Séance du
vendredi 22 novembre 2024 à
16h05
3e
législature -
2e
année -
7e
session -
40e
séance
M 2982-A
Débat
Le président. Nous en venons à la M 2982-A, que nous traitons en catégorie II, trente minutes. Madame la rapporteure, vous avez la parole.
Mme Caroline Marti (S), rapporteuse. Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, depuis 2019, le canton de Genève bénéficie enfin... (L'oratrice insiste sur le mot: «enfin».) ...d'un véritable réseau RER dans son agglomération - c'est évidemment le Léman Express -, mais nous devons aujourd'hui reconnaître que dans ce réseau, la ligne Genève-La Plaine, qui y est intégrée, est véritablement le parent pauvre de notre RER: cette ligne ne bénéficie actuellement d'une cadence qu'à la demi-heure, ce qui n'est évidemment pas suffisant pour être assez incitatif, notamment vis-à-vis des travailleurs et travailleuses de la ZIMEYSA et de l'ensemble des habitants des villages situés le long de cette ligne.
L'autre aspect qui pose problème est que la gare de La Plaine n'est aujourd'hui pas dimensionnée pour pouvoir accueillir l'ensemble des trains du Léman Express, de sorte que la ligne L6 ne s'y arrête pas, ce qui réduit l'offre ferroviaire de cette gare. C'est aussi regrettable puisqu'on se limite dans les possibilités de rabattement des voyageurs via des lignes de bus desservant la gare de La Plaine pour ensuite prendre le train à destination de Genève.
Un autre facteur qui nous pousse à penser que cette ligne est aujourd'hui le parent pauvre de notre RER est la halte de Châtelaine, qui était à l'origine prévue pour l'année 2028 et qui a pris énormément de retard; aujourd'hui, on ne peut pas l'attendre avant 2038. Or, cette halte de Châtelaine est absolument nécessaire pour desservir ce quartier et ceux alentour, qui ont été très fortement densifiés ces dernières années. C'était prévu dans le plan directeur cantonal 2030, mais la halte n'a pas suivi, ce qui constitue véritablement une entrave aux déplacements en transports publics pour les habitants de cette région.
Dans ce contexte, cette motion a été déposée pour ne pas attendre 2038 en vue d'une amélioration de cette ligne de La Plaine. Elle propose d'abord d'anticiper les travaux dans cette gare, qui sont nécessaires pour améliorer la desserte et la cadence. Or, les travaux de commission ont montré que cela ne nous permettrait pas de gagner beaucoup de temps, même si on commençait à lancer le projet d'agrandissement de cette gare aujourd'hui. Et surtout, ça ne permettrait pas le passage à la cadence au quart d'heure plus rapidement, puisque sur cette ligne, elle est absolument liée non seulement aux travaux d'extension de Cornavin, mais aussi à la réalisation de la halte de Châtelaine. C'est la raison pour laquelle la commission a renoncé à cet aspect de la motion.
Le texte demandait ensuite d'étudier toute piste d'amélioration de cette ligne. Là aussi, les travaux de commission...
Le président. Vous passez sur le temps de votre groupe, Madame.
Mme Caroline Marti. Merci, Monsieur le président. ...ont montré que le Conseil d'Etat avait procédé à un certain nombre d'améliorations, soit celles qui étaient déjà possibles, notamment en termes d'amplitude d'horaire. C'est la raison pour laquelle la commission a également décidé de renoncer à cet élément, pour se focaliser uniquement sur la question du dimensionnement de la halte de Châtelaine. En effet, cela garde tout son sens, parce que finalement, ce que l'on constate aujourd'hui avec le premier bilan du Léman Express, c'est qu'il est victime de son succès. Les gares avec des quais de 200 mètres, comme c'est le cas dans les principales du réseau, ne sont pas suffisamment grandes pour accueillir des trains plus longs, de manière à augmenter la desserte sur le Léman Express. Or, quand on planifie des infrastructures ferroviaires, on doit réfléchir sur le long, sur le très long terme; il serait donc dommage de sous-dimensionner la halte de Châtelaine.
Il reste dans cette motion la requête visant à vraiment anticiper la demande future. Cette dernière, ce n'est pas uniquement la demande en 2038, mais également en 2050 et en 2060. Il s'agit donc de dimensionner cette gare de manière à pouvoir absorber une augmentation importante du nombre de passagers, avec donc des trains offrant des capacités beaucoup plus importantes. La commission a été quasiment unanime dans ce constat et vous demande d'accepter cette motion, qui a été passablement remaniée. Je vous remercie.
Le président. Merci, Madame la députée. La parole est à M. Florey.
M. Stéphane Florey (UDC). Merci, Monsieur le président. Enfin la vérité, je dirais ! (Rires.) Blague à part, cette motion, elle est bien gentillette; la commission a tout fait pour la sauver en déposant une multitude d'amendements, dans le but de plaire à son auteur. Simplement, on a juste un problème de timing, c'était déjà le cas avec la motion initiale et ça l'est encore avec la version amendée: on est dix fois trop tôt ! Tant que l'agrandissement de la gare de Cornavin n'est pas réalisé, nous n'avons aucune garantie que le reste qui est proposé ici sera ou devra être fait.
Le point central, c'est la gare de Cornavin: tant que vous ne faites pas les travaux de Cornavin, vous pouvez réaliser tout ce que vous voulez à côté, ça ne servira à rien ! Et anticiper à ce point-là, pour un timing aussi long, c'est juste gaspiller de l'argent maintenant, sans la garantie qu'il sera utilisé à bon escient. C'est uniquement pour cela que nous avons refusé cette motion. Moi, je ne vous conseillerais qu'une chose - vous transmettrez, Monsieur le président -, c'est de revenir dans dix ou quinze ans avec votre motion; peut-être que là, elle sera un peu plus opportune et un peu plus d'actualité, et nous aurons tout le loisir d'en rediscuter. Je vous remercie.
Une voix. Bravo !
M. Jacques Jeannerat (LJS). Mesdames et Messieurs les députés, mon préopinant a raison, cette motion est gentillette ! En effet, tout tourne autour de l'amélioration et des travaux de la gare de Cornavin, avec les voies en sous-sol, etc., etc. Comme l'a dit le rapporteur de majorité... la rapporteure de majorité - excusez-moi, Madame Marti ! -, elle a été remaniée suite aux auditions, notamment l'excellente audition de M. Fattebert, des CFF.
Effectivement, il faudrait peut-être présenter à nouveau cette motion dans dix ans. N'empêche que c'est important, sur le plan politique, de poser des jalons, de poser des bornes. Et si notre Grand Conseil vote ce texte ce soir, eh bien ce sera un jalon de posé, que nous projetons sur l'avenir. Par conséquent, même si je suis d'accord avec les propos de mon préopinant, je n'arrive pas à la même conclusion. Le groupe LJS soutiendra cette motion. Elle est importante, elle pose des jalons, même si c'est pour dans dix, quinze ou dix-huit ans. Notre groupe vous invite donc à l'accueillir favorablement dans sa version amendée.
Mme Marjorie de Chastonay (Ve). Mesdames et Messieurs les députés, cette motion contenait initialement trois invites et son but était d'avoir un nouveau saut d'offre en cherchant à accélérer la mise en oeuvre de la cadence au quart d'heure. Mais sur la base du principe de réalité et suite aux différentes auditions devant la commission des transports, ce texte a été amendé, cela a été dit. Maintenant, il ne reste qu'une seule invite: «à planifier le dimensionnement de la future halte de Châtelaine de manière à répondre à la demande future, en particulier au niveau de la longueur des quais».
Cette motion s'intitule désormais «pour une halte de Châtelaine bien dimensionnée». Alors en effet, à ce stade, il est prévu que la Confédération et les CFF financeront la gare souterraine de Cornavin, mais pas le projet de Châtelaine, qui, lui, devra donc être financé par le canton. Celui-ci nous a dit être favorable à son financement, c'est pourquoi cette motion a tout son sens quant à l'anticipation des besoins futurs.
Il faut éviter de sous-dimensionner ces infrastructures de transport. La capacité d'accueil des quais, à savoir leur longueur, est essentielle à la bonne gestion du flux des voyageurs. On le voit avec le succès du Léman Express; cela le prouve, une fois que les infrastructures ferroviaires sont mises en place, la demande explose ! La demande suit, elle est même très grosse, voire trop forte: il y a des aménagements qui doivent être réadaptés. Cette motion est là afin de l'anticiper.
En attendant la gare souterraine de Cornavin, qui sera au mieux, disons, mise en place en 2038, en attendant la cadence au quart d'heure, anticipons d'éventuels travaux, évitons de gaspiller - justement, c'est le but, car les travaux d'adaptation deviendraient ainsi inutiles - et planifions ce dimensionnement de la future halte de Châtelaine, notamment la longueur des quais ! Nous soutiendrons bien évidemment cette motion. Merci. (Applaudissements.)
M. Matthieu Jotterand (S). Mesdames et Messieurs les députés, je me demande si ce n'est pas M. Florey qui est bien gentillet - vous transmettrez, Monsieur le président - d'avoir fait tout ce travail en commission et d'y avoir contribué pour me plaire ! Je ne sais pas si c'est pour prolonger le romantisme de la motion précédente.
Toujours est-il qu'au mépris de la bonne tenue de la séance, la majorité de droite s'est permis de soutenir les autoroutes en vue de dimanche (évidemment, je ne donnerai pas mon avis, afin d'éviter de perturber notre débat). On a un bon exemple, dans la suite des propos de M. Florey, de ce qu'elle peut dire au lieu de soutenir les autoroutes: «Il faut revenir dans dix ou quinze ans !» Mais non, mais non ! Monsieur Florey, vous n'avez rien compris si vous dites ça ! Pourquoi ? Parce que dans dix ou quinze ans, les plans seront faits et ce sera trop tard. Ce sera engagé et ensuite, on n'aura plus que les yeux pour pleurer. Comme tous les autres projets ferroviaires à Genève, ils seront sous-dimensionnés. On peut citer l'extension de la gare Cornavin dans les années 80, le CEVA, la gare souterraine de Genève Aéroport, etc., etc. !
C'est bien parce qu'avec des politiciens comme M. Florey, nous arrivons systématiquement trop tard, parce que nous dormons, parce que nous disons que ce sera pour plus tard, parce qu'on n'a aucun esprit visionnaire, qu'on se retrouve avec des projets sous-dimensionnés, qui ont, malgré tout, coûté cher.
C'est pourquoi, Mesdames et Messieurs, c'est maintenant qu'il faut travailler les plans et le dimensionnement des infrastructures de demain et d'après-demain. Et c'est pour ça que cette motion a un intérêt, même si, en effet, on a bien entendu pendant les auditions que pour la gare de La Plaine, il serait malheureusement difficile, voire impossible, de faire quelque chose. Pour la halte de Châtelaine, c'est possible; je rappelle à ce titre que c'est le canton qui la financera entièrement, puisqu'elle n'a pas été retenue dans l'étape d'aménagement 2035.
Le président. Merci, Monsieur le député.
M. Matthieu Jotterand. Nous avons donc une certaine marge de manoeuvre ! (Applaudissements.)
M. Amar Madani (MCG). Mesdames et Messieurs les députés, le MCG reste dans le train... (Remarque. L'orateur rit.) ...et partage de ce fait l'objectif de cette motion. Cette démarche est non seulement légitime, mais également nécessaire, pour garantir des solutions adaptées aux attentes de nos usagers. Cependant, comme cela a été souligné, il convient de rappeler que les actions soit ont été réalisées soit sont en cours de réalisation; un planning clair et ambitieux a été établi pour y arriver. Néanmoins, le MCG soutient cette motion amendée, comme il l'a fait en commission. Ce soutien vise à envoyer un message fort aux autorités afin qu'elles aillent de l'avant et mènent à bien ces projets. Je vous remercie, Monsieur le président.
M. Souheil Sayegh (LC). Chers collègues, Le Centre a toujours été favorable au développement du rail, et c'est pour cette raison qu'en commission, il a choisi de soutenir cette motion. Dans la grande efficacité qui est toujours la sienne, la commission des transports a décidé d'amender ce texte et de le résumer à une seule invite, consacrée au développement de la halte de Châtelaine.
On l'a vu, le succès du Léman Express ne faiblit pas; bien au contraire, l'offre ne suffit plus ! En redimensionnant les gares sur le plan cantonal, en planifiant cela dès aujourd'hui, on prépare en fait le Léman Express de demain. Comme dans dix ans, il n'est pas certain que je sois encore là - je sais que ça peut en décevoir certains... (Rires.) ...ou certaines ! (Rires.) -, j'ai décidé de soutenir ce texte aujourd'hui, et ai recommandé à mon parti de faire de même. Je vous remercie. (Applaudissements.)
Une voix. Bravo !
M. Stéphane Florey (UDC). Tout d'abord, une remarque: ce que je trouve dommage, c'est que quand M. Jotterand n'a plus d'arguments, il en vient à des attaques personnelles. (Exclamations.)
Une voix. Oui, oui !
M. Stéphane Florey. Moi, ce que je dirai là-dessus, c'est que finalement, vous n'avez pas écouté ce qu'on a dit en commission. On n'a jamais affirmé que les travaux ne se feraient pas ! Ce que vous proposez là et à quoi vous tenez absolument, visiblement plus pour votre ego que pour le bien du contribuable... Là, vous êtes en train de gaspiller de l'argent, pour deux raisons: la première, c'est que ce que vous demandez dans votre motion, c'est déjà planifié, c'est donc déjà prévu à long terme. Et la deuxième, c'est que si vous construisez maintenant quelque chose qui sera inutilisé pendant au moins vingt à vingt-cinq ans, dans vingt-cinq ans, il va se passer quoi ? Il va falloir rénover ce qu'on construit aujourd'hui, sans que cela ait été utilisé, pour rien du tout ! C'est dans ce sens-là que nous sommes opposés à cette motion: encore une fois, elle vient beaucoup trop tôt. Pour les raisons que j'ai évoquées, elle est inutile, et c'est pour ça que nous la refusons. Je vous remercie.
Mme Céline Zuber-Roy (PLR). Je dirais que pour ce style de motion, il vaut mieux arriver trop tôt que trop tard. L'idée n'est absolument pas de dire qu'il faut immédiatement construire cette halte, il faut évidemment attendre. L'idée, c'est de travailler la planification. Et par rapport au message envoyé, je peux comprendre qu'on se demande si c'est vraiment utile de le dire au département, mais peut-être qu'il vaut mieux le dire explicitement qu'implicitement. Ainsi, on souligne que dans la préparation, ce serait bien de tenir compte de la demande future et donc notamment d'adapter la longueur des quais. Voilà !
Effectivement, je ne suis pas sûre que si on ne vote pas la motion, le Conseil d'Etat va se dire: «Ah, alors on va faire les choses inutilement, sans regarder la demande, et on va volontairement construire trop court !» Mais, dans le doute, nous voterons ce texte, pour rappeler le soutien du PLR au rail et le besoin de mieux nous équiper. On le voit en effet avec le CEVA et les problématiques actuelles de trains qui s'arrêtent sans qu'on puisse ouvrir les portes arrière parce que les gares ont été pensées trop courtes - peut-être qu'il y avait une raison à l'époque, mais en tout cas on voit que l'évolution est rapide en la matière et qu'il vaut peut-être mieux prévoir un peu trop long que trop court. Pour ces raisons, le PLR votera cette motion, qui effectivement ne changera pas la face de la république.
M. Pierre Maudet, conseiller d'Etat. Non, sans doute cette motion ne changera-t-elle pas la face de la république, mais quand même ! D'abord, j'ai écouté attentivement les soutiens réitérés de plusieurs partis au rail - à vrai dire, tous ! -, et ça fait plaisir, ça fait chaud au coeur d'entendre qu'il y a un vrai enthousiasme ferroviaire et qu'il y a une confiance accordée au Conseil d'Etat, avec, c'est vrai, un historique qui n'est pas neutre. Songeons ici au fait que la première évocation du CEVA, de la ligne Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse, remonte à 1912, soit plus de cent ans avant l'inauguration de la ligne que nous connaissons, qui a eu lieu en 2019.
Si on est honnête, on doit reconnaître que les vrais travaux ont commencé au début des années 2000, mais on voit bien qu'il faut une vingtaine d'années pour envisager un déploiement ferroviaire et passer de la réflexion, de l'idée de base à la conception puis à la réalisation. Ce domaine est celui du temps long, où il faut développer une vision stratégique. Ensuite, il faut de la volonté.
Vous le savez, en principe, les développements ferroviaires, c'est la Confédération qui les paie. Pour la halte de Châtelaine, c'est un peu différent, mais qui dit paiement par la Confédération dit travail de lobby, travail de conviction, activation de nos élus fédéraux. Et puis, on le sait, les temps financiers au niveau fédéral ne sont pas très propices. Il va donc falloir se battre ensemble, et toute unanimité de ce Conseil sur des motions de ce type-là est bienvenue, parce qu'elle nous met du vent dans les voiles.
Sur la question de la temporalité, plusieurs députés ont évoqué le fait qu'on était trop tôt ou trop tard; moi, je partage l'avis de la préopinante libérale en la matière...
Une voix. PLR !
M. Pierre Maudet. ...on n'est en réalité jamais trop tôt ! Le fait de poser des jalons, de planter des graines maintenant, pour indiquer la direction dans laquelle on va, est important, parce que figurez-vous, Mesdames et Messieurs les députés, qu'il y a parfois des opportunités, des trains qui passent plus tôt que prévu. En la matière, j'aimerais souligner ici l'action du Conseil d'Etat sur la gare de Vernier, que nous allons inaugurer le mois prochain suite à sa rénovation.
Je me permets d'évoquer une opportunité qui avait été abordée devant la commission des transports, à savoir l'affectation du tunnel du Furet. Certains d'entre vous ne le connaissent peut-être pas, c'est le virage à gauche quand on vient du pont de la Jonction, réservé aux marchandises, qui va précisément jusqu'à Châtelaine et qui nous permettrait avantageusement de décharger un peu la gare Cornavin, par une liaison qui rallierait Annemasse et l'aéroport, en passant évidemment par Chêne-Bourg, Eaux-Vives, Bachet et Lancy-Pont-Rouge. Une liaison directe vers l'aéroport ou La Plaine, c'est évidemment avantageux. Ce tunnel, il existe; il s'agit de le convertir pour passer du transport de marchandises au transport de passagers, mais c'est là ce qu'on appelle au mauvais français ou en bon anglais un «quick win», un gain rapide, que nous envisageons avec les CFF pour les prochaines années. Et ça, on le peut, précisément parce qu'on entretient des réflexions sur le développement des gares et qu'on regarde ce qu'il est opportun de réaliser à plus brève échéance.
Autre exemple, le canton se bat pour obtenir des rames à deux étages sur le Léman Express, pour avoir plus de capacité, ce qui est une façon d'éviter la problématique de la longueur des quais, évoquée par la rapporteure de majorité - c'est un vrai problème. On sait qu'un peu partout, on va passer de 160 à 220 mètres, et la motion nous y incite aussi.
Le Conseil d'Etat accueille bien sûr favorablement cette motion. Il insiste sur deux éléments: le premier, en écho à Mme Zuber-Roy, c'est qu'il est vrai que la demande est importante, mais en matière de transport, l'offre crée également une stimulation. Par conséquent, la capacité du canton de Genève, cas échéant en prenant en charge financièrement une partie de cette offre nouvelle, est essentielle. On l'a vu dans le cadre du Léman Express.
Le deuxième élément - c'est une information que je vous donne -, c'est que le Conseil d'Etat rendra publique le mois prochain sa vision stratégique ferroviaire pour les vingt à vingt-cinq prochaines années, dont je ne peux pas totalement exclure qu'elle n'ait pas quelques élans romantiques - toute allusion à une motion précédemment traitée serait fortuite ! -, mais vous verrez que dans ce domaine, le Conseil d'Etat souhaite marquer cette législature, avec votre concours, par une vision extrêmement ambitieuse pour le rail, qui va tout à fait dans le sens de cette motion et qui va même au-delà ! Merci de votre attention.
Le président. Merci, Monsieur le conseiller d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, nous passons au vote.
Mise aux voix, la motion 2982 (nouvel intitulé) est adoptée et renvoyée au Conseil d'Etat par 76 oui contre 10 non (vote nominal).