Séance du
vendredi 22 septembre 2023 à
16h
3e
législature -
1re
année -
4e
session -
23e
séance
M 2613-A
Débat
La présidente. Le point suivant est la M 2613-A, traitée en catégorie II, trente minutes. Le groupe Ensemble à Gauche ne faisant plus partie de ce Grand Conseil, le rapport de minorité de M. Jean Burgermeister ne sera pas présenté. (Remarque.) Oui, le rapport de minorité. Madame la rapporteure de majorité, vous devenez la rapporteure de la commission. Je vous passe la parole. (Brouhaha. Un instant s'écoule.) Je prie les autres personnes présentes dans la salle, au contraire, de ne plus parler. Je m'adresse aux personnes debout en train de parler ! Je peux les citer si nécessaire ! (Rires.) Monsieur Guinchard, si vous pouviez cesser votre discussion... Parfait. Madame la rapporteure, vous avez la parole.
Mme Fabienne Monbaron (PLR), rapporteuse de majorité. Merci, Madame la présidente. Cette proposition de motion vise à diminuer le temps d'attente des piétons aux feux rouges des passages piétons en l'adaptant aux personnes les plus vulnérables, en étudiant la mise en place à tous les passages piétons munis d'un feu d'une phase de feu vert au minimum toutes les trente secondes dans le centre et l'hypercentre, en rendant effective la mesure qui empêcherait le temps d'attente des piétons pour traverser d'excéder sept secondes une fois le bouton-poussoir pressé, et en prévoyant une régulation des feux aux grands carrefours pour que les piétons puissent les franchir en une seule fois.
Les auteurs relèvent qu'il n'y a pas d'actions ou de mesures concrètes en la matière, ni de textes de lois, et que bien souvent les piétons se mettent en danger en traversant au rouge en raison d'une attente trop longue. La volonté des auteurs est de créer des voies piétonnes, de supprimer les boutons-poussoirs et de les remplacer par des détecteurs de présence qui amèneraient les feux voitures à passer au rouge à l'arrivée de piétons. Ce système existe déjà en quelques endroits à fréquentation modérée et est réglé de manière à ce qu'un piéton qui arrive juste après un autre attende un peu plus longtemps que le précédent si l'intervalle est trop réduit. Il ne peut par contre pas être installé sur les grands carrefours, car il provoquerait des blocages conséquents.
Actuellement, le temps de traversée des piétons est calculé en fonction d'une vitesse de déplacement d'environ 1,2 m/s et en fonction de la complexité du lieu à traverser. A certains endroits, jusqu'à deux cents véhicules circulent aux heures de pointe. Si les temps d'attente sont modifiés, cela bloquera bien plus la circulation, notamment celle des transports publics, sans engendrer un gain de temps pour le piéton, qui est bien souvent également utilisateur des transports publics. A ces endroits, réduire la durée de passage des véhicules engendrerait leur arrêt sur les sas et les passages prévus pour les piétons, ce qui serait incommode pour eux.
Il a été relevé qu'il s'agit d'un sujet complexe et que pour cette raison, l'OFROU n'a formulé que des recommandations et non des obligations. Néanmoins, le département a indiqué qu'il diminuera le temps d'attente lorsque c'est possible, en visant également des traversées de carrefours en une fois. Par ailleurs, une étude a été lancée pour définir ce qu'est un horaire d'heures creuses, afin de favoriser les transports publics et les piétons. Ces derniers seront favorisés notamment les jours fériés et les week-ends. Il a été relevé en outre qu'en raison des carrefours dits adaptatifs, il n'est pas possible d'installer des indicateurs de temps d'attente. Il a également été dit que, selon la loi, les passages piétons doivent être installés dès qu'il existe un certain nombre de voies de circulation à proximité. Des passerelles au-dessus des routes ont été évoquées, mais il s'avère que celles-ci ne régleraient pas le problème, notamment en raison des câbles électriques, qui empêcheraient leur installation. La difficulté de l'accès pour les personnes à mobilité réduite a également été mentionnée.
Les signataires ont proposé de supprimer l'invite relative aux sept secondes; cet amendement a été refusé, tout comme celui visant à augmenter le temps d'attente de trente à quarante secondes. Au final, la commission a refusé cette proposition de motion par 9 non contre 5 oui et 1 abstention; elle vous remercie de la refuser aussi.
M. Thomas Bruchez (S), député suppléant. Mesdames et Messieurs les députés, je vais commencer par une petite anecdote. Chaque semaine, je vais faire mes courses au supermarché du coin, et je vais à pied, comme beaucoup de personnes. Le trajet se passe bien jusqu'au feu, à quelques mètres avant le supermarché de mon quartier, à l'angle de l'avenue Sainte-Clotilde et du boulevard Carl-Vogt. Ce feu dure éternellement, et quand je dis éternellement, je veux vraiment dire éternellement. Que font alors les gens ? (Exclamations.) Oh si, c'est vrai ! Que font les gens ? Ils traversent au rouge. (Commentaires.) Maintenant, s'ajoute à cela la présence, dans ce quartier, d'une crèche à quelques mètres de là et d'une école primaire un peu plus loin. Régulièrement, des parents se donnent toute la peine du monde pour expliquer à leurs enfants qu'il ne faut pas passer au rouge. Pendant ce temps-là, des gens - cinq, dix - traversent au rouge devant ces mêmes enfants. Vous voyez bien le problème.
Il se trouve que je ne suis pas seul à attendre devant mon feu rouge. 45% des déplacements en ville de Genève se font à pied. Il se trouve aussi que les attentes sont extrêmement importantes et peuvent aller jusqu'à 40% du temps de trajet. Vous imaginez: vous effectuez un trajet, et durant 40% du temps de votre trajet vous attendez à un feu rouge que celui-ci devienne enfin vert.
Ce n'est pas le seul problème ! Une fois que le feu devient vert, se pose la question de sa durée. Souvent, on arrive, on commence à traverser et ça commence déjà à clignoter. Cette situation met fortement en danger des personnes âgées, des personnes à mobilité réduite ou d'autres personnes en situation de handicap. Voilà pourquoi cette proposition de motion est extrêmement importante. L'ensemble des mesures a été présenté par la rapportrice de majorité, je ne vais donc pas revenir dessus. Pour ces raisons, je vous invite à accepter ce texte. Merci beaucoup. (Applaudissements.)
M. Philippe de Rougemont (Ve). Trois développements historiques devraient nous faire adopter sans hésitation cette proposition de motion qui veut faciliter la mobilité piétonne à Genève. D'abord, la LMCE - votée par une large majorité de l'électorat - vise à prioriser les transports publics et la mobilité douce, dont la marche, dans l'hypercentre et dans les centres urbains. Deuxièmement, dans le cadre du plan climat cantonal renforcé, l'objectif du Conseil d'Etat est de réduire le volume de transports individuels motorisés, de la voiture, de 40% dans un premier temps. Enfin, demain, avec l'inversion de la pyramide des âges, on se rendra davantage en transports en commun, en mobilité douce, en marchant, dans les villes du canton, et on voudra s'y déplacer à pied plus facilement et en sécurité. Le levier le plus aisément maniable, le moins cher et qui déploie le plus efficacement des résultats positifs, c'est la régulation des feux de signalisation. Or, les feux de circulation ont été installés pour unifier et réguler le trafic automobile. Dans un deuxième temps, on a pensé au fait que les piétons devaient aussi traverser, mais les feux ne sont pas pensés d'abord pour les piétons, et il est largement temps de le faire !
Le canton de Genève a les villes les plus denses de Suisse: une situation idéale pour la marche. Puisque l'objectif est de réduire de 40% l'encombrement routier à Genève, cette proposition de motion arrive à pic. A l'avenir, les besoins en déplacement - je le disais - vont se reporter vers les transports publics et la mobilité douce, dont les déplacements à pied. Il s'agit donc de les rendre attractifs et tout d'abord pratiques. Vous l'avez peut-être vu dans les médias, un essai a été mené par l'association actif-trafiC: ils ont essayé de relier des pôles importants de la ville de Genève et ont vu que le tiers du temps est passé à attendre. Ce n'est pas très encourageant pour changer de mode de transport, pour se rendre en ville en transports publics et pour ensuite marcher d'un quartier à l'autre. La fameuse ville du quart d'heure !
Dans le rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur le plan d'actions de la mobilité douce 2019-2023, il est très difficile de trouver une mesure concrète qui vise à réduire le temps d'attente pour les piétons au feu. Or, cela contribuerait à leur sécurité: par exemple, les jeunes qui sortent du collège n'attendent pas, si le feu est très long, mais si la phase est plus courte, ils seront davantage amenés à attendre, comme en Suisse alémanique.
La ville du quart d'heure se fera aussi en régulant les feux pour piétons. Encore une fois, c'est la mesure la moins chère, la plus rapide et la plus sobre pour y parvenir. Que demander de plus ? C'est un peu l'inverse du phonoabsorbant.
Pour conclure, on est dans une société en train de vieillir. Il faut dès lors se demander ce que ça veut dire pour l'aménagement urbain. (La présidente agite la cloche pour indiquer qu'il reste trente secondes de temps de parole.) Comme le disait Marco Ziegler, auditionné par la commission, la gestion de la circulation durant la deuxième moitié du siècle dernier était très favorable à la fluidité automobile et les piétons étaient la variable d'ajustement.
La présidente. Il vous faut conclure.
M. Philippe de Rougemont. En conclusion, je vous demande de soutenir ce texte, qui vient à pic, qui est sobre et qui est vraiment de notre époque. Sinon, on va ne faire que retarder... (Le micro de l'orateur est coupé. Applaudissements.)
M. Stéphane Florey (UDC). Laissez-moi à mon tour vous expliquer non pas où je fais mes courses, parce que probablement tout le monde s'en fout... (Rires. Commentaires.) ...mais ce qui se passerait si cette proposition de motion était appliquée. Ça n'irait pas aussi bien que le prétendent les motionnaires, ou en tout cas ceux qui la défendent. Pour preuve - et ça, on le voit régulièrement en tant que conducteur aux TPG -, certains feux piétons, une fois le bouton pressé, vous donnent dix secondes pour vous arrêter: dans les dix secondes qui suivent, vous devez avoir arrêté votre tram sur une distance relativement courte, avec tous les désagréments que ça procure aux passagers et un stress éventuel pour celui qui est aux manettes. Le fait est que lorsque le feu est vert pour les piétons, ceux-ci se jettent sur la route, même si le tram n'est pas arrêté, car pour eux les feux sont verts. Un peu comme les chevaux, ils ont des oeillères: c'est vert, j'y vais, et ensuite, advienne que pourra. Ça, c'est la réalité ! Du reste, on avait déjà eu ce débat à propos d'une pétition qui concernait l'avenue de France, mais des cas comme celui-ci, on peut en citer plein.
Vous ne pouvez pas dire: «Il faut rallonger le temps pour les piétons.» C'est là tout le problème de ce texte. Parce que, comme on l'a déjà expliqué à de nombreuses reprises, quand vous changez un feu, que ce soit un feu voitures, piétons ou vélos, vous devez reprendre tout l'axe concerné. Vous ne pouvez pas dire: «Il faut rallonger de tant de secondes au carrefour X, parce que pour nous il est trop court», car vous devez alors automatiquement modifier tout l'axe routier concerné. Un exemple: si vous modifiez un feu sur la route de Chancy, vous devez reprendre tous les autres, de la Jonction jusqu'à Chancy. Voilà la réalité ! Cette proposition de motion est donc irréaliste et irréalisable. Ma foi, si vous n'allez pas assez vite à pied, prenez un vélo, une moto ou une voiture. Je vous remercie.
M. Roger Golay (MCG). Mesdames et Messieurs les députés, si on lit attentivement ce texte, le motionnaire indique que le temps d'attente au feu incite certains piétons à traverser la chaussée sans respecter les feux. Il l'a calculé: il parle d'une minute trente-cinq d'attente. Lorsque le feu piéton passe du vert au rouge et qu'un piéton arrive à ce moment-là, ce piéton devra patienter une minute trente, selon ce texte. Si on prend le trajet que l'auteur indique, allant de la gare Cornavin à la place du Cirque, sur dix-sept minutes de déplacement, il y a six minutes d'attente à des feux. En comparaison, je n'ose pas imaginer le temps d'attente qu'un automobiliste aura à tous les feux pour le même trajet.
L'auteur indique encore que presser sur un bouton-poussoir comporte des risques sanitaires. Alors bien sûr, il y a des risques partout, aussi avec un véhicule à moteur. Mais bon ! Je pense que le principal risque pour les piétons sur les passages de sécurité aujourd'hui, ce sont bien les vélos, qui ne respectent quasiment jamais les feux, qui traversent, piétons ou pas, qui frôlent, rasent ces derniers, etc. Je pense que le principal danger pour les piétons, ce sont les vélos.
Ensuite, si on installe des détecteurs de présence, on imagine la gabegie sur la chaussée, avec les véhicules. Ça s'arrêtera toutes les quinze ou vingt secondes. On le voit déjà avec la priorisation des transports publics: le trafic automobile n'arrive plus à circuler dans l'hypercentre. On irait vers le chaos. Cette motion amènerait exactement ce que veut la partie gauche: le chaos par rapport à l'automobile. C'est vraiment un nouveau texte antibagnole.
Enfin, je tiens à rectifier un point: ce n'est pas 45% des déplacements qui sont piétons à Genève, mais 39%. Merci.
M. Souheil Sayegh (LC). Chers collègues, comme d'habitude à la commission des transports, nous avions à traiter d'objets sur lesquels on demande leur avis à quinze commissaires «slash» ingénieurs, et on a naturellement eu autant d'avis divergents. On dit «deux médecins, trois diagnostics»: c'est exactement la même chose à la commission des transports.
Nous avons appris dans cette commission que les questions liées aux piétons sont plutôt du ressort des communes. Nous sommes donc actuellement en train de traiter un objet qui est principalement d'ordre communal.
Le taux de déplacements à pied varie entre 39%, 40% et 50% - on a entendu beaucoup de chiffres -, mais ils sont principalement faits pour les loisirs. Si les déplacements, qu'ils soient motorisés ou à deux jambes, sont essentiellement effectués pour les loisirs, on peut partir de l'idée qu'on a un peu de temps et qu'on peut utiliser ce temps-là pour patienter. Etant donné que la vitesse de déplacement d'une personne est en moyenne de 4 à 6 km/h, le temps d'attente de deux minutes représente environ 160 mètres de parcours perdu entre le moment où on s'est arrêté et celui où on redémarre. On peut partir de l'idée que c'est acceptable.
Je vous passerai le détail de la manière dont je fais les courses: ça pourrait ne pas plaire à certains, mais c'est surtout plus pratique, avec la famille, plusieurs achats à faire... Il est vrai que si on n'a pas de famille ou qu'on a peu de choses à déplacer, faire les courses à pied peut être beaucoup plus pratique.
L'élément de ce texte sur lequel je porte principalement mon attention est la sécurité des piétons. C'est plutôt sur ce point que j'insisterai. Il faut en effet favoriser la sécurité des piétons, et non forcément la fluidité de leurs déplacements, bien qu'elle soit nécessaire. Il convient aussi de savoir qu'à la commission des transports, nous sommes en train de traiter une initiative dont le titre est: «Initiative piétonne: pour un canton qui marche».
Le Centre, par ma voix, vous recommande naturellement de rejeter cet objet, ainsi que nous avons voté en commission. Je vous remercie.
La présidente. Merci. Monsieur Patrick Dimier, vous avez la parole pour cinquante-six secondes.
M. Patrick Dimier (MCG). Merci, Madame la présidente. Pas besoin d'autant. Je souhaite juste vous relater l'expérience que j'ai faite à Stockholm, où les piétons appuient pour passer et, une fois qu'ils ont traversé, appuient de l'autre côté: ainsi, ça libère le trafic, et je peux vous assurer que la fluidité du trafic est excellente. Merci.
La présidente. Merci. La parole n'est plus demandée. Est-ce que Madame la rapporteure la désire ? (Remarque.) Non, très bien. Je donne la parole à M. le conseiller d'Etat Pierre Maudet.
M. Pierre Maudet, conseiller d'Etat. Merci, Madame la présidente. A vrai dire, je n'avais pas prévu de m'exprimer sur ce sujet, mais, après vous avoir écoutés attentivement, je dois vous confesser ici une certaine perplexité, pour ne pas dire une certaine schizophrénie: en lisant attentivement ce rapport, le ministre de la santé est naturellement enclin à dire que oui, il faut absolument soutenir ce texte. Il faut le soutenir, parce que plus que de mobilité douce, on parle de mobilité active, qui permet à tout un chacun de faire usage de ses muscles, de se déplacer et donc d'utiliser ses facultés physiques. Vous l'avez souligné tout à l'heure, Monsieur le député Golay, et vous avez raison: c'est bien de 39% qu'il s'agit, la marche représente 39% de part modale dans les déplacements. Nous sommes le canton qui marche le plus, si l'on tient compte de tous les aspects. Evidemment, on n'est jamais seulement marcheur; qu'on se déplace quasi exclusivement à pied ou non, on marche à plusieurs reprises au cours de la journée, puisqu'on marche aussi par exemple pour aller prendre un tram. Bien entendu, du point de vue de la santé, c'est éminemment important.
Mais le ministre des transports dit non ! Pourquoi dit-il non ? Parce que - d'aucuns l'ont évoqué tout à l'heure - premièrement, c'est davantage un problème de sécurité que de fluidité qui se pose. Le député Sayegh l'a mentionné avec beaucoup de pertinence: en réalité, le temps d'attente moyen pour le piéton (les calculs ont été effectués) est l'équivalent de celui d'un trajet à pied de 150 mètres. Alors on me dira que c'est beaucoup, mais en même temps, la ville du quart d'heure, c'est un peu de sobriété, un peu de contemplation, c'est profiter de l'arrêt au carrefour pour regarder ce qui se passe, regarder les arbres, les oiseaux, etc. Surtout - je dois le dire ici, parce que cet argument n'a pas été évoqué et que c'est un argument central, que je me permets de retourner aux promoteurs de ce texte -, cela touche la vitesse commerciale des transports publics. Aujourd'hui, c'est ça notre problème principal.
Les feux, qui ont été en partie modernisés - en partie seulement, car le Grand Conseil a voté il y a six ou sept ans un crédit de 35 millions qui n'a pas encore déployé tous ses effets -, sont aujourd'hui principalement calés sur les transports publics pour favoriser cette fluidité, pour faire en sorte que la vitesse commerciale, qui patauge lamentablement à 16 km/h là où à Zurich elle est à 22 km/h, puisse enfin décoller. Il faudrait un débat un peu plus profond pour savoir si véritablement, du point de vue du parlement, les piétons doivent avoir la priorité par rapport à ce que nous allons développer. Je vous rappelle que vous avez voté 700 millions de francs d'investissement pour l'électrification du parc des Transports publics genevois - du point de vue du Conseil d'Etat, c'est là l'effort principal qui doit être fait.
J'ajoute encore un élément, qu'on a omis de mentionner ici, parce qu'il a totalement disparu: la peur du gendarme devrait quand même amener certains piétons à se refréner. Je rappelle que l'amende est fixée à un tarif de 10 francs pour celui ou celle qui franchit un passage clouté lorsque les feux sont au rouge.
Le Conseil d'Etat, au sujet de cette proposition de motion, s'en remet donc au bon sens du parlement, car pour ma part, j'assume ma schizophrénie. Du reste, je fais ici un second aveu, mais ça n'intéressera personne: je suis daltonien, alors si vous me voyez traverser au rouge, c'est normal. (Rires.)
La présidente. Je vous remercie. Finalement, je regrette presque de ne pas être daltonienne. (Rires. La présidente rit.) Mesdames et Messieurs les députés, nous allons voter sur cette proposition de motion.
Mise aux voix, la proposition de motion 2613 est rejetée par 63 non contre 33 oui (vote nominal).