Séance du
vendredi 21 juin 2024 à
8h
3e
législature -
2e
année -
3e
session -
14e
séance
P 2190-A
Débat
Le président. Nous passons à la P 2190-A, que nous traitons en catégorie II, trente minutes. Monsieur Voumard, vous avez la parole.
M. Jean-Marie Voumard (MCG), rapporteur de majorité. Merci, Monsieur le président. Cette pétition a fait l'objet de plusieurs auditions au sein de la commission. Je tiens simplement à vous signaler que les pétitionnaires «demandent à la Ville et à l'Etat de Genève de protéger les habitant(e)s du quartier» du Petit-Saconnex «d'un trafic excessif et nuisible à la santé de toutes et tous». Vous savez que la place a été rénovée dernièrement: des places de parking facilitent l'accès aux commerces, il y a le café du Soleil, une pizzeria, une boulangerie, un kiosque ainsi que quelques places de stationnement restantes.
La place telle qu'organisée à l'heure actuelle convient parfaitement à la majorité de la commission. Je tiens à dire que la mention d'un trafic «excessif et nuisible» pouvait être compréhensible avant, mais je pense qu'avec l'ouverture récente du tunnel vers le Grand-Saconnex, les frontaliers passeront ailleurs que par les petites rues, comme ils le faisaient à l'époque. Sur ce, je vous demande de déposer cette pétition sur le bureau du Grand Conseil. Je vous remercie.
Mme Marjorie de Chastonay (Ve), rapporteuse de minorité. Mesdames et Messieurs les députés, cette pétition a tout son sens, je dirais même qu'elle est emblématique du ressenti de la population en ville de Genève. Plus encore, c'est l'exemple parfait d'un puissant désir de la population, qui se mobilise pour porter haut et fort la qualité de vie et la sécurité avant tout. Ce texte est porté par une association, l'AHPTSG, à savoir l'association des habitants du Petit-Saconnex, qui se mobilise pour répondre aux besoins d'apaisement et de sécurité exprimés par la population.
Cette pétition demande simplement la piétonnisation d'une place qui est déjà une zone de rencontre, alors que le quartier du Petit-Saconnex se densifie de plus en plus et qu'il fait partie du périmètre le plus dense de Suisse. Avec de nombreuses écoles tout autour de cette place - des écoles primaires, des cycles d'orientation, des collèges, mais aussi des crèches et d'autres lieux d'étude -, il y a un besoin important de sécurité routière.
D'ailleurs, pour prouver ce besoin, il faut noter que la police municipale est obligée de venir pour faire de la sécurité le matin, tellement le trafic généré est important. Durant la journée également, il y a beaucoup de trafic de transit; les véhicules traversent cette place, ce qui est extrêmement dangereux pour les jeunes.
La majorité de la commission des pétitions - comme l'a dit mon proéminent... (Rires.) ...préopinant, pardon, c'est le matin ! - a décidé de refuser ce texte, ce que nous déplorons bien évidemment. L'argument invoqué est d'attendre un éventuel accord entre les partenaires associatifs et économiques à travers une médiation. Il faut quand même rappeler - je l'ai dit tout à l'heure, mais je le répète parce que c'est important - que cette situation concerne les plus de 18 000 habitants qui résident dans ce quartier ainsi que de nombreuses écoles. La régulation du trafic dans les rues adjacentes est donc également une nécessité et fait partie des revendications présentes dans cette pétition, en plus de la piétonnisation.
Protéger les jeunes ainsi que les habitantes et habitants d'un trafic excessif et nuisible à la santé, en raison de la pollution, mais aussi des nuisances sonores, c'est le coeur de ce texte. Rappelons aussi que cette place a été réaménagée en 2021 en zone de rencontre, à priorité piétonne, limitée à 20 km/h; malgré cela, il y a toujours un grand trafic de transit. (Le président agite la cloche pour indiquer qu'il reste trente secondes de temps de parole.)
Cette place reste un lieu fortement minéralisé. Certes, quelques aménagements ont été consentis, avec des bancs assez mal placés, un marché a été installé, mais il a de la peine à décoller, justement parce que les horaires...
Le président. Merci, Madame la députée.
Mme Marjorie de Chastonay. Est-ce que je peux continuer sur le temps de mon groupe ?
Le président. Oui, parfait, allez-y.
Mme Marjorie de Chastonay. Merci, Monsieur le président. Peut-être parce que les horaires sont inadéquats et qu'ils ne répondent pas aux besoins de la population. Bref, il est nécessaire de végétaliser et de piétonniser davantage, surtout compte tenu du dérèglement climatique et des canicules qui sont de plus en plus longues et fréquentes. Je m'arrête ici pour le moment et reprendrai la parole tout à l'heure. Merci.
M. Stéphane Florey (UDC). Tout d'abord, j'aimerais relever l'incohérence des groupes par rapport au débat que nous avons eu tout à l'heure sur le chemin du Pont-du-Centenaire, puisque nous aurions dû, en suivant une logique imparable, avoir la même majorité que celle qui s'apprête à refuser cette pétition. C'est parfaitement regrettable, je le redis.
Maintenant, concernant cette pétition, il faut bien évidemment la déposer. Nous avons affaire encore et toujours à des pétitions anti-voiture, anti-mobilité. C'est regrettable, il faut juste arrêter à un moment donné, vous ne pouvez pas accepter de densifier, accepter de nouveaux habitants dans ces quartiers et verrouiller la mobilité. C'est juste impossible !
Ce que vous faites avec ce genre de pétitions et de demandes, c'est finalement des reports de trafic, parce qu'à un moment donné, il faudra bien admettre que les habitants sont quand même obligés de sortir de chez eux et ensuite de rentrer chez eux. S'ils le font en véhicule privé comme la grande majorité des personnes de ce canton, vous ne pouvez pas fermer les axes de circulation et ces pénétrantes de quartier à votre bon vouloir.
La place du Petit-Saconnex, on le sait, est une place importante et aussi une pénétrante pour se rendre dans cette partie du Petit-Saconnex, tout comme l'est le chemin du Pont-du-Centenaire. Par conséquent, ce type de pétition est à refuser, et nous vous invitons bien évidemment à déposer ce texte sur le bureau du Grand Conseil. Je vous remercie.
M. François Baertschi (MCG). Il faut savoir que les pétitionnaires, qui sont des activistes Verts... (Exclamations. Applaudissements.) ...sont très très minoritaires dans le quartier. Il faut aussi rappeler que nous constatons malheureusement que les commerçants du quartier n'ont pas été entendus. La grande majorité d'entre eux - et on connaît certains de ces commerces, qui sont très sympathiques, comme le café du Soleil - connaîtra de grandes difficultés si on rentre dans les folies des pétitionnaires et de la majorité de gauche du Conseil administratif de la Ville de Genève.
Les habitants du Petit-Saconnex souffrent d'un manque de places de parking, dont le nombre a encore été réduit. La vie devient impossible dans le quartier... (Exclamations.) ...parce qu'il y a des doctrinaires d'extrême gauche - et d'extrême Vert, devrais-je dire -, qui ont pris le pouvoir et qui gâchent la vie des Genevois. C'est un problème général: est-ce qu'on veut avoir une Genève ville morte ? Non ! Nous voulons une Genève qui vive avec des activités, avec des êtres humains et non pas des concepts qui se baladent dans les rues. Ça, ce sera également l'enjeu des prochaines élections municipales. On constate que la rapporteure de minorité, qui est candidate, va défendre ces thèses. Mais il faut savoir que ces dernières nous amènent malheureusement droit dans le mur si on poursuit dans cette politique. Il faut donc vraiment avoir un peu de sagesse, suivre la majorité de la commission des pétitions et déposer ce texte sur le bureau du Grand Conseil. Merci, Monsieur le président.
Mme Christina Meissner (LC). Mais il faut se calmer un peu, là ! Cette pétition, ce n'est pas une histoire pro ou anti-bagnole, ce n'est pas une histoire pro ou anti-Verts ! Le problème avec cette pétition, c'est qu'elle arrive, Mesdames et Messieurs les députés, alors qu'un travail phénoménal a déjà été réalisé, un argent incroyable a été dépensé par la Ville de Genève pour réaménager cette place et essayer de faire en sorte que l'accès aux commerces soit encore possible avec quelques places de parking, qu'il y ait des bancs pour que les gens puissent se rencontrer, et il y a même une espèce de bouquinerie pour les livres. Enfin, c'est une zone 30 km/h, et il n'y a qu'un côté où on peut passer parce que c'est un sens unique.
Voilà, la situation aujourd'hui, c'est que ce travail a été fait. A l'évidence, on a un peu trop d'argent, parce qu'il y a des gens qui sont prêts à refaire le travail ! Mais à un moment donné, ce n'est pas acceptable que nous, Grand Conseil, nous nous mêlions des affaires du Petit-Saconnex, qui concernent le Conseil administratif et le Conseil municipal de la Ville. C'est pour ces raisons, parce qu'un travail a été mené et que si une concertation doit être faite une fois de plus, elle ne peut se tenir qu'entre les habitants de la Ville de Genève et leurs autorités municipales, que Le Centre ne renverra pas cette pétition, mais la déposera sur le bureau du Grand Conseil. Je vous remercie.
M. Sylvain Thévoz (S). Mesdames et Messieurs les députés, Mme Meissner a raison, ce n'est pas un débat pro ou anti-bagnole, ni pro ou anti-Verts, c'est un débat pour la qualité de vie, la santé et la sécurité dans les quartiers, et ce pratiquement dans tout le canton. Nous sommes saisis d'une pétition dans laquelle - comme pour bon nombre d'entre elles, à peu près deux par mois - les gens disent qu'ils en ont marre, qu'ils veulent retrouver l'image et la qualité de vie qu'ils avaient il y a quelques années peut-être pour certains; vous savez, une place de village avec une église - ça, ça va plaire à l'UDC -, un café, un restaurant et puis des enfants qui jouent autour d'une fontaine où on est en sécurité et en paix. Au parti socialiste, ça nous semble légitime et nous considérons que c'est un droit fondamental des habitants des quartiers que de pouvoir accéder à cela.
On est toujours choqué de voir cette majorité vroum-vroum, comme le disait hier Matthieu Jotterand, mon cher camarade, portée de manière caricaturale par l'UDC, dire: «Non, il faut continuer à rouler, il ne faut pas verrouiller les quartiers.» Mais aujourd'hui, les quartiers ne sont pas verrouillés; ça devrait être des lieux où le trafic de transit ne passe pas, et il passe à tombeau ouvert. Au Petit-Saconnex, à la Jonction, aux Eaux-Vives, partout ! Il y a peut-être juste la Vieille-Ville qui est préservée, je viens de voir ce matin en montant la rue Verdaine qu'une magnifique zone 20 a été créée avec un joli panneau. La Vieille-Ville est un cas à part: là, il y a des bornes, on fait des zones 20. Posez-vous la question pourquoi ! Mais poser la question, c'est peut-être déjà y répondre.
On n'est donc pas en train de vouloir verrouiller quoi que ce soit. M. Florey a tort - vous transmettrez, Monsieur le président - quand il dit que la majorité de la population veut continuer à se déplacer en voiture. La majorité, elle se déplace à pied, elle est de plus en plus pour des modes de mobilité douce, et le nombre de personnes qui possèdent des voitures dans le canton et en ville ne cesse de chuter. On a aujourd'hui des infrastructures datant d'il y a trente ans pour une population qui attend le changement, la nouveauté et surtout la sécurité de pouvoir sortir de chez elle tranquillement.
Pour revenir à la pétition qui nous est proposée, elle est simple, assez sereine et ne devrait pas susciter les passions. Elle consiste à dire qu'on aimerait un petit coin tranquille, avec l'église, avec les commerces, où on pourrait jouer avec nos enfants, et les commerçants auraient tout à y gagner.
C'est la leçon du quai des Bergues, où les commerçants disaient au début non, non, non, qu'ils ne voulaient pas la piétonnisation, que ce soit le bijoutier, selon qui les clients qui venaient en voiture voulaient pouvoir se parquer devant, le vendeur de lunettes ou autres; tous disaient qu'il fallait que les voitures puissent accéder à leurs arcades. Mais aujourd'hui, ils n'en veulent plus, ils ne souhaitent pas de marche arrière parce qu'ils ont vu que contrairement à ce qu'on nous rabâche, leur chiffre d'affaires a augmenté, la qualité de vie est meilleure et ils ont un lieu agréable où les gens viennent voir leur commerce. Donc si on veut soutenir les commerçants, développer la ville de demain, renforcer l'économie locale, il faut mettre la voiture dehors ! Merci de renvoyer cette pétition au Conseil d'Etat. (Applaudissements.)
Une voix. Bravo !
M. Marc Falquet (UDC). Mesdames et Messieurs, les pétitionnaires se plaignent d'une forte minéralisation de la place; c'est très trompeur, parce qu'on peut croire que ça a été bétonné ou bien bituminé, alors qu'en fait, ce qui a été fait est magnifique, c'est du pavage naturel. Vous ne pouvez pas rouler là-bas, il y a déjà un seuil pour rentrer sur la place qui est comme ça... (L'orateur indique avec ses mains un seuil d'une hauteur importante.) ...vous n'y avez donc pas intérêt, et puis une fois sur la place, vous ne pouvez pas rouler. Il faut donc arrêter; les places de parking sont nécessaires, indispensables pour faire fonctionner les petits commerces qui souffrent déjà beaucoup à Genève.
M. François Baertschi (MCG). Nous n'avons pas une gauche anti-voiture, nous avons une gauche anti-résidents genevois ! Comment pourrir la vie des habitants genevois, c'est le programme de cette gauche et c'est celui qui est mis en pratique au travers de cette pétition.
Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. Ivanov pour vingt secondes.
M. Christo Ivanov (UDC). Merci, Monsieur le président. Pour combien de temps ?
Le président. Vingt secondes.
M. Christo Ivanov. Merci. Je veux juste dire que c'est une zone de rencontre où l'on roule à 20 à l'heure sur des pavés. Pourquoi y a-t-il moins de voitures en ville de Genève ? Parce que 40% des gens sont soit célibataires, soit en couple sans enfants; aujourd'hui, ceux qui prennent des voitures sont ceux qui ont une famille et des enfants. On est dans l'égoïsme absolu, soutenu par la gauche ! Je vous remercie.
M. Christian Steiner (MCG). J'aimerais amener deux, trois éléments supplémentaires. Le premier, que mes préopinants n'ont pas cité, c'est qu'il n'y a pas eu une seule pétition, il n'y a pas eu que ce texte. Au niveau municipal, des contre-pétitions ont été déposées, car celle-ci ne fait absolument pas l'unanimité.
Un autre élément, c'est que cette situation concerne le réseau de quartier, pour lequel le municipal est compétent, c'est donc sans objet au niveau cantonal. (Le président agite la cloche pour indiquer qu'il reste trente secondes de temps de parole.)
Enfin, on a constaté qu'il y a une particularité par rapport au quai des Bergues: il était indispensable de laisser cette place ouverte pour certains commerces, qui ont expliqué cela en détail au Conseil municipal. Je propose donc le dépôt sur le bureau du Grand Conseil - voire le classement - de cette pétition, qui est sans objet au niveau cantonal. Merci.
Le président. Je vous remercie. La parole est à M. Jeanneret.
M. Jacques Jeannerat (LJS). Jeannerat, Monsieur le président ! M. Jeanneret est mon voisin qui se trouve là-bas, qui est aussi un député fort sympathique ! (Rires.) Monsieur le président, merci de me donner la parole. C'est la quatorzième année que je suis dans cette salle, même si j'ai fait une pause entre deux, et ces dogmes sur la circulation commencent à me fatiguer. J'entends la droite qui dit: «La gauche, vous nous emmerdez avec vos demandes visant à sortir les bagnoles» et la gauche qui a la position contraire; il faut trouver un équilibre. Si on veut vivre dans ce canton, respectivement dans cette ville, il faut qu'on trouve cet équilibre.
A la commission des pétitions, à peu près un texte sur deux touche les transports. C'est marrant, parce que je suis aussi à la commission des transports, et j'ai l'impression qu'entre le lundi et le mardi, je siège dans la même commission. Prenons l'exemple d'un texte que nous avons traité il y a quelques semaines, qui demandait que soit limitée la circulation au boulevard du Pont-d'Arve: je n'étais pas favorable à cette pétition, j'ai pensé qu'elle était dangereuse, qu'elle péjorait un axe important de notre ville; ce dernier est toujours limité à 30 à l'heure, mais maintenant, les deux feux sont synchronisés et les gens peuvent rouler, je m'étais donc opposé à cette pétition.
Celle-ci en revanche, franchement, elle ne demande pas grand-chose, une petite place pour la qualité de la vie des habitants, qui n'empêche pas la circulation de passer aux alentours de cette place. Alors il ne faut pas parler de rouler, de verrouiller, tous ces verbes m'énervent un petit peu: oui, il faut des places de parking dans ces quartiers, donc ce n'est pas encore et toujours contre la bagnole. Je suis favorable à cette pétition; je pense qu'il faut la renvoyer au Conseil d'Etat. Il s'agit de trouver un équilibre, il y a des endroits où on doit laisser la place à la voiture et d'autres où on peut se permettre de la mettre un tout petit peu de côté. Avec ce texte sur la place du Petit-Saconnex, laissons pour une fois un tout petit peu la voiture de côté. Je vous invite donc à la renvoyer au Conseil d'Etat. (Applaudissements.)
Mme Christina Meissner (LC). Je voulais juste rappeler à mon préopinant que ce qu'il décrit, la petite place, l'église, la fontaine, tout ça, ça existe déjà ! Ça a été fait, et ça a coûté des millions ! Alors maintenant, si on a encore de l'argent à dépenser pour ça, pour refaire et encore refaire, eh bien c'est Genève, on remet sempiternellement en cause ce qui a déjà été décidé. Qu'on laisse la Ville de Genève se débrouiller avec ses concitoyens et son Conseil municipal en ce qui concerne la place du Petit-Saconnex ! Merci.
M. Alexis Barbey (PLR). J'aimerais dire que le PLR trouve très sympathique cette pétition, mais qu'effectivement, à la lecture de ces demandes, on constate que tout a déjà été réalisé il y a moins d'un an à la place du Petit-Saconnex. Les bancs ont été installés, des places de parking pour les commerçants ont été garanties et un pavage extrêmement joli a été posé, qui, en plus, empêche les voitures d'aller trop vite.
Je crois qu'on aurait pu voter cette pétition il y a trois ans, quand les travaux n'avaient pas commencé, mais maintenant, c'est vraiment mettre la charrue après les boeufs, et ça n'a absolument aucun sens. Pour la tranquillité des habitants du Petit-Saconnex, laissons cette place évoluer gentiment, trouver son public, se faire aux petites réunions qu'il peut y avoir le week-end entre personnes de bonne composition, et déposons cette pétition sur le bureau du Grand Conseil. Je vous remercie.
Mme Marjorie de Chastonay (Ve), rapporteuse de minorité. Alors on a vraiment tout entendu pendant ce petit tour de parole; on a entendu que la voiture, c'était bon pour la santé - enfin presque, c'était limite l'argumentaire -, que cette petite place était une grande pénétrante, que quand on a une famille avec des enfants, on a forcément une voiture - ce qui n'est pas mon cas et ce qui n'est pas le cas de beaucoup de personnes en ville de Genève, puisque quand même 45% des gens n'ont pas de voiture; je pense que parmi ce pourcentage de la population, il y a également des familles. Voilà, beaucoup de choses incohérentes.
Par contre, ce qui est cohérent, et ce qui aurait du sens, contrairement à ce qui vient d'être dit, c'est qu'une fois après avoir passé cette première étape, on va dire, de zone de rencontre... Un test a été fait à l'été 2021 de fermeture totale, de piétonnisation. Cela a été un vrai succès ! Il s'agissait d'un test pilote durant lequel la place a été complètement piétonnisée pendant tout l'été. Ça a fonctionné, ça n'a pas totalement bloqué le trafic autour.
D'ailleurs, je ne vois pas en quoi piétonniser cette place, à savoir la fermer à la circulation routière, perturberait le trafic routier, car c'est en fait une place assez centrale dont on peut très bien faire le tour; le quartier du Petit-Saconnex permet vraiment qu'on tourne autour, il n'y a pas de problème de cul-de-sac ou autre. Par conséquent, vraiment tous les feux sont au vert pour aller dans le sens de la piétonnisation. Après, effectivement, il y a toujours pour le trafic des usagers et usagères prioritaires, les personnes à mobilité réduite ou les personnes vieillissantes qui ont absolument besoin de leur véhicule, ou encore les livraisons ou des usages particuliers. Bien sûr qu'il faut laisser l'accès à la circulation pour ces usagers prioritaires, mais pas pour du trafic de transit ni pour faire cinq mètres pour aller acheter son pain.
Les habitants se sont réunis au sein de cette association, ont écrit cette pétition, ont des revendications claires, pour la santé, pour la sécurité, pour la qualité de vie et pour un apaisement dans le quartier. Pour les commerçants, c'est très important qu'ils comprennent, comme l'a dit un de mes préopinants, que comme pour le quai des Bergues, un quartier apaisé, une place apaisée feront venir beaucoup plus de monde dans leurs commerces qu'une place où il y a un trafic de transit permanent. Je vous remercie de votre attention.
M. Jean-Marie Voumard (MCG), rapporteur de majorité. L'équilibre a été trouvé pour cette place, tout a été fait, il est inutile de revenir là-dessus. La vitesse est même limitée à 20 km/h, on ne peut donc pas rouler très vite, il y a tout l'espace qu'il faut pour les enfants devant le kiosque, etc. Je pense que c'est nul de parler de ça longtemps. Vu qu'on parle de vitesse, je vous demande de voter le dépôt de cette pétition à tombeau ouvert. Je vous remercie.
Le président. Merci, Monsieur le député. J'ouvre la procédure de vote.
Mises aux voix, les conclusions de la majorité de la commission des pétitions (dépôt de la pétition 2190 sur le bureau du Grand Conseil à titre de renseignement) sont adoptées par 47 oui contre 36 non (vote nominal).