Séance du
jeudi 24 septembre 2015 à
20h30
1re
législature -
2e
année -
8e
session -
56e
séance
M 2102-A
Débat
Le président. Nous abordons le point suivant de notre ordre du jour, soit la M 2102-A, en catégorie II, trente minutes. Monsieur Patrick Lussi, vous êtes rapporteur et je vous donne la parole.
M. Patrick Lussi (UDC), rapporteur. Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, on fait un peu le ménage dans nos motions aujourd'hui ! Il n'en demeure pas moins que chacune de ces motions a été écrite à un moment donné pour répondre à un problème. A la commission des transports, nous avons eu dernièrement bien des explications de la part de M. le conseiller d'Etat quant aux questions de la régulation des feux, de l'établissement des ondes vertes, donc quelque chose a été fait. Le malheur, c'est que ça ne fonctionnait pas trop mal il y a quelques années et maintenant, pour que ça fonctionne, il semblerait que ça coûte des...
Le président. Il faudrait parler dans le micro, Monsieur le rapporteur.
M. Patrick Lussi. Pardon ?
Le président. Merci de parler dans le micro pour qu'on vous entende.
M. Patrick Lussi. Ah, excusez-moi: ça coûte des masses d'argent. Cela dit, même si ça risque d'en faire rugir certains, il semblerait que l'onde verte ait des conséquences positives non seulement sur la fluidité du trafic et le temps de déplacement mais aussi sur la pollution de l'air, les émissions de gaz. Très sincèrement, malgré les difficultés annoncées et les problèmes actuels, une régulation des ondes vertes serait bénéfique et irait dans le sens de l'intérêt général - je parle de l'intérêt des automobilistes, de ceux qui se déplacent en utilisant le trafic privé mais aussi public. C'est la raison pour laquelle nous vous demandons d'accepter cette motion et de la renvoyer au Conseil d'Etat.
Mme Lisa Mazzone (Ve). Mesdames et Messieurs les députés, cette motion date de 2012. Entre-temps, le chantre du moteur, des deux-roues motorisés et des ondes vertes est arrivé au parlement et ne manque d'ailleurs pas une occasion de critiquer ses prédécesseurs - surtout sa prédécesseuse - comme on peut l'entendre à longueur d'interventions... (Remarque.) Voilà, merci ! Si vous permettez que je continue, cette motion, qui demandait des ondes vertes, a donc été déposée en 2012. Entre-temps, que se passe-t-il ? Le conseiller d'Etat Luc Barthassat arrive et reprend les commandes, heureusement, comme il ne manque pas de le rappeler à chaque fois, mais on n'a toujours pas compris ce qu'il faisait; on a compris ce qu'il ne faisait pas, c'est-à-dire pas comme ses prédécesseurs, mais on n'a toujours pas compris ce qu'il faisait. (Commentaires.) Cela étant, on a entendu qu'il avait des velléités... (Commentaires. Brouhaha.)
Une voix. Il est sur Facebook ! (L'oratrice rit.)
Le président. Respirez, respirez !
Mme Lisa Mazzone. On a entendu qu'il avait des velléités de créer des ondes vertes. Nous, en tant que députés écologistes, sommes héritiers d'un bilan dont nous sommes fiers, qui a permis une diminution de 10% du trafic motorisé en ville... (Brouhaha.)
Le président. Madame la députée ?
Une voix. On n'entend rien !
Le président. Parce qu'il y a du bruit.
Mme Lisa Mazzone. Parce que vous parlez, Monsieur le député ! (Commentaires.)
Le président. S'il vous plaît !
Mme Lisa Mazzone. Ce n'est pas ma faute si mon micro...
Une voix. Non, non, c'est parce qu'il y a du bruit.
Le président. Un peu de silence, Mesdames et Messieurs !
Mme Lisa Mazzone. Merci, Monsieur le président. Les députés de mon groupe m'entendent, et c'est le principal.
Le président. Poursuivez, poursuivez.
Mme Lisa Mazzone. Je disais donc que nous sommes héritiers d'un bilan en matière de mobilité qui a permis de réduire de 10% les transports motorisés en ville. Alors quand nous voyons arriver ce genre de projets d'ondes vertes, nous nous interrogeons pour plusieurs raisons, d'abord quant à leur effet d'absorption du trafic. En effet, on risque au contraire d'augmenter le flux motorisé et donc le nombre de véhicules qui circulent. Dans le cas de Vernier, on se pose la question de la pertinence d'une onde verte qui va jusqu'aux Charmilles, amenant ainsi les gens jusqu'en ville - j'avais cru comprendre qu'on essayait justement de réduire le trafic motorisé en ville ! Nous nous questionnons aussi sur les mesures de sécurité pour les piétons, parce que ces ondes vertes concernent des endroits denses, à proximité d'écoles ou d'EMS, des endroits qu'on doit pouvoir traverser aisément avec une attente qui ne soit pas exagérée.
Quand on examine ces nouvelles propositions d'ondes vertes, on s'interroge donc, et d'autant plus au vu de leur coût. D'un côté, on nous dit qu'il est impossible de réunir 5 millions par année pour les pistes cyclables, qu'on n'en dispose pas, qu'il n'y a aucune possibilité d'aménager ces pistes cyclables; pourtant, on trouve l'argent pour créer de nouvelles ondes vertes qui, si on se penche de plus près sur ce qu'il en est, coûtent en réalité assez cher. Nous nous posons également des questions quand nous constatons que bien qu'on n'ait pas d'argent pour construire des pistes cyclables, on en a en revanche assez pour amender les cyclistes à tous les coins de rue, surtout quand ils se trouvent dans une voie de bus équipée d'un sigle vélo et que celui-ci disparaît tout à coup - on ne sait pas pourquoi - en laissant les cyclistes livrés à eux-mêmes...
Le président. Il vous faut conclure.
Mme Lisa Mazzone. Enfin, on ne les laisse pas livrés à eux-mêmes puisqu'on poste un agent pour les amender ! Aussi, nous sommes très dubitatifs quant à cette motion et nous la refuserons. Je vous remercie, Monsieur le président.
Une voix. Bravo ! (Quelques applaudissements.)
Le président. Merci, Madame la députée. Je passe la parole à M. le député Bernhard Riedweg pour quelques chiffres, j'espère ! (Exclamations. Commentaires.)
M. Bernhard Riedweg (UDC). Merci, Monsieur le président. Il faut se poser la question de la pertinence d'avoir des feux de signalisation à chaque carrefour: ne pourrait-on pas les désactiver à certaines heures de faible affluence afin de fluidifier le trafic ou mettre en place une onde verte ?
Présidence de M. Jean-Marc Guinchard, premier vice-président
Dans de nombreuses villes, dont Zurich, et dans différents cantons de Suisse, on saisit l'opportunité de faire clignoter les feux orange durant la nuit ou une partie du week-end, lorsque le trafic est moins intense, sur certains carrefours à une seule voie. Il paraît évident que la fluidité du trafic nocturne devrait s'en trouver améliorée, les nuisances sonores et la pollution de l'air diminuées. Il est très agréable de parler dans un silence pareil, merci, Monsieur le vice-président !
Le président. Merci, Monsieur le député. La parole va...
M. Bernhard Riedweg. Attendez, je n'ai pas terminé ! (Rires.) L'expérience montre qu'à l'approche d'un carrefour disposant d'un éclairage des passages pour piétons et ainsi configuré en ce qui concerne les feux, les automobilistes ont tendance à redoubler de vigilance. Afin d'être rassurés, les piétons pourraient actionner un bouton poussoir qui enclencherait les feux triphasés. Peut-on prendre le risque de libérer un carrefour de signalisation lumineuse en responsabilisant les conducteurs des véhicules en ce qui concerne leur sécurité et celle d'autrui ? Dans le cadre de la stratégie en matière de régulation, des évaluations ont été effectuées, dont les résultats devraient nous parvenir prochainement, quant à la possibilité de supprimer quelques feux et d'introduire des ondes vertes sur certains axes, voire d'installer des feux intelligents. Nous vous demandons de réserver un bon accueil à cette motion tout en nous réjouissant du dépôt très prochain du rapport du département de l'intérieur, de la mobilité et de l'environnement sur cet objet. Merci, Monsieur le vice-président.
Le président. Je vous remercie, Monsieur le député. Excusez-moi encore pour ce lapsus sans doute significatif ! La parole revient à M. le député Bertrand Buchs.
M. Bertrand Buchs (PDC). Merci, Monsieur le président. Le parti démocrate-chrétien refusera cette motion, non pas parce qu'il est contre les ondes vertes mais simplement parce qu'elle n'est plus utile, le département ayant déjà lancé le programme des ondes vertes. On aurait donc pu éviter d'en discuter !
Par ailleurs, on fait un mauvais procès au conseiller d'Etat Barthassat quand on prétend qu'il fait tout et n'importe quoi dans son département, ce n'est pas juste ! En effet, quand on parle de fluidification du trafic, on parle aussi de diminution de la pollution. Voilà maintenant des semaines qu'on se bat autour de la fluidification du trafic, et l'onde verte installée à Vernier non seulement démontre que les automobilistes gagnent du temps, mais la pollution de la route se voit diminuée car les véhicules ne se retrouvent plus en colonnes et ne sont donc pas à l'arrêt. C'est déjà un plus !
Beaucoup de projets ont été lancés ou relancés par le conseiller d'Etat Barthassat, nous sommes d'ailleurs étonnés de leur nombre. S'agissant de la pollution par exemple, il s'est mis d'accord avec la France afin d'établir une cartographie de la pollution et ainsi de coordonner les alertes en cas de pic, et d'autres décisions ont été prises. Je rappelle enfin, concernant les pistes cyclables, qu'il a pris la résolution de développer chaque année davantage le réseau de pistes cyclables, et il le fera. Son département est probablement le mieux géré de l'Etat ! (Rires.)
M. Eric Stauffer (MCG). Monsieur le président, je suis très étonné par la réaction des Verts. Le Mouvement Citoyens Genevois a écrit un texte dont je vous lis le titre: «Pour un retour aux ondes vertes». Pour une fois que le MCG soutient le parti des Verts ! De plus, la motion date de 2012, donc nous avions été visionnaires puisque, depuis, les Verts ont malheureusement pratiqué le «coitus interruptus»... (Rires. L'orateur rit.) ...et complètement fondu. Mais rien n'est perdu: essayons d'appeler la majorité du Grand Conseil au retour des ondes vertes.
Plaisanterie mise à part, on sait bien que pour les Verts, ce n'est en réalité pas l'écologie qui compte, car ils resteraient anti-voitures même si la voiture fonctionnait à la vapeur et ne polluait plus. En fait, ils se battent pour une certaine conception de la société, et tout ce qui pourrait contribuer à faire diminuer le niveau de pollution ne les intéresse pas dès lors qu'on parle de voitures. Tout ce qu'ils veulent, c'est contraindre les gens à suivre leur vision sociétale, c'est-à-dire se déplacer à vélo et en tram, et d'autres choses si possible - mais on parlera de ça après.
Bref, ce que je veux dire, Mesdames et Messieurs, c'est que des exemples ont démontré à réitérées reprises que ce qu'ont fait les Verts durant le règne de Mme Künzler a eu un effet néfaste sur la qualité de vie de l'ensemble de nos concitoyens, qui ont subi beaucoup plus de bruit, de pollution, de stress, et ce s'agissant de tous les modes de transport. Aujourd'hui, il nous appartient de corriger ceci car le peuple s'est exprimé et a sanctionné assez sèchement la conseillère d'Etat qui, je tiens à le souligner, n'a pas fait que des choses contre la population mais aussi quelques bonnes choses. Cela étant, la population l'a sanctionnée, et il revient aujourd'hui au PDC Luc Barthassat de reprendre les rênes de ce département dans l'état qu'on a connu.
Prenons quelques exemples: dans une commune que je ne connais pas du tout, à savoir celle d'Onex, une ligne de tram a été installée sur la route de Chancy, appelée des voeux des Verts et d'une majorité de ce Grand Conseil, ce qui est en soi certainement une bonne chose. Mais le problème...
Le président. Il vous faut conclure, Monsieur le député.
M. Eric Stauffer. Oui, oui, évidemment ! ...c'est que les ingénieurs se sont évertués à poser des feux partout. Si vous calculez leur nombre, et je vais conclure, sur le seul trajet entre Confignon et le Petit-Lancy, vous verrez...
Le président. Merci, Monsieur le député.
M. Eric Stauffer. ...qu'il y a une douzaine de feux... (Le micro de l'orateur est coupé.)
Le président. Désolé, Monsieur le député ! Je donne la parole à M. Jean Romain.
M. Jean Romain (PLR). Merci, Monsieur le président. Cette motion date de 2012, et il est vrai qu'on a déjà tenté de fluidifier le trafic. Cela dit, nous nous étonnons que les Verts n'approuvent pas les ondes vertes, qui relèvent tout simplement du bon sens. On se demande s'il aurait fallu des feux orange pour que le PDC se joigne à nous ! (Rires.) Evidemment, puisque tous les usagers ne se déplacent pas à la même vitesse ni dans la même direction, les ondes vertes des uns ne correspondent pas forcément aux ondes vertes des autres. Mais tout ce qui peut contribuer à la fluidité du trafic et au bon sens doit être entrepris. Cette motion demande non seulement d'étudier l'instauration d'ondes vertes au cas par cas, mais aussi de revoir la pertinence de certains feux inutiles, et le PLR la soutiendra.
M. Thomas Wenger (S). Mesdames et Messieurs les députés, chers collègues, cela me fait plaisir de prendre la parole après Jean Romain, j'espère qu'il m'écoutera. A un moment donné, lorsque le débat a lieu depuis quelque temps déjà, il est intéressant de le prendre sous un autre angle, et j'avais du coup envie de faire un peu d'étymologie dans ce Grand Conseil - j'espère que ma collègue Salima Moyard m'écoutera aussi ! D'un point de vue étymologique - on peut raconter à peu près n'importe quoi dans ce parlement, personne ne va vérifier - le terme d'onde verte vient du latin archaïque «odus vertum» et date du Ier siècle avant Jésus-Christ. Cette expression est née à la suite d'un fait divers... (Exclamations.) ...à savoir l'histoire d'un Romain qui fonçait à toute vitesse avec son char à boeufs et qui, malheureusement, a écrasé un poulet traversant la voie pavée. Qu'est-ce que ce terme signifie exactement, comment pourrait-on le traduire ? Par «au détriment de», voilà la racine étymologique de l'onde verte. Or c'est bien là le problème des ondes vertes: quand on donne le feu vert à un mode de déplacement, bien souvent, on en bloque d'autres.
Le parti socialiste n'est pas dogmatique sur la question des ondes vertes, je vous rassure ! (Exclamations. Quelques applaudissements. Le président agite la cloche.) Comme c'est mentionné dans le rapport qui - je vous prie de m'excuser, Monsieur le rapporteur - est un tout petit peu synthétisé voire pauvre, les TPG ont par exemple expliqué lors de leur audition qu'ils ne sont pas contre les ondes vertes mais qu'il faut les étudier au cas par cas et que l'une des conditions sine qua non pour leur mise en place est que ça ne doit pas ralentir les transports publics. En effet, on connaît la problématique de la vitesse commerciale des transports à Genève, qui ne respecte pas la loi et est l'une des plus basses de Suisse voire d'Europe. Ça ne doit donc pas se faire au détriment des transports publics, de la mobilité ou des piétons qui, avec des ondes vertes, peuvent attendre un moment au feu rouge pour pouvoir traverser.
Prenons les choses petit à petit; je pense que M. Barthassat, qui rigole, n'a pas attendu, et son département non plus, cette motion... (Remarque.) Attendez ! ...que nous refuserons pour notre part parce que le DETA a déjà mis en place une onde verte entre Vernier et Châtelaine. Nous, socialistes, refuserons cette motion pour l'instant car nous attendons les chiffres et le bilan de cette onde verte, nous voulons voir ce que ça donne. Nous sommes également inquiets quant à d'autres ondes vertes, notamment celle du «U lacustre». Pour l'instant, donc, nous refuserons cette motion qui n'apporte absolument rien de nouveau. Merci beaucoup.
M. Patrick Lussi (UDC), rapporteur. En préambule, j'admets que mon brillant préopinant M. Wenger a raison lorsqu'il qualifie le rapport de pauvre. Le rapport est sans doute pauvre, mais un rapporteur est là simplement pour rapporter ce qui a été dit, il n'est pas partisan. Et permettez-moi de vous indiquer, puisque nous siégeons dans la même commission, que vous auriez certainement pu enrichir énormément le débat si vous aviez déposé un rapport de minorité...
M. Thomas Wenger. Je n'y étais pas !
M. Patrick Lussi. Vous n'y étiez pas ? (Rires.) Mais l'un de vos collègues, au moins ! Au-delà de cela, deux choses m'ont quelque peu étonné, tout d'abord de la part des Verts, qui viennent de nous dire qu'avec les ondes vertes, on dépense des sous qu'on n'investit pas dans des pistes cyclables. Je veux bien admettre le raisonnement, mais si on compare la densité de circulation des véhicules motorisés sur les routes avec celle des vélos sur les pistes cyclables, l'onde verte a quand même toute sa justification !
Ensuite, un préopinant l'a déjà relevé, mais voilà deux ou trois fois ce soir que le PDC nous fait une très belle démonstration des qualités irremplaçables de son conseiller d'Etat. J'en viens à me demander pourquoi les membres de ce parti siègent et prennent la parole: puisque tout est si bien réalisé par le conseiller d'Etat, on pourrait se passer du PDC ! Merci, Monsieur le président.
M. Luc Barthassat, conseiller d'Etat. Mesdames et Messieurs, le sujet des ondes vertes me tient particulièrement à coeur, c'est d'ailleurs l'un de mes préférés au sein du département, n'en déplaise à certains. D'aucuns ont parlé de les rétablir, d'autres d'en mettre en place de nouvelles; quant à moi, mon souci - non seulement en arrivant dans ce département mais déjà bien avant - est d'essayer de faire quelque chose pour qu'elles soient fonctionnelles. Ainsi que je le mentionnais tout à l'heure, le problème réside dans notre parc de feux vieillissant. Je vous donne quelques exemples pragmatiques de cette politique de tous les jours, qui, de manière globale, concerne aussi demain et après-demain: la réouverture de certaines rues - notamment celles de l'Ecole-de-Médecine et Ami-Lullin - de même que la réintroduction de la fameuse présélection pour tourner à droite dans la commune de Vernier.
Nous nous sommes attaqués à ces ondes vertes en délimitant les axes les plus importants. Parce que, Mesdames et Messieurs de la gauche, nous ne sommes pas là pour faire des autoroutes urbaines sur lesquelles on roule à 80 ou 100 km/h, il suffit simplement d'établir cette fameuse onde verte pour que les automobilistes n'aient pas besoin de s'arrêter à tous les feux. En effet, s'arrêter égale bouchons, bouchons égalent pollution et pollution égale Mme Mazzone et M. Wenger pas contents... (Rires.) Mais bon, ils ne sont jamais contents, de toute façon ! Nous essayons donc de leur expliquer cela de la manière la plus simple et calme possible, même s'il y aurait souvent de quoi s'énerver face à tant de dogmatisme et d'incompréhension - ou de volonté de ne pas comprendre.
L'onde verte mise en place à Vernier est l'exemple flagrant de ce qu'on peut faire maintenant et qu'il n'était pas possible de faire il y a deux ans encore sous la houlette de mes prédécesseurs - je suis désolé de le répéter encore une fois - lesquels ont tellement contaminé mes services qu'il a fallu leur faire changer d'avis, leur demander de me dire ce qu'il était possible de faire plutôt que l'inverse et d'arrêter de passer quarante-cinq minutes sur une heure à se justifier en expliquant que cela coûtera très cher - ceci dit, c'est vrai, cela coûtera assez cher ! A Vernier, donc, nous avons réglé les feux sur un peu plus de trois kilomètres, ce qui a permis aux voitures de gagner du temps: 340 heures par jour... par semaine, pardon, rien qu'avec cette onde verte !
Des voix. Bravo ! (Applaudissements.)
M. Luc Barthassat. Cet exemple est l'un des plus parlants car nous avons de surcroît rouvert la présélection pour tourner à droite, soutenus par le PDC Vernier et bien sûr le MCG de la même commune. Je ne veux pas dire lequel de ces deux partis a lancé l'idée avant l'autre car, pour une fois, nous avons pu voir des gens se rassembler autour d'un projet commun et prouver à la mairie, qui était contre au départ, que nous allions obtenir de bons résultats. Excusez-moi, je relis mes notes et je constate qu'il s'agit bien de 340 heures de trafic gagnées par jour, non par semaine ! C'est encore mieux, alors vous pouvez m'applaudir encore une fois, merci, c'est sympa ! (Quelques applaudissements.) Eh oui, 340 heures ! La cerise sur le gâteau, c'est que cela a permis non seulement aux voitures de gagner du temps mais également aux transports publics ! Voilà ce qui agace un peu les bancs de ce côté-ci, n'est-ce pas ? (L'orateur désigne les bancs de gauche.) Vous voyez bien que lorsqu'on règle les choses comme il faut, tout le monde est gagnant, et les habitants de Vernier ne remarquent qu'une seule chose: plus un seul automobiliste n'emprunte de raccourci dans les villages ou les quartiers.
Le but du département, de ma part et de celle de mes services, est de délimiter différentes ondes vertes dans le canton. Celle de Meyrin-Vernier nous a coûté 300 000 F rien que pour la programmation des feux, qui étaient relativement nouveaux, et c'est sans doute celle qui coûtera le moins cher. A l'heure actuelle, nous sommes en train de travailler sur l'axe de Malagnou, pour lequel les frais s'élèveront à plus d'un million si nous voulons pouvoir réaliser l'onde verte sur trois kilomètres - il faudra en effet faire des adaptations. S'agissant de l'onde verte du lac, sur laquelle nous travaillons en collaboration avec M. Pagani, nous allons peut-être supprimer des places de parking, rallonger ou élargir des pistes cyclables afin que tout le monde gagne du temps. Sur cette voie-là ne roule aucun véhicule TPG, ce seront les cyclistes qui gagneront du temps et de la place pour mieux circuler, tout en laissant les voitures entrer et sortir de la ville par les grands axes sans faire des zigzags dans le quartier des Pâquis. A la route de Chancy, trajectoire que nous étudions également, c'est malheureusement le giratoire qui pose problème car qui dit giratoire dit ralentissement de toute la séquence. Dans ce cas de figure, c'est l'effet accordéon que nous devons améliorer, ce qui passera peut-être par des feux au giratoire.
Encore une fois, tout cela coûte de l'argent, et je compte sur vous pour me soutenir au niveau du budget, à tout le moins pour ce dernier axe qui est primordial pour vous, Mesdames et Messieurs du centre et de la droite qui le réclamez depuis longtemps, ainsi que pour vous, Mesdames et Messieurs de la gauche qui, bien que vous ayez tout fait pour y ralentir la circulation, y trouverez d'une certaine manière votre compte. Essayons de travailler tous ensemble; quand cela fonctionne, nous obtenons de bons résultats.
Pour conclure, je me réjouis de présenter certains éléments en lien avec le projet de loi sur le libre choix des transports, actuellement examiné par vos soins. Peut-être parviendrons-nous enfin à trouver une certaine paix des braves, n'en déplaise à M. Deneys qui s'explique sur Facebook au lieu d'écouter ce qui se dit dans ce Grand Conseil ! Je reprends les propos de M. Stauffer: c'est un petit puzzle dont nous devons réunir toutes les pièces et dont la photo sera un jour affichée en grand dans les couloirs de ce Grand Conseil ! Je vous remercie.
Une voix. Bravo ! (Applaudissements.)
Le président. Merci, Monsieur le conseiller d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, je vous invite à passer au vote.
Mise aux voix, la motion 2102 est adoptée et renvoyée au Conseil d'Etat par 48 oui contre 33 non.