterai ce texte, car c'est investir pour l'avenir. Je vous remercie, Monsieur le président.
M. Jacques Béné (PLR). Bien sûr que tout le monde s'enthousiasme pour ce nouveau musée de la BD ! Nous avons reçu en commission Zep, qui est venu sans Nadia, Vomito et tous les copains de la cour de récré, mais qui a défendu le projet à satisfaction. Cela dit, à entendre la commission, on se demande comment Genève a pu vivre sans un musée de la BD pendant toutes ces années ! En effet, Mesdames et Messieurs, chers collègues, il s'agit bien d'un nouvel acteur culturel supplémentaire, mais qu'il va falloir accompagner financièrement et de manière pérenne. On a donc un peu le sentiment que la culture à Genève est un nouveau puits sans fond pour le Conseil d'Etat, lequel s'appuie beaucoup sur l'initiative pour la culture qui a été plébiscitée par le peuple en 2019. Mais le peuple n'a pas donné un chèque en blanc ! Il a accepté que le canton fasse du cofinancement, bien sûr, mais pas qu'il arrose de subventions toutes les institutions qui en solliciteraient.
On peut d'ailleurs se demander s'il y a déjà eu des diminutions de subventions, si le Conseil d'Etat a déjà défini des priorités au niveau culturel. On nous a très clairement répondu que non, qu'il n'y avait pas eu de diminutions de subventions, ce qui pour nous est bien le coeur du problème, même si ce n'est pas le cas pour le Conseil d'Etat. La question est bel et bien de savoir comment financer ces projets avec des ressources financières qu'on n'a pas, ou qui seront en diminution si l'on se base sur les reports de charges prévus par la Confédération ou sur les prévisions économiques de tous nos voisins, qui vont inévitablement avoir des répercussions chez nous.
Alors où sont les arbitrages dans le domaine de la culture ? Où seront fixées les priorités futures entre le Musée international de la Croix-Rouge, par exemple (sachant que la Confédération a annoncé qu'elle ne le soutiendrait plus), Antigel, l'OCG, l'OSR ? Tiens, l'OSR est un bon exemple. S'il n'existait pas et qu'on voulait créer un orchestre de ce type-là, serait-on d'accord d'octroyer aujourd'hui pour un tel projet 20 millions de francs par an répartis entre le canton et la Ville ? Je ne suis pas sûr qu'il y aurait une majorité au sein de ce Grand Conseil, comme il est évident qu'il n'y aurait pas de majorité pour supprimer l'OSR - et c'est tant mieux.
Ce musée constitue un beau projet en termes d'attractivité pour Genève, c'est aussi un élément culturel important pour notre canton, mais est-ce qu'il est vraiment indispensable aujourd'hui ? Le budget pour la culture s'élevait à 30 millions pour 2024, un montant qui est passé à 39 millions pour 2025. Si le PLR soutient la culture dans ce canton - et il l'a prouvé dans le cadre des débats budgétaires avec les augmentations, les crédits supplémentaires qu'il a octroyés à certaines institutions -, il refusera ce nouveau projet, dans l'attente d'une vraie vision d'ensemble de la part du Conseil d'Etat. Je vous remercie.
M. Christian Flury (MCG). Mesdames et Messieurs les députés, chers collègues, j'aimerais d'abord souligner l'excellence du rapport de M. Blondin. Il contient les éléments essentiels de ce dossier, je ne vais donc pas les répéter. Monsieur le président, je vous demanderai de transmettre mes remerciements et mes félicitations au rapporteur !
Mesdames et Messieurs, je ne trahirai pas de secret en disant que le groupe MCG va soutenir ce projet de loi ouvrant un crédit au titre de subvention cantonale à la Ville du Grand-Saconnex pour la réalisation du Musée de la bande dessinée à la Villa Sarasin. Ce projet enthousiasmant et rassembleur permettra à un très large public d'accéder à cette forme de culture. Certes, un musée coûte, c'est peut-être effectivement un gouffre sans fond, mais le retour sur investissement (c'est-à-dire l'accès d'une très vaste frange de la population à ce type de culture) vaut son pesant de cacahuètes, nous vous invitons donc, Mesdames et Messieurs les députés, à accorder un large soutien à ce projet de loi. Je vous remercie beaucoup.
M. Grégoire Carasso (S). Mesdames les députées, Messieurs les députés, dans un contexte où Genève a de la difficulté à se projeter et à fédérer des énergies autour d'un projet, de quelque nature qu'il soit, quelle chance, quel bonheur de pouvoir enfin soutenir la création d'un musée ! C'est effectivement une idée enthousiasmante, un terme utilisé à juste titre par le rapporteur, que je salue au passage pour l'excellence de son travail.
Il est navrant, Monsieur le président, de voir une unanimité imparfaite au sein d'un parti gouvernemental qui s'affiche régulièrement (peut-être plus volontiers encore à l'approche des élections) en faveur de la culture. Il faut transformer l'essai ! On ne fera pas de parallèle avec une initiative sur le sport qui veut valoriser le sport sans y mettre un sou... L'initiative «Pour une politique culturelle cohérente à Genève», largement approuvée par le peuple et soutenue par tous les partis, n'était pas accompagnée d'un financement, et on se rend compte que lorsqu'il s'agit d'accorder des moyens financiers, eh bien tout à coup la culture fédère un peu moins sur le plan partisan, ce qui est bien dommage.
C'est bien dommage, parce que Genève, on l'a évoqué, est le berceau de la bande dessinée. Ce fut la patrie de Töpffer, actif durant la première moitié du XIXe siècle, un héritage auquel il a déjà été fait référence, mais on y trouve aujourd'hui aussi une scène foisonnante: foisonnante d'artistes, de maisons d'édition, de collectionneuses et de collectionneurs, de librairies, d'institutions académiques et professionnelles de formation en faveur de ce neuvième art. La bande dessinée est une véritable ouverture sur d'autres formes d'art pour la bonne et simple raison qu'elle mêle le texte et l'image et fédère des publics comme à peu près aucun autre art à Genève. C'est magnifique de pouvoir réunir un très large consensus (qui s'acheminera, je l'espère, vers une quasi-unanimité) en faveur de ce musée.
Le 2 décembre dernier, Le Grand-Saconnex a voté sa contribution. Les partenaires privés et les autres collectivités publiques, de même que l'ACG, ont confirmé leur soutien financier. Ils sont actés, il ne reste plus qu'à ce que le Grand Conseil transforme l'essai. Pour le groupe socialiste, qui dit musée dit gratuité, à tout le moins pour les expositions permanentes. Puisqu'il a été question de budget de fonctionnement, nous espérons pour notre part que ce musée sera facile d'accès et essentiellement gratuit. On pense bien sûr aux écoles, aux enfants, avec l'espoir que ces derniers n'auront pas à payer un ticket d'entrée pour accéder à cette belle institution.
Vous l'aurez compris, Monsieur le président, chers collègues, le groupe socialiste vous invite à soutenir avec enthousiasme ce beau projet qui fait du bien à Genève. Merci. (Applaudissements.)
M. Pierre Eckert (Ve). Mesdames et Messieurs les députés, on a beaucoup évoqué le musée lui-même, alors j'aimerais vous parler de son écrin, en espérant qu'on ne m'opposera pas l'article 24, puisque j'habite au Grand-Saconnex. Cette villa, patrimoniale, appartenait à une famille ancienne de la commune du Grand-Saconnex, la famille Sarasin. Edouard Sarasin a été maire de cette commune pendant une longue période au XIXe siècle, il s'agit donc d'une villa historique, qui a été acquise il y a dix ou quinze ans par la commune du Grand-Saconnex. Je pense que ce musée représentera une bonne opportunité de mettre en valeur cette demeure - je rappelle d'ailleurs que la commune du Grand-Saconnex la mettra à disposition, ce sera sa contribution.
Je vous invite à soutenir ce projet, qui non seulement permettra au canton de Genève d'abriter un musée de la BD et de rayonner sur le plan international, mais qui donnera également l'occasion de mettre en valeur cette villa, qui constitue un patrimoine historique. Sa mise en conformité et sa valorisation représentent du reste une assez grosse partie de l'investissement de 10 millions. Ainsi, je vous recommande une fois encore d'appuyer ce projet de loi.
Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. Christo Ivanov pour six secondes.
M. Christo Ivanov (UDC). Merci, Monsieur le président. Il faut rappeler qu'en Suisse il n'existe que le Cartoonmuseum de Bâle, qui est un musée privé, or celui-ci sera un musée public. Je tenais à le préciser, Monsieur le président ! Je vous remercie.
Le président. Merci bien. Mesdames et Messieurs les députés, nous allons maintenant passer la parole à M. le conseiller d'Etat Thierry Apothéloz.
M. Thierry Apothéloz, conseiller d'Etat. Je vous remercie, Monsieur le président. Au vu de votre ton, je pensais que vous alliez déjà procéder au vote, ce qui m'aurait évidemment aussi réjoui, vu l'accueil qu'une grande partie de ce parlement a réservé à ce projet. Nous l'avons conduit avec le département de la cohésion sociale, des mécènes, la Ville du Grand-Saconnex et l'association des intéressés, qui se sont largement investis. On a parlé du président de cette association, Zep, mais bien d'autres personnes se sont aussi engagées depuis de nombreuses années pour proposer à Genève et sa région une nouvelle institution culturelle. Nous savons que nous vivons un grand moment ce soir, puisque ce n'est pas tous les jours ou lors de chaque session que nous montons ainsi un tel projet culturel pour notre canton.
Vous avez rappelé d'une part les faits historiques, d'autre part l'intérêt croissant pour la bande dessinée, Monsieur le rapporteur, et vous avez raison, la bande dessinée est aujourd'hui considérée comme un neuvième art et s'adresse d'ailleurs souvent plus aux adultes qu'aux enfants, même si l'imagerie collective associée aux oeuvres qui ont bercé notre enfance nous ramène à Tintin et bien d'autres.
Plus sérieusement, avec la fondation pour le Musée de la bande dessinée, qui exploitera cette future institution, notre volonté culturelle sera de consacrer une partie de la Villa Sarasin à une exposition permanente, puis à des expositions temporaires, qui permettront au public de découvrir plusieurs aspects. Exposer des bandes dessinées dans un musée comporte des défis particuliers, parce qu'une planche en tant que telle, vue une fois, peut manquer d'attrait. Il faut donc que la direction du musée, son conseil de fondation, dirigé par maître Pirker, avec des représentantes et des représentants du canton, de la Ville du Grand-Saconnex et des mécènes, nous aident à relever ce défi, de sorte que nous puissions remplir la mission de l'accès à la culture, au livre en particulier, qui est la nôtre, à l'instar d'Angoulême, de Bruxelles ou de Bâle avec le Cartoonmuseum.
Je suis par ailleurs ravi de constater que nous pouvons offrir à Genève et sa rive droite spécifiquement un centre culturel ambitieux et attrayant. Il y a un intérêt à procéder à une forme de rééquilibrage dans le canton, et je m'en réjouis. Je me réjouis également de l'effort important des mécènes dans ce domaine, puisque ceux-ci ont répondu à l'appel, que ce soit une fondation genevoise privée ou encore l'organe de répartition de la Loterie romande. Je pense aussi aux apports de la Ville du Grand-Saconnex.
J'espère que vous manifesterez ce soir autant d'enthousiasme à l'égard de ce projet de loi que votre rapporteur et celles et ceux qui se sont exprimés. Nous sommes prêts, dans les starting-blocks, à lancer les travaux à l'échéance du délai référendaire, pour une ouverture d'ici deux ans. Je me réjouis d'avance de votre feu vert, qui constitue un appui important, enthousiasmant et unanime en faveur de ce projet. Merci beaucoup.
Le président. Merci, Monsieur le conseiller d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, je vous invite maintenant à vous exprimer sur ce projet de loi.
Mis aux voix, le projet de loi 13517 est adopté en premier débat par 60 oui contre 24 non et 4 abstentions.
Le projet de loi 13517 est adopté article par article en deuxième débat.
Mise aux voix, la loi 13517 est adoptée en troisième débat dans son ensemble par 60 oui contre 23 non et 4 abstentions (vote nominal).