Séance du
vendredi 30 août 2024 à
14h
3e
législature -
2e
année -
4e
session -
19e
séance
P 2177-B
Débat
Le président. Nous nous penchons maintenant sur la P 2177-B (catégorie III). Monsieur Mizrahi, vous avez la parole.
M. Cyril Mizrahi (S). Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs, chers collègues, j'aimerais dire quelques mots sur le rapport du Conseil d'Etat concernant cette pétition au nom de mon groupe, mais également au nom des usagers et usagères de Suisse romande et en particulier de Genève, qui font l'objet, il faut le dire, d'un mépris quand même caractérisé de la part de nos CFF.
Pour illustrer ce mépris et la dégradation de l'offre, j'aimerais rappeler qu'historiquement, la liaison Genève-Lausanne se faisait en trente-trois minutes. Actuellement, on en est au mieux à trente-six, et avec le nouvel horaire CFF, on va passer à trente-neuf minutes, ce qui signifie 20% d'augmentation. Mais, lot de consolation, pourrait-on dire, cela concerne aussi d'autres régions périphériques; grâce au choix des CFF de prioriser le trafic marchandises sur la ligne de base du Gothard, c'est soixante minutes de plus depuis un an sur cet axe. On voit donc avec quel mépris les CFF traitent les usagers et usagères des transports publics des régions périphériques.
Que demandait la pétition ? D'abord le maintien d'une cadence à l'heure et sans transbordement sur la ligne du pied du Jura. Or qu'a-t-on obtenu ? Certes, il faut savoir gré à nos représentants, les conseillers et conseillères d'Etat de différents cantons qui ont négocié pour nous, mais qu'ont-ils obtenu ? Six liaisons quotidiennes sans transbordement plus lentes que personne ne va prendre, et même pas de transbordement de quai à quai à Renens - on ne voit vraiment pas très bien ce qui a été obtenu.
La pétition demandait également des rabais. On pourrait se dire que c'est quand même la moindre des choses, si l'offre se dégrade, qu'il y ait un minimum de compensation pour les usagers et usagères. Or que nous dit le Conseil d'Etat ? Ah, mais c'est l'affaire des CFF ! A la bonne heure... L'exemple des TPG nous montre que les pouvoirs politiques peuvent quand même adopter une politique volontariste, qu'ils peuvent au minimum faire un peu pression sur les entreprises de transports publics pour obtenir une tarification qui soit équitable, surtout quand l'offre se dégrade d'année en année, comme c'est le cas pour les CFF.
Nous aurions donc attendu de la part du Conseil d'Etat, qui n'est évidemment pas responsable de la dégradation de l'offre des CFF, non pas qu'il serve de courroie de transmission pour les réponses scandaleuses des CFF, mais qu'il fasse preuve d'un peu plus de combativité et qu'il dise a minima que cette situation est insatisfaisante. Au lieu de ça, notre gouvernement se fait simplement l'écho des réponses des CFF. Ce que notre groupe vous propose, c'est donc de renvoyer cet objet au Conseil d'Etat pour lui signifier que nous ne sommes pas contents de cette attitude, que nous espérons plus et que nous attendons de sa part une réponse un brin plus véhémente face aux CFF ! Je vous remercie. (Applaudissements.)
Le président. Merci, Monsieur le député. Je lance le vote sur cette demande de renvoi.
Mis aux voix, le renvoi au Conseil d'Etat de son rapport sur la pétition 2177 est adopté par 47 oui contre 39 non.
Le rapport du Conseil d'Etat sur la pétition 2177 est donc rejeté.