Séance du vendredi 18 octobre 2019 à 14h
2e législature - 2e année - 5e session - 24e séance

M 2530-A
Rapport de la commission des transports chargée d'étudier la proposition de motion de Mmes et MM. David Martin, Caroline Marti, Nicole Valiquer Grecuccio, Thomas Wenger, Paloma Tschudi, Yvan Rochat, François Lefort, Salima Moyard, Grégoire Carasso, Marjorie de Chastonay, Alessandra Oriolo, Mathias Buschbeck, Frédérique Perler, Pierre Eckert, Isabelle Pasquier, Jean Rossiaud, Adrienne Sordet, Philippe Poget, Sylvain Thévoz, Delphine Klopfenstein Broggini, Léna Strasser, Katia Leonelli, Pierre Bayenet, Jean Burgermeister pour une politique de mobilité favorisant l'habitat sans voitures
Ce texte figure dans le volume du Mémorial «Annexes: objets nouveaux» de la session V des 17 et 18 octobre 2019.
Rapport de Mme Caroline Marti (S)

Débat

Le président. Nous poursuivons avec la M 2530-A et je passe la parole à M. David Martin.

M. David Martin (Ve). Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, le 16 mai dernier la «Tribune de Genève» publiait un article intitulé: «Genève, capitale suisse de la marche, fief du vélo». Oui, Mesdames et Messieurs, les comportements changent, et ils changent vite. Les déplacements en voiture dans le canton sont passés de 50% en 2000 à 30% en 2015. A l'intérieur de la première couronne - soit les communes de Genève, Meyrin, Vernier, Onex, Lancy, Carouge, Chêne-Bougeries et Chêne-Bourg - c'est aujourd'hui une personne sur trois qui ne possède pas de voiture, ce qui représente une évolution de 10% en quinze ans. Chez les moins de 24 ans, le nombre de personnes disposant du permis a baissé de 10% durant cette même période, et c'est sans compter la récente mobilisation massive des jeunes en matière de climat. Les comportements changent donc vite, et il ne s'agit pas ici de stigmatiser les utilisateurs de la voiture, mais de prendre acte de cette évolution.

De la même façon que la voiture était une évidence pour les générations des Trente Glorieuses, vivre sans voiture devient maintenant une véritable option, et les gens s'en rendent compte. La motion que j'ai cosignée avec la députée Caroline Marti demande donc simplement que cette évolution soit prise en compte dans la planification des plans localisés de quartier, et on peut se réjouir du large soutien qu'elle a reçu de la part de la commission des transports. En effet, le surdimensionnement des parkings souterrains induit par la législation en vigueur a pour conséquence que des places restent vides, ce qui impacte les propriétaires d'immeubles s'agissant du financement des projets. Il en résulte que des places sont sous-louées à des utilisateurs extérieurs, avec comme corollaire des flux de trafic non souhaités. On pourrait aussi parler de l'impact sur les arbres, qui n'ont plus de pleine terre pour grandir, mais je vais stopper là l'énumération de la longue liste des implications de ces parkings souterrains.

On se réjouit donc du large soutien de la commission à cette motion ! Le fait qu'elle soit traitée lors de la séance des extraits est du reste extrêmement positif. On attend maintenant du Conseil d'Etat une réaction sérieuse à l'égard de ce texte. On attend de lui qu'il regarde vers l'avenir et qu'il prenne en compte de façon prospective les évolutions. Les PLQ qu'on planifie à l'heure actuelle vont se réaliser dans dix ou quinze ans, si bien que les erreurs qu'on fait aujourd'hui en matière de dimensionnement auront des conséquences pour l'avenir. Il faudra en particulier que le département des infrastructures prévoie une adaptation du règlement relatif aux places de stationnement sur fonds privés. Merci beaucoup. (Applaudissements.)

Une voix. Bravo !

M. François Lance (PDC). Je serai très rapide, Mesdames et Messieurs les députés ! Le groupe PDC votera en faveur de cette motion, qui a pour objectif d'adapter l'offre de parkings privés à l'évolution du comportement en matière de mobilité. Ce texte demande ainsi au Conseil d'Etat de revoir le règlement relatif aux places de stationnement sur fonds privés pour que les ratios minimaux de stationnement imposés aux constructeurs tiennent compte de cette évolution et s'y adaptent. La Fédération des architectes et ingénieurs est du reste favorable à cette mesure. Même si le département a déjà pris plusieurs initiatives allant dans le sens de cette motion, il est bon que le Grand Conseil puisse appuyer cette tendance constatée dans les habitudes des personnes qui résident essentiellement dans les zones urbaines. Au vu de ce qui précède, nous vous invitons donc à adopter cette motion telle qu'amendée en commission. (Applaudissements.)

Le président. Merci bien. La parole n'étant plus demandée, nous passons au vote.

Mise aux voix, la motion 2530 est adoptée et renvoyée au Conseil d'Etat par 42 oui contre 4 non et 1 abstention.

Motion 2530