Séance du
vendredi 25 février 2022 à
16h20
2e
législature -
4e
année -
8e
session -
47e
séance
RD 1452
Le président. Je vous informe que nous avons reçu la démission de M. Christian Bavarel de son mandat de député. Je prie M. Forni de bien vouloir lire le courrier 4027. (Longs applaudissements à l'issue de la lecture.)
Le président. Merci, Monsieur le vice-président. Il est pris acte de cette démission qui prendra effet à l'issue de la séance. M. Philippe de Rougemont prêtera serment à 18h.
M. Christian Bavarel a siégé une première fois au Grand Conseil entre 2001 et 2013 sur les bancs des Verts. Il a fait son retour au parlement en 2018 en qualité de député suppléant, puis de député dès 2019.
Au cours de son dernier mandat, il a assuré la vice-présidence, puis la présidence, de la commission du logement ainsi que la vice-présidence de la commission législative. Fermement engagé en faveur de la protection de la nature, il est notamment intervenu en plénière sur des thématiques liées au logement et pour la défense de l'environnement. M. Bavarel s'est par ailleurs exprimé à de nombreuses reprises sur des objets portant sur la crise du covid et s'est appliqué à souligner l'importance tant de la solidarité que de la préservation de la liberté.
Nous formons nos voeux les meilleurs pour la suite de sa carrière et lui remettons, fidèles à la tradition, un stylo souvenir. (Applaudissements. Le président descend de l'estrade, serre la main de M. Christian Bavarel et lui remet le stylo souvenir.)
Je cède la parole à M. le député François Lefort.
M. François Lefort (Ve). Merci, Monsieur le président. Cher Christian, franc jardinier, tu cultives l'écologie politique depuis longtemps avec nous, comme tu cultives d'ailleurs ton jardin nourricier. Tu l'as cultivé comme le symbole d'une culture politique que nous portons depuis longtemps, une culture humaniste et universaliste basée sur ce que tu appelles les critères, soit sur la prise en compte de réalités - comme le long terme ou la diversité - et de méthodes, comme la solidarité et la décentralisation. C'est une culture nécessaire à la mise en oeuvre de l'écologie politique, c'est-à-dire une profonde transformation du modèle économique et social actuel pour replacer l'humanité dans un équilibre avec la nature. Car oui, tel est le but de l'écologie politique, dont les bases furent posées à la fin du XIXe siècle par Elisée Reclus, Patrick Geddes ou Léon Tolstoï parmi d'autres - des noms qui ne te sont pas inconnus.
Elu en 2001, tu es certainement aujourd'hui l'un des plus anciens députés, mais pas le plus vieux puisque tu avais 33 ans quand tu es venu t'asseoir ici pour la première fois. Tu contribuais déjà, à l'époque, à rajeunir l'équipe - et ce même principe te motive donc aussi aujourd'hui à nous quitter, pour laisser la place à la relève.
Tu as fait passionnément de la politique et j'en suis témoin; passionnément, parce que tu aimes profondément autrui d'un amour qui ne fait pas mal, d'un amour qui n'est pas dangereux. Oui, tu aimes les autres et c'est pour cela que tu as fait de la politique de la manière dont tu en as fait et que tu as pu tisser des liens devenus même amicaux avec tes adversaires, car bien sûr, si nous sommes venus pour les changer, ils nous changent également. De ces interactions naissent des consensus le plus souvent bénéfiques à la population, ce qui est la meilleure façon de faire de la politique et de faire fructifier des propositions écologistes sur des sols autrefois infertiles à l'écologie. Tu es venu ici semer de l'écologie et j'imagine que si tu regardes derrière toi aujourd'hui, tu n'es pas mécontent de ce qui a poussé dans ce jardin politique qu'est le Grand Conseil.
Tu as résolu de partir vers de nouveaux jardins, plus attirants; telle est ta décision, que nous respectons même si elle nous chagrine. Notre seule consolation sera que tu ne jardineras pas trop loin de nous et que nous pourrons nous retrouver de temps en temps pour boire des vins frais à l'ombre des haies, chose que nous avons souvent faite dans un passé récent - avec le Conseil d'Etat, d'ailleurs. (M. Antonio Hodgers fait le signe «chut».) Oui, je sais, Antonio, je n'aurais pas dû le dire ! (Rires.)
En modeste présent, je te remets ce livre sur les arbres remarquables de Genève, réalisé par des personnes non moins remarquables de notre office de l'agriculture; nous pourrons nous donner rendez-vous de temps en temps sous la canopée de ces arbres. (Applaudissements. M. François Lefort remet le livre à M. Christian Bavarel et lui serre la main.)
Une voix. Bravo !
Le président. Merci, Monsieur le député.