Séance du
vendredi 22 novembre 2019 à
14h
2e
législature -
2e
année -
7e
session -
38e
séance
P 2065-A
Débat
Le président. Nous abordons à présent la P 2065-A. Vous avez la parole, Monsieur Batou.
M. Jean Batou (EAG). Merci, Monsieur le président. Je ferai deux ou trois remarques par rapport à cet objet. Tout d'abord, je vous rappelle qu'il s'agit - et on s'en réjouit tous - de transformer le bâtiment de l'arsenal en bâtiment pour les archives, mais cela se fait dans des conditions qui ne sont pas excellentes, puisque dans ce quartier ultrabétonné de Mail-Jonction, il y aura un jardin suspendu, en hauteur, inaccessible au public et aux enfants de la crèche voisine, même si je crois que des aménagements sont en discussion. Une crèche de l'Université de Genève et de la Ville sera donc prise en sandwich entre les nouvelles archives et le jardin de la crèche va être rétréci. Il y aura une bande rétrécie et - peut-être est-ce inévitable - plusieurs années de nuisances pour les enfants.
Pour quelle raison notre groupe préconise-t-il non pas le dépôt de cette pétition sur le bureau du Grand Conseil, mais son renvoi au Conseil d'Etat ? Parce que nous essayons de dire, à travers ce renvoi au Conseil d'Etat, qu'il faudrait, dans des travaux de cette envergure, qu'une consultation beaucoup plus sérieuse entre le canton et la Ville soit menée; cela aurait, dans ce cas-ci, permis à la crèche d'être dès le départ intégrée dans ce projet de transformation de l'arsenal en hôtel des archives. Nous ne comprenons pas; je sais qu'à la commission des pétitions, chacun a fait des petits pas pour essayer de satisfaire les revendications des autres. Toutefois, il y a en amont un déficit préoccupant de concertation sérieuse entre le canton et la Ville, et c'est bien dommage. Je pense que pour les habitants du quartier, pour les parents et les enfants de cette crèche, c'est bien dommage que la chose n'ait pas été intégrée de manière plus sérieuse il y a plusieurs années, quand le projet était en cours d'élaboration. Nous demandons donc le renvoi au Conseil d'Etat pour qu'une réflexion sur cette collaboration un peu déficiente entre l'Etat et la Ville soit menée. Merci.
Une voix. Bravo !
Mme Patricia Bidaux (PDC). Vous ne serez pas étonnés que le groupe PDC souhaite amener quelques informations en supplément aux propos de M. Jean Batou. Situés dans le bâtiment de l'ancien arsenal, les enfants de la crèche Baud-Bovy ont eu l'opportunité d'utiliser gratuitement le jardin de 700 m2 adjacent à ses locaux pendant vingt et un ans. Les travaux qui seront effectués pour permettre d'accueillir les archives cantonales remettent en question non pas le jardin, mais sa taille. Effectivement, il diminuera de moitié: il passera donc de 700 à 350 mètres carrés, ce qui reste une surface - cela nous a été dit par les responsables de la crèche - sur laquelle il est possible de planter des arbustes et d'accueillir les jeux des enfants.
Le PDC tient à relever deux choses: premièrement, le jardin est maintenu. Il est certes plus petit, mais cela n'aura aucune influence sur les choix pédagogiques décloisonnés de la crèche Baud-Bovy. Deuxièmement, l'exigence des trois mètres carrés par enfant ne vaut que pour l'intérieur des locaux. Les enfants accueillis à la crèche Baud-Bovy ont bénéficié d'un plus pendant un certain temps - vingt et un ans, tout de même - mais cela n'est pas remis en cause: ils continueront à pouvoir s'ébattre à l'extérieur. Le groupe PDC, tout comme la majorité de la commission, vous recommande le dépôt sur le bureau du Grand Conseil, en vous remerciant de votre attention.
M. Jean Romain (PLR). Les archives sont importantes pour Genève. Il s'agit de leur trouver un bâtiment. Ce bâtiment a été trouvé. D'ailleurs, son acquisition par l'Etat a été facilitée par une fondation dont on ne dira pas le nom. Ce projet est maintenant sous toit et les travaux doivent démarrer, faute de quoi un certain nombre de subventions pourraient être perdues. Evidemment, il y a cette crèche, qui n'est pas du tout hors normes et qui a pu bénéficier pendant longtemps d'un terrain. C'est ce terrain-là qui pose problème aux yeux des pétitionnaires, pour qui le projet est insupportable. Je ne crois pas que cela soit insupportable. Il y aura toujours un terrain - qui, Mme Bidaux l'a dit, sera coupé de moitié, mais enfin, un terrain que beaucoup d'autres crèches ne possèdent pas ! Il faut bien se souvenir de cela. Donc, au fond, il y a eu un avantage pendant plusieurs années, cet avantage n'est pas supprimé, il est simplement réduit - de 700 à 350 mètres carrés. Peut-être qu'aux yeux de certains, le parallélépipède ne correspond pas à ce qu'il faudrait pour l'aspect éminemment pédagogique des crèches - ne rigolons pas ! Je crois que les choses sont dans l'ordre et le PLR vous demande de suivre l'opinion majoritaire, à savoir de déposer cette pétition sur le bureau du Grand Conseil. Merci, Monsieur le président.
M. Stéphane Florey (UDC), rapporteur. Pour clore ce débat en tant que rapporteur de majorité, je préciserai deux éléments. Effectivement, des solutions ont été trouvées concernant ce jardin, puisqu'il sera finalement d'une surface de 700 mètres carrés. Il sera donc doublé par rapport à ce qui était prévu au début. Je rappellerai aussi que la crèche Baud-Bovy est de toute façon parfaitement dans les normes et qu'elle fait malgré tout figure de privilégiée, puisque très peu de crèches aujourd'hui ont la chance de disposer d'un jardin. Finalement, cette crèche se situe dans un quartier qui comprend également un parc public, et il est parfaitement possible d'organiser des sorties avec les enfants dans ce parc, par ailleurs extrêmement bien situé. Je vous recommande donc de suivre la majorité de la commission et de déposer cette pétition sur le bureau du Grand Conseil. Je vous remercie.
Mme Léna Strasser (S). Ce projet d'archives cantonales doit être réalisé et est primordial pour Genève. Sur cela, nous sommes, je crois, tous d'accord. Nous avons vu en commission que les demandes de cette pétition ont été en partie prises en compte: notamment, le jardin de la crèche sera redimensionné suite aux discussions avec les pétitionnaires. Reste que, durant les travaux, la cohabitation risque d'être un peu difficile et que des nuisances pour la crèche sont probables. Nous déplorons cependant le manque de communication en amont de ce projet. Partagés, certains membres du groupe s'abstiendront peut-être, comme en commission, quant au dépôt de cette pétition sur le bureau du Grand Conseil. Merci.
Le président. Merci bien. Nous passons au vote.
Mises aux voix, les conclusions de la commission des pétitions (dépôt de la pétition 2065 sur le bureau du Grand Conseil à titre de renseignement) sont adoptées par 68 oui contre 10 non et 3 abstentions.