Séance du
vendredi 23 février 2018 à
18h35
1re
législature -
4e
année -
12e
session -
67e
séance
R 845
Débat
Le président. Nous passons à l'urgence suivante. Nous sommes en catégorie II, trente minutes. Madame Valiquer Grecuccio, je vous laisse la parole.
Mme Nicole Valiquer Grecuccio (S). Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, je pense qu'il n'y a pas besoin de trop s'attarder. Pour moi, cette résolution relève du bon sens: nous avons aux Eaux-Vives un projet de plage magnifique et en harmonie avec le site emblématique de la rade. Quand on propose un projet et qu'on se rend compte qu'on n'a pas tout à fait les crédits pour réaliser les équipements sanitaires qui devraient compléter cet aménagement, la logique voudrait tout simplement qu'on revienne vers le parlement ou tout au moins à la commission des travaux pour expliquer pourquoi il y aura un dépassement ou pour faire une demande de crédit supplémentaire. Je trouve un peu particulier de devoir plaider aujourd'hui pour des toilettes en suffisance - mais pourquoi pas ? Cela veut simplement dire que les personnes doivent pouvoir bénéficier d'un certain confort. Inutile de rappeler que pendant l'été, les dames se retrouvent généralement dans de longues files d'attente pour aller aux toilettes. Il ne serait pas indiqué que l'eau de la plage serve à la fois pour la baignade et pour les besoins. Ensuite, pour l'environnement, les gens du quartier n'apprécieront pas beaucoup que des personnes - plutôt de sexe masculin - aillent se soulager ailleurs dans le quartier. Je trouve même assez indigne qu'on doive venir dans ce parlement expliquer des choses aussi triviales à propos d'un projet d'une telle qualité ! Je vous demande simplement de renvoyer cette résolution au Conseil d'Etat qui prendra toutes les mesures qu'il faut, à n'en pas douter, parce que la sagesse veut qu'un tel projet de plage inclue certains éléments de confort minimal. (Applaudissements.)
M. Luc Barthassat, conseiller d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, j'interviens brièvement pour tranquilliser quelques esprits chagrins à propos des WC de cette plage des Eaux-Vives. Pendant pas mal de temps, ce dossier a été mis un peu de côté et les gens ne se parlaient plus. Vous le savez parce qu'on a eu l'occasion d'en parler plusieurs fois, on a réussi à remettre les gens autour de la table, à lever les recours et à trouver une solution. Aujourd'hui, ces travaux ont commencé. Il ne s'agit pas, bien entendu, de faire une plage au rabais, mais le fait est qu'on a perdu passablement de temps et deux ou trois éléments du projet ont évolué: mes services, auxquels j'ai demandé une évaluation - je vous donne le scoop - ont calculé un dépassement de crédit situé entre 12 et 15 millions de francs, voire de 16 à 17 millions de francs. (Commentaires.) C'était inimaginable pour moi, vous savez à quel point je suis sensible par rapport aux deniers publics. Le but n'était donc pas de simplement venir devant ce Grand Conseil, sans y avoir vraiment réfléchi, pour vous demander 12, 15 ou 17 millions de francs, mais il s'agissait de bien évaluer la situation. Bien m'en a pris, puisque aujourd'hui, nous arrivons plutôt à une enveloppe avec un dépassement qui serait de 3 à 6 millions de francs. Je vois qu'il y a déjà eu quelques fuites, puisque certains se sont empressés de déposer des projets de lois et des motions allant dans ce sens, comme par hasard.
Entre-temps, certaines personnes ont exprimé des souhaits. Elles nous ont sensibilisés sur le fait d'avoir des WC qui pourraient servir toute l'année. Ce n'était pas ce qui était prévu pour cette plage; seuls des WC fonctionnant durant la belle saison étaient prévus. Pourquoi avoir des WC toute l'année, c'est-à-dire chauffés, ce qui n'était pas prévu à la base ? Pour que les SDF de notre canton puissent bénéficier de WC ainsi que de douches qui leur seraient mis à disposition pendant la période d'hiver. (Commentaires.) Je me suis empressé d'aller voir mon collègue Poggia pour savoir si ça répondait effectivement à une demande et à un besoin. (Commentaires.) Cette demande et ce besoin sont effectifs. Nous travaillons donc à savoir non seulement combien coûterait la transformation des WC pour une utilisation à l'année, mais aussi l'inclusion du deuxième aspect qui serait également effectif toute l'année.
Aujourd'hui, on peaufine les derniers calculs et, si besoin est, nous reviendrons devant ce Grand Conseil pour vous expliquer en détail ce qui devrait peut-être coûter entre 3 et 6 millions de francs plutôt qu'entre 16 et 17 millions, ce qui nous fera une économie de 10 millions !
Le président. Merci, Monsieur le conseiller d'Etat. Nous allons maintenant voter sur cette proposition de résolution 845.
Mise aux voix, la résolution 845 est adoptée et renvoyée au Conseil d'Etat par 65 oui contre 14 non et 1 abstention.