Séance du lundi 11 mai 2020 à 17h
2e législature - 3e année - 1re session - 1re séance

Discours de M. Jean-Marie Voumard, président sortant

Le président. Monsieur le président du Conseil d'Etat,

Mesdames et Messieurs les membres du Bureau,

Madame et Messieurs les conseillers d'Etat,

Mesdames et Messieurs les députés,

Chers collègues,

Le temps est venu pour moi de me préparer à redescendre parmi vous, même si le mandat accompli m'a conforté dans la conviction que la montée au perchoir est davantage jonchée de marches architecturales et protocolaires qu'elle n'est synonyme de pouvoir. Voilà une année, vous m'accordiez votre confiance en me chargeant de conduire nos séances; j'espère n'avoir déçu personne et avoir bousculé tout le monde, chacun son tour, équitablement. Car présider, c'est accompagner, mais parfois aussi brimer les passions, les colères et surtout la logorrhée, un mal dont souffre tout particulièrement notre parlement. Les laboratoires de recherche étant actuellement occupés à la mise au point d'autres vaccins, nos débats interminables ont encore de beaux jours devant eux !

Cela étant, je dois dire que la fonction que j'ai occupée est tout sauf une punition: elle permet de mesurer à quel point notre démocratie parlementaire est vivante et ancrée dans la culture citoyenne. A cet égard, je vous remercie de m'avoir permis de vivre une expérience aussi enrichissante humainement. Malgré un ordre du jour qui colle toujours plus à l'actualité, j'ai la prétention de penser que nous avons réalisé du bon travail. Et du travail, ce n'est pas ce qui manque à Genève. Les aspirations et les défis sont à la hauteur de nos moyens. Or, trop souvent, les visions à court terme prennent le pas sur les projets qui doivent façonner notre société de demain. L'immédiateté de l'information grâce aux nouveaux canaux de communication ne devrait pas peser sur la sérénité et la célérité de nos travaux, même si nous devons incontestablement vivre avec, car c'est la rançon à payer pour la liberté de parole. Je dirais donc, avec un bon sens tout helvétique, que nous avons avancé aussi vite que possible et aussi lentement que nécessaire.

Qui aurait pensé, voilà une année, que nous nous retrouverions aujourd'hui à organiser humblement le retour de droits aussi fondamentaux que celui de nous mouvoir ou de nous réunir ? Pour paraphraser celui qui a reconnu le bonheur au bruit qu'il a fait en claquant la porte, nous avons reconnu la valeur de notre vie politique, sociale et économique en devant y renoncer; quelques semaines à peine qui nous ont semblé une éternité ! Mais alors que la crise sanitaire semble reculer, nous voilà déjà en pleine crise économique: à ce jour, 130 000 personnes sont inscrites au chômage partiel dans notre canton. Combien perdront leur emploi ? Nous allons faire face à des défis que nous imaginons à peine. Cohésion, solidarité et protection de notre population devront plus que jamais constituer les maîtres mots de notre action politique, avec un respect institutionnel mutuel renforcé.

Je ne saurais conclure sans remercier tout, mais vraiment tout le personnel du secrétariat général, dirigé par M. le sautier et son adjointe, Mme Renfer, pour l'aide, le soutien et les précieux conseils apportés tout au long de cette année. Un immense merci pour votre travail ! Je vous remettrai tout à l'heure un petit présent gustatif. Je suis convaincu que mon successeur saura mener nos futurs débats avec rigueur, mais dans un constant souci d'écoute, et je nous souhaite à toutes et à tous le goût de la controverse politique. Vive notre Grand Conseil ! Vive la République et canton de Genève ! (Applaudissements. Mme Salima Moyard remet un bouquet de fleurs à M. Jean-Marie Voumard.) Je vous remercie. Y a-t-il des demandes de parole ? Oui, Monsieur Eckert, allez-y.

M. Pierre Eckert (Ve). Est-ce que je peux déjà présenter la candidature du président suivant ?

Le président. Non, pas encore.

M. Pierre Eckert. Alors je vais juste dire les deux mots que je comptais formuler en préambule. J'aimerais vous remercier et vous féliciter, Monsieur le président, pour la fermeté avec laquelle vous avez mené nos débats. Votre présidence s'est terminée sur un scénario inédit, avec l'irruption virale que nous connaissons. Après une certaine sidération, vous et le Bureau avez su rendre vie à notre parlement en permettant aux commissions de siéger, d'abord en vidéoconférence, puis, depuis lundi dernier, en présentiel dans des salles nettement plus grandes. Pour avoir redonné un souffle de vie à ce Grand Conseil, Monsieur le président, je vous adresse mes plus sincères remerciements.

M. Sandro Pistis (MCG). Chers collègues, ce n'est pas sans une certaine émotion que je prends la parole au nom du groupe MCG afin de rendre un hommage solennel à notre futur ancien président du Grand Conseil, Jean-Marie Voumard, dont je tiens à saluer l'excellent travail tout au long de cette année de législature.

Jean-Marie, dans l'exercice de ta fonction, tu as su te montrer digne de la confiance de tes pairs qui, à peu près à la même période il y a de cela une année, avaient soutenu ton accession à la présidence de notre parlement par 81 voix. Grâce à ta personnalité, à ta rigueur et à ta discipline, tu as contribué au bon déroulement de nos travaux sans jamais faire preuve de partialité en faveur ou en défaveur des différents députés lors de leurs prises de parole, parfois tumultueuses, dans l'enceinte de ce parlement.

Nous te témoignons notre reconnaissance, cher Jean-Marie, car tu as noblement représenté notre groupe politique, toi qui quittes en ce jour ta fonction auréolé de la distinction ô combien honorifique d'être le seul membre élu du Mouvement Citoyens Genevois dans l'histoire à avoir présidé notre parlement cantonal ! Cher Jean-Marie, nous te souhaitons tout de bon dans la poursuite de ton mandat de député et bonne chance à la personne qui aura la lourde tâche de te succéder au perchoir. (Applaudissements.)

Le président. Je vous remercie. Nous passons au point suivant... Ah, pardon ! (Mme Ana Roch et M. Daniel Sormanni remettent un bouquet de fleurs à M. Jean-Marie Voumard. Applaudissements.)

Mme Ana Roch. On ne peut pas s'embrasser !