Séance du
vendredi 12 mai 2023 à
14h
3e
législature -
1re
année -
1re
session -
4e
séance
P 2156-A
Débat
La présidente. Nous avons fini les extraits I et passons aux extraits II, soit les pétitions, classées en catégorie II, trente minutes. La première que nous traitons est la P 2156-A. (Un instant s'écoule.) Si les rapporteurs veulent s'exprimer, il leur faut appuyer sur le bouton ! Monsieur le rapporteur de majorité, vous avez la parole.
M. Jean-Marie Voumard (MCG), rapporteur de majorité. Merci, Madame la présidente. Concernant cette pétition, nous avons entendu les pétitionnaires ainsi qu'une association nommée O Vivre Ensemble, qui est également aux Eaux-Vives, la Ville de Genève et l'OCT. Plusieurs problèmes ont été relevés. Comme vous l'avez vu, la pétition demande de rendre de l'espace aux piétons, de limiter la vitesse et de créer plus d'espaces verts.
En ce qui concerne la limitation à 30 km/h en ville de Genève, surtout dans le quartier des Eaux-Vives, je vous invite à y aller et vous verrez que vous pouvez tout juste rouler à 20 km/h, même en voiture. Je pense que ce problème-là est secondaire et que les 30 km/h ne peuvent pas fonctionner.
Ce qui a été fait par la Ville concerne la rue Sillem et la rue de Montchoisy. S'agissant de la rue Sillem, il y a eu un arrêté et c'est à présent terminé. Par contre, concernant la rue de Montchoisy, les commerçants et les habitants ont été avisés le jeudi que la rue allait fermer le lundi. Le délai était donc très court et cela a surpris beaucoup de monde. Il y a eu un chaos indescriptible, et la conseillère administrative, Mme Perler, nous a informés qu'elle avait effectivement travaillé rapidement et fait pression sur ses services pour avancer afin de répondre aux demandes des associations.
Il faut dire que les locataires et les commerçants ne sont pas souvent consultés. En l'occurrence, je vous rappelle que Mme Perler a indiqué que différents projets étaient encore en cours au sein de l'administration communale, suivant les voeux du pétitionnaire, et que des consultations avaient été lancées auprès des habitants, mais aussi des commerçants, afin de répondre aux attentes des uns et des autres. En attendant que cela soit fait, nous laissons la Ville gérer ses problèmes, en espérant qu'elle prendra contact avec les habitants et les commerçants pour que cela se fasse proprement et que soit réglé ce qui doit l'être.
Pour toutes ces raisons, la commission des pétitions vous demande de déposer cette pétition sur le bureau du Grand Conseil.
M. Sylvain Thévoz (S), rapporteur de minorité. Mesdames et Messieurs les députés, cette pétition demande quelque chose d'assez simple - M. Voumard, le rapporteur de majorité, l'a rappelé: rendre de l'espace aux piétons et à la mobilité douce, réduire la vitesse automobile autour et à l'intérieur du quartier, développer davantage d'espaces verts.
Quel est le quartier, quel est le village, aujourd'hui, à Genève, dont les habitants ne partagent pas ces voeux simples, basiques, qui visent simplement à améliorer la qualité de vie ainsi que la qualité du travail des entreprises et des petits commerces qui y sont établis, par la mise à disposition de places de stationnement dédiées aux petites entreprises ? Il ne s'agit pas là d'une pétition anti-voitures, il ne s'agit pas là d'une pétition pour piétonniser tout le quartier des Eaux-Vives, mais simplement d'un texte qui vise à aller de l'avant.
Dans ce nouveau parlement, nous espérons, nous la minorité, qu'il y aura - on l'a vu, on l'a dit hier - des consensus et des compromis pour soutenir les habitants qui ont des idées pour aller vers la Genève de demain et les quartiers habitables de demain. Le constat des habitants est clair. Ce sont les experts du terrain et ils sont plus de cinq cents à avoir signé cette pétition. Le travail a été fait pour montrer les difficultés de ce quartier, qui est certes agréable à vivre, mais très dense - 27 000 habitants -, avec un lac à proximité, un parc généreux, mais, dans le coeur des Eaux-Vives, beaucoup d'espaces très minéraux, avec des températures extrêmement élevées l'été et des aînés qui souffrent de la chaleur. Les pistes que les habitants ont fait émerger sont simples. Il s'agit pour nous de donner une impulsion politique modeste au nouveau Conseil d'Etat qui recevra cette pétition, en lui demandant de trouver des solutions. A ce jour, elles n'ont pas été trouvées.
Il y a eu des critiques sur la manière dont la Ville de Genève a mis en oeuvre, durant l'été 2022, une piétonnisation partielle, qui a peut-être été faite dans la précipitation. Il y a eu des tentatives malheureuses. Maintenant, il y a une situation de blocage, avec des recours juridiques sur la fermeture de la rue Sillem et une association de commerçants ayant délégué les pleins pouvoirs à M. Christian Lüscher, PLR, qui fait des oppositions sur à peu près tout - on le sait, sur le 30 km/h et sur des projets de piétonnisation. Malheureusement, si on continue comme ça, rien n'avancera et, à notre sens, la grogne continuera de monter dans les quartiers, dont les habitants sont déçus, écoeurés et parfois prêts, pour certains, à passer à l'action directe. Ce n'est pas ce que nous souhaitons.
Nous vous invitons donc à renvoyer cette pétition au Conseil d'Etat, à prendre la mesure de ses demandes. Il s'agit là d'une pétition mesurée, pour l'avenir, qui à la fois respecte le trafic automobile modéré et souhaite renforcer les zones piétonnes ainsi que les espaces verts. Merci de votre attention.
La présidente. Je vous remercie, Monsieur le rapporteur de minorité. Je me permets de rappeler à celles et ceux qui veulent discuter que la buvette est disponible, n'hésitez pas ! Sinon, je vous prie d'écouter les personnes qui s'expriment. Monsieur Jean-Louis Fazio, vous avez la parole.
M. Jean-Louis Fazio (LJS). Merci, Madame la présidente. Chères et chers collègues, loin de moi l'idée de refaire les discussions de commission, comme c'est hélas trop souvent le cas en plénum. Les débats à la commission des pétitions concernant cet objet ont permis d'entendre, comme il se doit, des avis contradictoires lors d'auditions. Nous le saluons. Notre groupe, Libertés et Justice sociale, constate, à partir de quelques exemples récents - l'expérience de la rue de Montchoisy notamment, entre autres l'été dernier -, que sans une véritable concertation populaire et démocratique concernant le réaménagement des quartiers conjuguant mobilité et valorisation des espaces verts, on n'arrivera à rien, si ce n'est à des guerres de tranchées, redoutables et nuisibles.
Des élus et élues des exécutifs en sont souvent responsables, faisant passer leurs dogmes avant le souci de concertation constructive, flattant ainsi leur électorat, ce qui est plus commode à court terme. Ils et elles ne répondent même pas aux sollicitations écrites et orales de leurs contradicteurs. Imposer d'emblée n'est pas concerter. Or c'est ce que nous constatons de plus en plus, ici et ailleurs: c'est le fait d'imposer avec ce dogmatisme décrié et ce mépris pour une partie de la population qui pousse à la résistance et au refus. Nous voulons sortir de cette attitude et recréer les conditions d'un dialogue efficient.
Cet été, à Montchoisy, les décisions abruptes et non concertées ont provoqué le chaos pour de nombreux commerçants et PME, réduisant drastiquement leur chiffre d'affaires, alors qu'ils avaient déjà subi la période covid. Ces commerçants et entrepreneurs ne sont pas de farouches partisans du «tout à la bagnole»; ils souhaitent la concertation, le vivre-ensemble et la cohésion sociale. L'approximation et l'amateurisme dans la conduite de ce dossier de la part de Mme Perler ont provoqué la stupeur et la confusion. Nous ne voulons pas revivre cela. Nous souhaitons la concertation ainsi que des décisions mûrement réfléchies et étudiées. Nous vous invitons donc à déposer cette pétition sur le bureau du Grand Conseil. Merci.
Une voix. Très bien !
Mme Christina Meissner (LC). On a beaucoup de chance aujourd'hui, parce qu'on a des spécialistes du quartier qui sont dans d'autres partis et qui connaissent très très bien la situation. Aux Eaux-Vives, la situation n'est effectivement pas simple, parce que ce n'est pas un quartier comme les autres: c'est un quartier habité et commerçant. Les habitants ont cette chance énorme d'avoir des commerces à proximité, mais les commerces nécessitent des livraisons, dès le matin, qui entravent la progression du bus - l'OCT nous l'a confirmé. Les commerces impliquent aussi du bruit. Il y a donc du trafic et du bruit - c'est le quartier vivant par excellence.
On ne peut pas faire comme dans n'importe quel autre quartier qu'on va construire: il est construit; les rues sont ce qu'elles sont. Nous ne sommes pas dans les Rues Basses, où les livraisons ont lieu de la même manière, le matin, mais où il n'y a pas d'habitants. Là, il y a des habitants qui vivent dans un vieux quartier où on ne peut pas changer les rues. Dès lors, oui, la situation est compliquée. Elle l'est d'autant plus que deux associations ont des opinions totalement différentes. D'une certaine manière, on a donc envie de renvoyer dos à dos les associations, avec la magistrate de la Ville de Genève, parce qu'il appartient finalement à la Ville de Genève de résoudre ses problèmes de quartier.
En ce qui nous concerne, ici au Grand Conseil, Le Centre en tout cas va déposer cette pétition.
M. Stéphane Florey (UDC). L'intervention de notre collègue Jean-Louis Fazio démontre parfaitement la problématique à laquelle nous sommes confrontés depuis un certain nombre d'années concernant ce type de pétition. Je tiens d'abord à préciser que non, ce ne sont pas cinq cents signatures qui ont été déposées au Grand Conseil: c'est uniquement la copie de la pétition originale, qui a été déposée d'abord au Conseil municipal de la Ville. Le Grand Conseil a bel et bien reçu une pétition, mais avec une seule signature, ce qui change passablement la donne.
Ensuite, ce type de pétition est assez symptomatique. On vient nous faire croire que ces associations représentent l'entier d'un quartier, ce qui n'est absolument pas le cas. Je salue d'ailleurs l'association O Vivre Ensemble. Ce genre d'associations, personnellement, j'aimerais les voir fleurir dans presque tous les quartiers de Genève, parce que ça changerait passablement le rapport de force et ça démontrerait que ces associations d'habitants ne sont finalement représentatives que d'elles-mêmes et de leurs membres et pas de tous les quartiers ! (Commentaires.) C'est là qu'il faut revenir à la réalité, Monsieur Thévoz ! Oui, il y a une association, Vivre aux Eaux-Vives, qui aimerait voir fermer toutes les rues et ce genre de chose, et il y a d'autres associations, comme O Vivre Ensemble, qui sont d'un avis contraire. Peut-être qu'à l'avenir, il faudra vous y faire et accepter cette contradiction.
Maintenant, sur le fond, vous l'aurez compris, c'est un texte - contrairement à ce que dit la minorité - parfaitement anti-voitures et qui rêverait de fermer les rues, comme on le voit systématiquement avec ce genre de pétition. Il faut aussi rappeler que cela fait bien une quinzaine d'années qu'on parle régulièrement des Eaux-Vives dans cet hémicycle. Je me souviens du tollé lors des premières tentatives de fermeture de la rue des Vollandes. La commission des pétitions avait, déjà en son temps, reçu les associations de commerçants qui venaient défendre leur bout de gras, parce qu'il y va de leur survie et de la survie économique de ces quartiers.
En ce qui nous concerne, nous voterons donc le dépôt de cette pétition et nous vous recommandons de faire de même. Merci.
Mme Danièle Magnin (MCG). Je vais aller tout à fait dans le sens des personnes qui se sont exprimées avant moi. Je suis allée pas plus tard qu'il y a deux semaines chez mon cordonnier, à la rue de Montchoisy. Il m'a dit: «C'est la dernière fois que vous me voyez, je m'en vais !» Le travail que j'avais à faire faire nécessitant une machine particulière, que possède la sellerie qui se trouve en haut de l'avenue Pictet-de-Rochemont, ce brave homme m'a redirigée là-bas et je suis arrivée chez la dame, qui m'a dit: «Moi aussi j'arrête, nous fermons !»
Alors franchement, vouloir appauvrir encore tous les commerçants de ce quartier, c'est une folie totale ! Moi, ça me rend extrêmement triste, parce que je ne comprends pas qu'on veuille faire la campagne en ville. Si on veut être à la campagne, qu'on aille à la campagne, mais qu'on ne la fasse pas comme ça, au milieu des Eaux-Vives ! Merci.
Mme Marjorie de Chastonay (Ve). Mesdames et Messieurs les députés, comment ne pas soutenir une telle pétition ? Elle est au coeur des défis qui attendent les quartiers à Genève. Il s'agit de quartiers denses par le nombre d'habitants et habitantes, de familles, mais aussi de commerçants, cela a été dit.
Cette pétition demande des mesures d'apaisement et d'amélioration de la qualité de vie - c'est de cela qu'on parle: rendre de l'espace aux piétons et à la mobilité douce, réduire la vitesse automobile autour et à l'intérieur du quartier des Eaux-Vives, et davantage d'espaces verts.
Nous, les Vertes et les Verts, soutiendrons le renvoi de cette pétition au Conseil d'Etat, car il faut améliorer la qualité de vie des habitants et habitantes, anticiper l'augmentation des canicules et des îlots de chaleur en milieu urbain, mais aussi lutter contre le fléau du bruit, dont souffrent 120 000 personnes à Genève.
Cette pétition a le mérite de faire entendre la voix des habitants et habitantes directement concernés. Il faut donc développer davantage d'axes piétons. Les mesures proposées sont possibles, proportionnées et nécessaires en situation d'urgence climatique. De surcroît, elles sont compatibles avec les commerces de proximité. Nous soutiendrons donc le renvoi au Conseil d'Etat et refuserons le dépôt sur le bureau du Grand Conseil. Merci.
M. Alexis Barbey (PLR). Je serai très bref, puisque je suis l'un des derniers à m'exprimer. Le PLR proposera le dépôt de cette pétition sur le bureau du Grand Conseil pour deux raisons essentielles. Premièrement, lorsqu'on veut vivre en ville, on accepte la vie. La vie, c'est une certaine animation, c'est la présence des commerces et celle des transports publics également. Cette pétition va à l'encontre de cette notion.
Deuxièmement, il s'agit de ne pas opposer les habitants aux commerçants. Or c'est ce que fait cette pétition, en prenant uniquement le parti des habitants, contre celui des commerçants, et en laissant à l'Etat la tâche de trouver un juste milieu pour régler ce problème, ce qui ne sera pas possible si on accepte cette pétition. Nous vous proposons donc de la déposer sur le bureau du Grand Conseil. Je vous remercie.
M. Daniel Sormanni (MCG). Mesdames et Messieurs les députés, effectivement, les problématiques liées à ces aménagements de quartier ne font pas suffisamment l'objet de discussions et de concertations. D'ailleurs, on a beaucoup d'espoir avec le nouveau Conseil d'Etat, avec lequel la concertation devrait s'élargir. On espère que ce sera le cas.
On voit que, un peu partout - et force est de constater que cela vient malheureusement de la Ville de Genève -, on travaille à la hussarde, on propose une fermeture de rue sans consulter l'entier des habitants et sans même recueillir leur avis. Tout récemment, on a voulu fermer la rue de l'Hôtel-de-Ville, supprimer les places de parking et mettre des pavés partout. La concertation consiste à convoquer les gens deux jours avant pour leur dire: «Voilà ce qu'on va faire», et puis c'est terminé.
Idem avec les propositions de ressusciter la fameuse initiative demandant la fermeture de deux cents rues en ville de Genève, que le peuple avait refusée dans sa première partie. Mais non, on recommence, sans discussion, avec un vote sur le siège de cette initiative, qui, je vous le rappelle, date de 2009 !
Ce n'est pas comme ça qu'on doit travailler, raison pour laquelle nous déposerons cette pétition sur le bureau du Grand Conseil. Et nous invitons fermement les autorités à entamer le dialogue, mais avec tous les participants: les commerçants et les associations d'automobiles, pas seulement les pro-vélos et les pro-piétons. Merci.
Une voix. Bravo !
La présidente. Merci. Je donne la parole au rapporteur de minorité pour trois minutes.
M. Sylvain Thévoz (S), rapporteur de minorité. Merci, Madame la présidente. Mesdames et Messieurs les députés, ce n'est pas une surprise, mais c'est quand même une déception qu'il n'y ait pas d'évolution sur les lignes face à ces enjeux de la mobilité.
Il y a plusieurs confusions. Il ne s'agit pas là de construire la nature en ville ou de faire la campagne en ville, il s'agit surtout de faire en sorte que des personnes qui résident en ville aujourd'hui puissent simplement y survivre, ou en tout cas y vivre avec une qualité de vie meilleure.
Mme de Chastonay a rappelé les nuisances causées par le bruit. Ce sont plus de 200 000 personnes qui souffrent du bruit à Genève, avec des impacts... (Commentaires.) Pardon ?
Une voix. 120 000 !
M. Sylvain Thévoz. 200 000 personnes, ce sont les chiffres que j'ai, vous en avez peut-être d'autres. En tout cas, vous les entendez bien. ...avec des impacts sur la santé, le sommeil et donc, à terme, sur leur qualité de vie.
Il ne s'agit pas, comme dit M. Barbey - vous lui transmettrez -, de faire la campagne en ville. Il s'agit véritablement d'agir pour qu'on ne souffre pas de chaleurs excessives durant l'été, notamment des personnes à mobilité réduite ou les aînés, qu'on puisse trouver un arbre, un banc, un espace accueillant, qui aujourd'hui n'existent pas dans le coeur des Eaux-Vives. (Remarque.) Je vous ai écoutée attentivement, Madame Magnin, laissez-moi juste terminer, parce que c'est important, c'est ce qu'exprime l'écrasante majorité des habitants.
Il ne faut pas opposer habitants et commerçants. Cette pétition ne les oppose pas. Ce sont d'ailleurs les commerçants eux-mêmes qui, de plus en plus, dans certains quartiers et dans de nombreuses villes, demandent des zones piétonnes, des espaces accueillants... (Remarque.) ...notamment au quai des Bergues, pour ceux qui ont suivi le processus de piétonnisation du quai des Bergues. Certains commerçants y étaient opposés au début et disaient: «Non, on aimerait que nos clients puissent arriver devant l'établissement et repartir en voiture.» Il y avait un opticien et un joaillier qui craignaient que leurs clients ne viennent plus. Aujourd'hui, ce sont ceux qui demandent une extension de la zone piétonne et qui, pour rien au monde, ne reviendraient en arrière. Ils souhaitent évidemment qu'il y ait moins de vélos et demandent donc une piétonnisation accrue. La situation est la même en Vieille-Ville, ainsi qu'à la rue Leschot, où les commerçants qui en font l'expérience le réclament et en redemandent.
Il faut donc trouver le consensus, le compromis. La manière - je rejoins complètement M. Fazio - n'était peut-être pas bonne, mais cela n'enlève rien au fond du problème: concilier la qualité de vie des habitants, le dynamisme économique et les enjeux de santé, qui sont fondamentaux. Qu'est-ce qui crée les bouchons ? Quand vous allez à la rue des Eaux-Vives, c'est un parcage sauvage de camions, qui doivent décharger pour livrer les magasins, et c'est un problème. Il faut donc être créatif et inventer des zones de décharge spéciales, mais on ne peut pas se contenter de dire: «Voilà, c'est une guerre écolos contre pro-bagnoles» et en rester là. Cette pétition tentait de faire la jonction. Nous regrettons qu'elle soit refusée, mais il y en aura d'autres et la marche de l'histoire ne pourra qu'aller dans le sens de ce compromis, qui doit être trouvé.
La présidente. Je vous remercie. La parole est au rapporteur de majorité pour une minute cinquante-cinq.
M. Jean-Marie Voumard (MCG), rapporteur de majorité. Cela me suffira amplement, Madame la présidente. Je tiens juste à signaler à M. Thévoz que je ne sais pas où il a trouvé «l'écrasante majorité des habitants». Il faut qu'il lise la pétition correctement, point par point. Toujours est-il que, pour ce qui est du parlement, je vois qu'il y a une majorité en faveur du dépôt et je vous invite, dans la grâce et la bonne humeur, sans attaque, à voter dans ce sens. Je vous remercie.
La présidente. Merci, Monsieur le rapporteur. Mesdames et Messieurs, je vous invite à vous prononcer sur les conclusions de la majorité de la commission, soit le dépôt sur le bureau du Grand Conseil.
Mises aux voix, les conclusions de la majorité de la commission des pétitions (dépôt de la pétition 2156 sur le bureau du Grand Conseil à titre de renseignement) sont adoptées par 58 oui contre 31 non (vote nominal).