Séance du mardi 12 mai 2020 à 17h
2e législature - 3e année - 1re session - 3e séance

M 2374-B
Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur la motion de Mmes et MM. Florian Gander, Ronald Zacharias, Sandro Pistis, Pascal Spuhler, Sandra Golay, Daniel Sormanni, Thierry Cerutti, Jean-François Girardet, Françoise Sapin, Christian Flury, Jean-Marie Voumard, Patrick-Etienne Dimier, Henry Rappaz, Christian Decorvet : Noctambus jusqu'au bout du jeudi
Ce texte figure dans le volume du Mémorial «Annexes: objets nouveaux» de la session I des 11 et 12 mai 2020.

Débat

Le président. Nous passons à l'examen de la M 2374-B et je cède la parole à M. Thierry Cerutti.

M. Thierry Cerutti (MCG). Merci beaucoup, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, le Mouvement Citoyens Genevois est clairement surpris par la réponse du Conseil d'Etat. Quand on veut tuer son chien, on déclare qu'il a la rage. On est vraiment dans cette logique ! Cette motion a effectivement un coût, on l'a mentionné, mais lorsque le gouvernement dit que le canton n'est pas membre de l'association Noctambus et qu'il ne peut pas prendre position, c'est un peu comme s'il se dégageait de sa responsabilité.

On sait que le Conseil d'Etat a des velléités de taxer la population, comme en témoignent les taxes antipollution, le projet de péage urbain, etc. Il existe aujourd'hui une volonté de faire en sorte que les Genevoises et les Genevois soient beaucoup plus proactifs en matière de mobilité douce - je pense entre autres à l'accessibilité aux Transports publics genevois - et la proposition d'élargir l'offre des Noctambus au jeudi soir était une très bonne idée, parce qu'on sait toutes et tous que notre jeunesse est utilisatrice et demandeuse de ce type de projet.

Nous prenons acte de la réponse du gouvernement dans laquelle il est notamment écrit que l'association va lancer une réflexion sur ses prestations en revisitant les moyens et outils qu'elle va mettre à disposition de la population. Toutefois, ce rapport ne nous satisfait clairement pas et nous demandons au Conseil d'Etat d'assumer ses responsabilités au regard de la politique proactive qu'il mène et du report modal des transports individuels motorisés aux transports publics. Merci.

Une voix. Demande le renvoi au Conseil d'Etat !

Mme Caroline Marti (S). Mesdames et Messieurs les députés, le groupe socialiste est lui aussi insatisfait de la réponse du Conseil d'Etat aux invites de cette motion, qui cherchait à étendre l'offre des Noctambus et à éventuellement revoir les tracés pour répondre au mieux aux besoins des noctambules genevois. Il est écrit dans ce rapport que, selon une évaluation de la fréquentation, 4500 à 5000 voyageurs pourraient être intéressés par l'usage des Noctambus s'ils circulaient durant la nuit du jeudi. Cette offre répond donc à un besoin réel de la population, en matière de protection également, puisqu'elle permet de se déplacer en sécurité pendant la nuit.

Les arguments mis en avant par le Conseil d'Etat ne convainquent pas non plus le groupe socialiste. Certes, M. Cerutti l'a rappelé, le canton de Genève n'est pas membre de l'association Noctambus, mais ses prestations sont financées pour moitié par les Transports publics genevois, qui sont eux-mêmes très largement financés par l'Etat de Genève; ce dernier doit donc pouvoir avoir voix au chapitre quand il s'agit de commander de nouvelles offres de transport.

J'en viens maintenant à l'argument selon lequel la mise en service du Léman Express a permis une nouvelle desserte, notamment pendant la soirée et la nuit. C'est vrai, mais elle ne touche pas l'ensemble de notre territoire; de larges zones ne sont pas desservies par le Léman Express, je pense en particulier à la couronne urbaine et à la campagne. Il faut pouvoir développer une offre de transports publics le soir et la nuit également dans ces zones du canton, raison pour laquelle le groupe socialiste demande le renvoi au Conseil d'Etat de son rapport. Je vous remercie.

Le président. Merci, Madame la députée. La parole n'étant plus demandée, je mets tout de suite aux voix cette proposition.

Mis aux voix, le renvoi au Conseil d'Etat de son rapport sur la motion 2374 est adopté par 59 oui contre 26 non et 3 abstentions.

Le rapport du Conseil d'Etat sur la motion 2374 est donc refusé.