Séance du
jeudi 16 novembre 2023 à
17h
3e
législature -
1re
année -
6e
session -
30e
séance
RD 1552
La présidente. Mesdames et Messieurs les députés, je vous informe que nous avons reçu la démission de M. Cyril Aellen de son mandat de député. Je prie Mme Bidaux de bien vouloir nous lire sa lettre.
La présidente. Je vous remercie. Il est pris acte de cette démission avec effet à l'issue de cette séance. M. Thierry Oppikofer prêtera serment à 20h30.
Entré au Grand Conseil en 2013, M. Cyril Aellen a siégé dix ans sur les bancs du PLR. Au cours de ses mandats, il a assuré la présidence de la commission ad hoc sur le personnel de l'Etat et, à deux reprises, celle de la commission du logement. Il a en outre pris part aux travaux de différentes sous-commissions, notamment de la sous-commission «Foyer de Mancy» de la CCG pour laquelle il a rédigé un rapport dont la qualité a été relevée.
Fin connaisseur des thématiques liées à l'immobilier, M. Aellen a déposé de nombreux textes à ce sujet dont plusieurs ont été couronnés de succès, notamment la loi sur les estimations fiscales de certains immeubles ou celle sur la propriété par étages dans le PAV. Il s'est également exprimé sur des questions de société variées telles que le congé parental, le surendettement ou la culture. Il s'est par ailleurs attaché à promouvoir la transparence des élus via la mention de l'employeur dans leurs liens d'intérêts.
Libéral convaincu, M. Aellen s'est souvent mis en quête d'alliances pour trouver des majorités afin de faire passer ses projets, notamment pendant la période où il a été chef du groupe PLR. Cela, couplé à la qualité de son travail et à sa connaissance des dossiers, a conduit ses pairs à l'élire meilleur député en 2018 et parmi les meilleurs lors des années suivantes.
Outre ses mandats de député, M. Aellen a siégé au Conseil municipal de Bernex de 2001 à 2005.
Nous formons nos voeux les meilleurs pour la suite de ses activités au Conseil national et lui remettons, fidèles à la tradition, un stylo souvenir. (Applaudissements. La présidente descend de l'estrade, embrasse M. Cyril Aellen et lui remet le stylo souvenir.) A présent, la parole échoit à M. Yvan Zweifel.
M. Yvan Zweifel (PLR). Merci, Madame la présidente. Vous ne m'en voudrez pas si je m'adresse directement à M. Aellen plutôt qu'à vous en vous demandant de lui transmettre mes propos. Comme il est assis à côté de moi, ce sera plus facile pour lui présenter son hommage !
So, lieber Cyril... (L'orateur parle en suisse allemand. Rires.) ...ich möcht dir im Name vo de Genfer FDP-Gruppe gratuliere. Ich wünsch dir alles Beste und vil Erfolg im Nationalrat ! (Rires. Applaudissements.)
Une voix. Bravo !
M. Yvan Zweifel. Je m'excuse auprès du Mémorial ! (Rires.) Et j'ai hâte de me relire ! Il s'agissait surtout de rappeler à mon ami Cyril ce qu'il va devoir endurer ces prochaines années; je l'entraîne un peu à l'avance. En même temps, eux, à Berne, ils vont aussi découvrir le député qu'on leur envoie ! Ceux qui le connaissent, sur les bancs d'en face, par exemple parce qu'ils siègent avec lui à la commission des finances, voire certains conseillers d'Etat - je dirais même plus: certaines conseillères d'Etat -, dont on m'a dit qu'ils auraient fait en sorte qu'on vote massivement pour lui afin qu'il parte à Berne... (Exclamations.) ...ne le regretteront peut-être pas et recevront sans doute des appels téléphoniques de certains collègues suisses alémaniques qui s'exclameront: «Aber was isch das ?» (Rires.) «Wer isch de Cyril Aellen ?» (Rires.) On s'en réjouit par avance !
Plus sérieusement, j'aimerais, au nom du groupe PLR, peut-être même au nom de députés d'autres partis, te remercier. Evidemment, je regrette ce départ. En ce qui me concerne, je pense qu'on perd non seulement un excellent député, comme cela a été souligné, mais surtout le meilleur d'entre nous, celui qui connaissait le plus de sujets, qui maîtrisait le plus de thématiques, qui suivait une ligne qui a toujours été très claire. Je suis désolé pour ceux qui la trouvaient trop claire, mais tu l'as constamment gardée, et je crois que même tes pires adversaires l'ont toujours reconnu. On perd un excellent député, mais quelque part, tant mieux: on envoie aussi un excellent conseiller national à Berne. Je suis sûr que là-bas, tu leur montreras pourquoi tu étais le meilleur ici.
Personnellement, je perds également un mentor. En effet, si je suis député et par ailleurs chef de groupe aujourd'hui - plus pour très longtemps, paraît-il, et je sais que cela en ravit certains -, c'est en partie grâce à lui. Cyril, tu as été le dernier président de l'ex-parti libéral, et lorsque tu as été désigné, tu as fait venir six vice-présidents. Parmi eux, il y en avait cinq que tu connaissais bien, qui étaient des proches, des gens sur lesquels tu savais que tu pouvais compter - dont une qui est conseillère d'Etat en ce moment -, et puis tu as décidé de faire confiance à un petit nouveau, un petit jeune que tu ne connaissais pas plus que ça, mais que tu trouvais... Enfin, tu diras toi-même comment tu le trouvais, peu importe... (Rires.) On va dire que tu ne le trouvais pas trop mal ! Bref, tu m'as fait confiance, et cette confiance s'est ensuite renouvelée au sein du PLR, puisque j'ai été l'un de ses premiers vice-présidents grâce à toi. Ainsi, si j'ai ma place ici aujourd'hui, je te le dois en partie; merci à toi !
Toujours à titre personnel, je perds évidemment aussi un ami. On dit souvent qu'en politique, on n'a pas d'amis ou alors seulement de faux amis. Moi je peux affirmer que Cyril fait partie des vrais amis, des gens avec qui j'ai plaisir à traiter ici. Mais je dois vous dire que ce n'est pas toujours facile non plus, surtout quand on est son chef de groupe - les personnes qui se trouvaient hier à la commission des finances s'en sont rendu compte... A ce titre, je suis quand même content qu'il aille à Berne, et j'ai déjà écrit à Damien Cottier pour le prévenir de ce qui va lui arriver; comme il est francophone, il comprendra ! (Rires.) Donc je perds vraiment un ami avec qui j'ai eu plaisir, après les séances tout comme en dehors de la politique, à discuter non seulement de politique, mais aussi de plein d'autres choses.
Parmi ces autres choses, il y a ton côté épicurien: tu fais partie de ces gens qui aiment bien manger, qui aiment bien boire. On n'est pas les seuls, il y en a d'autres pas très loin de moi... (Remarque.) Bon, il s'est reconnu, c'est bien. Albert Einstein a dit un jour: «Un estomac creux n'est pas un bon conseiller politique.» L'avantage, avec toi, c'est qu'on est certain que tu conseilleras bien tout le monde ! (Rires.)
Tu as été le dernier président du parti libéral, tu as aussi été le dernier député libéral à entrer au Grand Conseil sous cette bannière - j'étais l'avant-dernier -, après il n'y a plus eu que des PLR. J'espère surtout que tu ne seras pas le dernier libéral dans ce canton, mais je suis en tout cas convaincu qu'on envoie un vrai libéral à Berne et j'espère que malgré tout ce que l'on dit, tu sauras tenir cette bannière libérale au sens philosophique et premier du terme.
Je ne vais pas m'étendre davantage. Je tiens encore à te remercier pour tout ce que tu as fait pour le parti, pour tout ce que tu as fait pour le groupe parlementaire et, de manière plus générale, pour tout ce que tu as fait pour Genève. Merci, Cyril ! (Applaudissements. MM. Yvan Zweifel et Cyril Aellen se donnent l'accolade.)