Séance du vendredi 12 novembre 2021 à 14h
2e législature - 4e année - 5e session - 30e séance

P 2091-B
Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur la pétition : Construisons en sauvegardant les grands arbres ! (Pétition en faveur du maintien des arbres lors de la construction du nouvel immeuble, 1 rue Soubeyran, 44 à 50 avenue Soret)
Ce texte figure dans le volume du Mémorial «Annexes: objets nouveaux» de la session V des 11 et 12 novembre 2021.

Débat

Le président. Le prochain objet qui nous occupe est la P 2091-B. Je passe la parole à M. le député Sylvain Thévoz.

M. Sylvain Thévoz (S). Merci beaucoup, Monsieur le président. Nous sommes bien sûr satisfaits de la réponse du Conseil d'Etat, qui partage les préoccupations des pétitionnaires s'agissant de favoriser la préservation de la végétation en pleine terre et de lutter contre les îlots de chaleur. Dans cette réponse, il constate que les pétitionnaires arrivent finalement un peu tard, vu que le PLQ a été voté il y a plus de dix ans et que les autorisations de construire sont entrées en vigueur. Nous avons apprécié le fait que les services de l'administration aient pris langue avec les différents requérants de la future construction et qu'une concertation se soit mise en place.

Maintenant, il y a deux éléments sur lesquels nous aurions peut-être souhaité un éclairage de M. Hodgers et qui n'apparaissent pas dans la réponse du Conseil d'Etat, mais qui avaient été amenés devant cette plénière, à savoir son engagement à revoir globalement les PLQ pour déterminer si des arbres pourraient être sauvés. Par ailleurs, le deuxième point important sur lequel M. Hodgers s'est positionné, c'est le règlement relatif aux places de stationnement sur fonds privés. Souvenez-vous, Monsieur Hodgers, vous aviez dit avec un certain enthousiasme que c'était tant mieux si nous soutenions cette pétition, que cela signifiait finalement qu'on peut essayer de construire avec moins de places de parking, qu'on peut travailler sur ce règlement, ce qui permettra de préserver plus d'arbres, plus de végétation en ville, et surtout de lutter contre cette masse de gravats d'excavation - 2,5 millions de mètres cubes à Genève dont on ne sait que faire et qu'on exporte jusqu'à Grenoble. Je recevrais donc volontiers du Conseil d'Etat une réponse complémentaire sur ces deux éléments importants qui n'apparaissent pas dans le rapport.

M. Antonio Hodgers, conseiller d'Etat. Volontiers, Monsieur le député. Merci pour vos mots. Les discussions avec les pétitionnaires se sont très bien passées; depuis la réponse à cette pétition, nous avons encore pu améliorer le projet pour sauvegarder davantage d'arbres que nous pensions. Voilà pour ce projet-là.

D'une manière plus générale, vous avez posé deux questions. S'agissant de la première, concernant la révision des plans localisés de quartiers anciens - parce qu'évidemment, pour ce qui est des nouveaux, nous les élaborons avec les plus hauts standards et, par exemple, des parkings qui s'étalent au-delà de la surface des immeubles sont pratiquement toujours exclus; je ne dis pas qu'il n'y a pas d'exception, mais ce n'est absolument plus la règle -, nous avons entamé, Monsieur le député, une révision de 120 PLQ qui sont déjà en force mais qui ont des restes de droits à bâtir - certains d'entre eux ont plusieurs dizaines d'années, d'ailleurs - et nous avons catégorisé ces PLQ: ceux qui doivent être abandonnés parce que le solde de ce qui reste à bâtir ne fait plus de sens, la situation ayant évolué; ceux, et je crois que c'est une trentaine, qui doivent faire l'objet d'une révision complète - nous sommes donc prêts à rouvrir ces PLQ, parce que leur réalité est trop éloignée de ce que nous souhaitons faire aujourd'hui en matière d'urbanisme; et ceux - c'est la majorité, soit environ 60% - qui seraient confirmés, mais sur lesquels nous allons effectuer un travail avec des titulaires de droits à bâtir pour obtenir une révision en vue de préserver plus d'arbres et plus de patrimoine.

Ce travail est donc en cours, la presse s'en est fait l'écho dans les pages du «GHI» il y a quelques semaines, mais au moment du bilan, nous ferons une communication plus générale. C'est un travail de longue haleine, puisqu'il faut évidemment recontacter les titulaires des droits à bâtir et que tout cela va s'étaler sur plusieurs années. Voilà pour votre première question. Le travail est donc en cours. On pourra toujours vous amener en commission des exemples concrets, si cela vous intéresse, pour vous montrer jusqu'où on peut aller.

Pour la deuxième question, je réponds en lieu et place de mon collègue Dal Busco: oui, le Conseil d'Etat a entamé des travaux en vue de revoir le règlement de stationnement sur fonds privés dans une optique conforme à celle du Grand Conseil, qui a souvent voté ces pétitions pour réduire les places de parking et permettre ainsi de préserver plus de pleine terre, notamment pour les arbres mais plus largement pour la nature. Nous travaillons donc en ce moment à la révision de ce règlement, nous espérons aboutir d'ici la fin de l'année et au plus tard au début de l'année prochaine.

Le président. Merci, Monsieur le conseiller d'Etat.

Le Grand Conseil prend acte du rapport du Conseil d'Etat sur la pétition 2091.