Séance du jeudi 24 septembre 2015 à 17h15
1re législature - 2e année - 8e session - 55e séance

M 2047-A
Rapport de la commission des transports chargée d'étudier la proposition de motion de Mme et MM. René Desbaillets, Nathalie Schneuwly, Jean-Marie Voumard, Christo Ivanov, Stéphane Florey, Patrick Saudan, Patrick Lussi pour la pose urgente de signalisation lumineuse pour les piétons à divers endroits de Genève
Ce texte figure dans le «Recueil des objets déposés et non traités durant la 57e législature».
Rapport de M. Patrick Lussi (UDC)

Débat

Le président. Le point suivant de notre ordre du jour est la M 2047-A, dont nous débattons en catégorie II, trente minutes. Je passe la parole au rapporteur, M. Patrick Lussi... (Brouhaha. Commentaires.)

M. Florian Gander. Motion d'ordre !

Le président. Nous sommes saisis d'une demande de la part de... (Le président hésite.) ...M. Gander, à qui je cède donc la parole.

M. Florian Gander (MCG). Depuis tout à l'heure, ça n'a pas changé ! J'aimerais juste que vous transmettiez à Mme Forster Carbonnier, Monsieur le président, même si elle l'a exprimé oralement et pas forcément dans le micro, que je ne suis pas un couillon ! Je l'ai très bien entendue, elle a tenu ces propos lors du débat précédent. Je ne vais même pas lui répondre car elle n'en vaut pas la peine mais j'espère que le président fera le nécessaire. En tout cas, je demande des excuses formelles pour ces propos. Merci.

Le président. Merci, Monsieur le député, je transmettrai. Monsieur Patrick Lussi, vous avez la parole.

M. Patrick Lussi (UDC), rapporteur. Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, c'est avec une certaine satisfaction que je suis rapporteur sur cette motion, dans le cadre de laquelle un grand automobiliste, une personne qui fait des livraisons tous les jours, parle de la sécurité, des dangers et des problèmes des passages pour piétons. Cette motion a été discutée à trois reprises et a même fait l'objet d'une audition puisque nous avons entendu les TPG. Elle nous rappelle que même si des efforts sont faits en permanence, les passages pour piétons peuvent présenter des dangers, notamment s'ils ne sont pas suffisamment éclairés ou s'ils ne disposent pas d'une signalisation lumineuse dite intelligente pouvant avertir des dangers. C'est à la lumière de ceci que la majorité de la commission a décidé d'adopter cette motion sans amendement et vous demande, par son rapport, de l'accepter à votre tour et de la transmettre au Conseil d'Etat. Je pense en avoir assez dit pour le moment, Monsieur le président.

M. Bernhard Riedweg (UDC). Cette motion a pour objectif de retenir les piétons par des feux de signalisation lorsqu'ils traversent de grands carrefours dangereux par la diversité du trafic qui s'y déroule, tels que le rond-point de Rive, la place Bel-Air ou la place Neuve, où les automobilistes sont indisciplinés, se montrent impatients, forcent le passage et sont parfois dépassés par l'intensité de la mobilité à ces endroits. Certes, installer des feux de signalisation péjorerait la fluidité du trafic - c'est d'ailleurs pour cette raison qu'il n'y en a actuellement aucun à ces carrefours, dont la gestion semble très complexe; mais nous sommes persuadés qu'avec les techniques modernes disponibles, la direction générale de la mobilité serait en mesure de résoudre le problème de la fluidité du trafic automobile et des transports en commun en bloquant les piétons à des feux rouges avant qu'ils ne puissent utiliser les passages qui leur sont dévolus. Cela étant, ces feux pourraient être désactivés durant les heures nocturnes.

Il s'agit de trouver un juste équilibre entre les contraintes engendrées tout à la fois par les transports en commun, les voitures, les deux-roues et les piétons. Seule la question du financement d'installations de signalisation lumineuse intelligentes à ces carrefours, qui fonctionnent à la demande, pourrait être un obstacle à l'action rapide que suggère le texte de cette motion. Des îlots centraux pourraient être installés là où cela est nécessaire car ces carrefours sont vastes. Toutefois, il faut bien être conscient que même une gestion performante des flux piétonniers aux carrefours ne permet pas d'atteindre le risque zéro. Le piéton doit rester attentif, même si des feux limitent sa liberté de déplacement. L'Union démocratique du centre a accepté cette motion car elle est en faveur de la mixité des modes de déplacement. Pour cette seule raison, nous estimons qu'il est difficile de ne pas l'approuver. Merci, Monsieur le président.

M. Bertrand Buchs (PDC). Le parti démocrate-chrétien ne peut pas voter contre cette motion mais estime qu'elle enfonce des portes ouvertes. Je vous rappelle l'invite, qui consiste «à placer ou replacer des signalisations lumineuses (feux rouges-verts) intelligentes devant certains passages pour piétons». Il ne s'agit donc pas de tous les passages ! S'il est clair qu'il faut des passages pour piétons qui fonctionnent, je rappelle que le Conseil d'Etat est actuellement en train de revoir tout le fonctionnement des signaux lumineux, pas seulement pour les piétons mais aussi pour les voitures - cette modernisation va d'ailleurs coûter cher. Du coup, si on modernise les signalisations lumineuses, ce sera pour l'ensemble des usagers de la route, piétons compris, car il n'y a pas de feu rouge sans signal pour piétons.

Maintenant, le seul souci du PDC concerne les zones 30. Comme vous le savez, dans les zones 30, on n'a pas le droit de poser de signalisation lumineuse ni de passage clouté, et c'est là que se situe le vrai problème parce qu'on ne peut pas compter sur l'intelligence des automobilistes ou des motards. C'est donc un peu la loi de la jungle dans ces secteurs. Dans ma commune de Carouge par exemple, les gens ont dû repeindre eux-mêmes les passages cloutés parce qu'il était interdit d'en mettre, et on avait même des problèmes devant les écoles pour faire traverser les gamins tellement la loi est bête. Dans les zones 30, il n'y a plus rien ! Là, il faut faire confiance, mais je ne peux malheureusement pas faire confiance aux automobilistes. Il s'agirait donc de repenser les zones 30 et les zones 20 plutôt que de se concentrer sur cette histoire de signaux. Cela étant, allons-y, votons cette motion.

M. Jean Romain (PLR). Chers collègues, la tâche m'incombe de défendre l'excellent député René Desbaillets pour qui, vous le savez tous, la voiture n'avait plus aucun secret. A l'époque, René Desbaillets déplorait le fait que nombreux étaient les endroits à Genève où les piétons ne sont pas regroupés par une signalisation pour traverser la chaussée mais où le feu pour les voitures clignote et les piétons traversent de manière perlée. Or, puisque ceux-ci ont la priorité, cela stoppe sans cesse le flux des voitures, ce qui est particulièrement désagréable aux heures de pointe, vous le savez et René Desbaillets le savait aussi. La circulation déjà difficile, chers collègues, se voit davantage encore péjorée. Cette motion pleine de bon sens, à l'image de son auteur, demande simplement de placer des feux de signalisation afin de réguler le passage des uns et des autres, d'améliorer la fluidité et de diminuer l'énervement de tous, et le PLR va la soutenir !

Mme Salima Moyard (S). Mesdames et Messieurs les députés, il est de ces textes parlementaires qui ne vont pas changer la face du monde ni même la réalité de nos concitoyens, et cette motion en fait partie. Placer des feux rouges-verts pour piétons à des endroits intelligents - évidemment, parce qu'on les place d'ordinaire à des endroits bêtes ! - tel est son but. Les lieux incriminés sont Bel-Air, Rive et la place Neuve, où les piétons formeraient un flot continu empêchant les véhicules en tout genre - voitures, trams, bus - de passer. Oui, ces endroits sont fortement utilisés par tout le monde, des piétons aux véhicules, c'est vrai. Mais la question est la suivante: est-ce que des feux amélioreraient la situation ? Selon le travail réalisé en commission et le département, la réponse est non.

A Bel-Air, la suppression des feux a été demandée par les TPG car une analyse montrait que la situation était tout à fait satisfaisante sous réserve des très nombreuses voitures arrivant par la rue du Rhône, alors qu'elles n'y sont pas autorisées - mais que fait la police ? En ce qui concerne la place Neuve, la CMNS, soit la commission des monuments, de la nature et des sites, a refusé d'installer des feux sur cette magnifique place de notre cité - d'ailleurs, c'est plutôt une réduction de trafic qu'il faudrait opérer ici car ce sont bien les voitures qui se bloquent entre elles, voire bloquent le tram, et non les piétons. Enfin, au rond-point de Rive, des aménagements ont déjà été pratiqués suite à un malheureux accident, mais y ajouter des feux bloquerait pour le coup l'ensemble des voitures.

Par ailleurs, il est étonnant de relever que les signataires, cela a été souligné par M. Buchs, ne se soucient pas des coûts supplémentaires induits étant donné que les feux relèvent de la compétence cantonale et coûtent très cher - la commission des transports a pu s'en rendre compte il n'y a pas longtemps - ceci à l'heure de l'austérité voulue, prônée, invoquée comme un mantra par la majorité du gouvernement et du parlement. Dans ce contexte, on voit mal comment le renvoi de cette motion au Conseil d'Etat fera pousser des feux comme par magie. Cela dit - vous voyez que nous ne sommes pas complètement bornés - elle pourrait conduire à une réflexion plus générale et permettre d'étudier les carrefours dangereux pour les piétons, d'y redéfinir la priorité des modes de transport et d'envisager une panoplie de solutions, dont les feux ne sont qu'un élément, pour diminuer cette dangerosité. En résumé, un renvoi au Conseil d'Etat ne donnera probablement pas grand-chose s'agissant de la question posée par la motion; par contre, cela pourrait avoir une portée plus générale dans le sens que je vous indiquais.

Il est intéressant de constater, si vous lisez le rapport, que même les libéraux, dont le premier signataire faisait partie...

Le président. Il vous reste trente secondes.

Mme Salima Moyard. Je vais terminer, Monsieur le président. ...n'ont pas soutenu leur principal texte ! Le parti socialiste est tiède par rapport à cette motion, comme l'étaient ses commissaires. Néanmoins, son renvoi au Conseil d'Etat sera l'occasion d'un état des lieux, en lien avec le contreprojet à l'initiative 154, et c'est pour ces différentes raisons que nous la renverrons tièdement, je vous l'ai dit, au Conseil d'Etat, non sans quelques abstentions. Je vous remercie.

Mme Lisa Mazzone (Ve). Mesdames et Messieurs les députés, les Verts étant entiers, ils sont non pas tièdes mais bien froids devant cette motion. Pourquoi ? Parce qu'il est clair qu'il ne s'agit pas d'une question de sécurité. La sécurité des piétons est certes un sujet important sur lequel il faut se pencher sachant qu'il y a actuellement un certain nombre d'endroits où elle n'est pas assurée et qu'il relève de notre compétence et de notre responsabilité d'améliorer la situation; dans ce cas de figure toutefois, il ne s'agit pas de cela puisqu'on nous parle de trouver un moyen pour que les piétons traversent par grappes et non plus les uns après les autres. En effet, c'est bien embêtant quand ils traversent les uns après les autres, n'est-ce pas ? Ils bloquent systématiquement ici une voiture, là un scooter, quelle poisse !

Eh bien oui, quand on est piéton, on se déplace, et on ne le fait pas toujours par grappes mais des fois tout seul, d'autres fois les uns après les autres, et on en a le droit, on est libre de se déplacer ainsi. Mais on a aussi le droit de revendiquer une certaine sécurité. D'ailleurs, si on voulait s'intéresser à la sécurité, ce sur quoi il faudrait agir, c'est bien plus sur la vitesse de circulation des véhicules, ce qui permettrait d'assurer la sécurité des piétons tout en conservant, comme l'a dit M. Buchs, les passages pour piétons. Il faudrait réduire la vitesse de circulation des véhicules surtout dans les quartiers, et peut-être aussi - enfin, pas peut-être mais assurément ! - diminuer leur nombre pour améliorer la sécurité des piétons et ne pas aller dans la direction qu'a prise le parlement dernièrement. En effet, il y a quelques mois, ce Grand Conseil votait des feux à l'orange clignotant pendant la nuit, ce qui revient à enlever les feux de circulation à certaines heures; et maintenant, il revient avec une motion visant à remettre des feux de circulation parce qu'il n'y en a pas assez ?! Cela m'étonne beaucoup.

Il faut quand même savoir que Genève est l'une des villes à la densité de feux la plus élevée. Pourquoi cela ? Parce qu'on n'arrive pas à limiter la vitesse de circulation à cet endroit-ci, à donner la priorité aux piétons à cet endroit-là, voire à diminuer ou carrément à supprimer les voitures sur certains sites, comme avec les zones piétonnes que nous avons proposées en ville de Genève, qui apportent une réponse satisfaisante en termes de sécurité et de convivialité. Aussi, sans être complètement bornés, comme l'a dit ma préopinante, nous sommes complètement entiers et, face à cette motion absolument pas convaincante, qui ne s'attaque pas aux problèmes...

Le président. Il vous reste trente secondes.

Mme Lisa Mazzone. ...et ne cherche pas à résoudre la question de la sécurité des piétons, nous voterons non. Je vous remercie.

Présidence de M. Antoine Barde, président

M. Patrick Lussi (UDC), rapporteur. J'aimerais juste, Monsieur le président, indiquer très gentiment à ma préopinante socialiste que nous n'avons pas parlé d'endroits intelligents mais de signalisation intelligente: vous savez, celle qui repère un véhicule approchant et modifie la phase pour laisser passer le piéton - c'était juste une petite précision. Madame Mazzone, vous êtes bien gentille de dire que nous ne sommes pas cohérents. Mon Dieu, est-il logique, à deux heures du matin, quand rien ne se passe, de mettre des feux ? Pour nous, ce n'est pas faire deux poids, deux mesures, mais simplement adapter les mesures à la situation et aux conditions du moment. Enfin, l'un de vos propos m'étonne quand même: vous dites que cette motion ne vise pas la sécurité. Il est certain que la sécurité est un bien grand mot, dont tout le monde se gargarise. Et pourtant, cette motion a modestement l'ambition de sécuriser un peu mieux les deux côtés. Parce que vous ne comprenez peut-être pas ceci: j'imagine - car ça ne m'est jamais arrivé - que pour un automobiliste qui a un accident et blesse un piéton, c'est un énorme traumatisme aussi. Alors si on peut faire quelque chose pour améliorer la sécurité tant pour l'automobiliste que pour le piéton, mon Dieu, allons-y ! C'est la raison pour laquelle la majorité vous demande de renvoyer cette motion au Conseil d'Etat. Je vous remercie, Monsieur le président.

M. Luc Barthassat, conseiller d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, comme vous le savez, la question des feux est très importante pour le département, c'est même l'une des plus importantes en ce qui concerne la fluidité du trafic dans ce canton, que ce soit pour les véhicules privés, les transports publics, j'en passe et des meilleures. Aujourd'hui, Mesdames et Messieurs, notre parc de feux est plus que vieillissant puisque la plupart d'entre eux datent des années 70 - 80 pour les plus récents - ce qui fait que nous nous trouvons souvent dans l'impossibilité de les régler. Nous avons notamment pu le constater à travers le programme de mise en place des ondes vertes: quand on veut améliorer la fluidité d'un grand axe avec une onde verte, ce sont bien souvent les passages pour piétons qui posent problème. En effet, si on bloque des feux d'une manière ou d'une autre, tant ceux des piétons que des véhicules, cela a des incidences sur le quartier d'à côté, voire au-delà. C'est une mécanique d'horlogerie, Mesdames et Messieurs, que le réglage des feux, et il n'est pas facile de le faire avec un parc vieillissant.

Dans le plan décennal des investissements, j'ai demandé quelques millions par année afin que nous puissions un jour obtenir la fameuse centrale régionale du trafic - je vous en ai souvent parlé ici - soit une sorte de tour de contrôle sur le modèle de celle de Milan que nous sommes allés visiter: il s'agit d'un bureau qui réunit les transports publics, les taxis, la police et les services du feu, et où chacun peut régler les feux des routes presque à la seconde, qu'ils concernent les piétons, les véhicules ou les transports en commun. Nous n'avons rien de ce genre à Genève, et c'est là l'un des objectifs du département que j'ai mis en place depuis mon arrivée. Nous en sommes encore aux études, puis ce sera le tour des demandes budgétaires, et je compte sur votre soutien au moment voulu pour me fournir les moyens nécessaires.

Ainsi que cela a été souligné, le remplacement ou la mise en place de feux coûte très cher; venir aujourd'hui imposer l'installation de feux piétons à des endroits bien définis sur lesquels nous travaillons déjà - je pense notamment à Plainpalais, où seront aménagés une zone piétonne et un parking public - reviendrait à mettre la charrue avant les boeufs. En outre, cela risque non seulement de nous entraver quelque peu dans notre travail de réflexion et d'étude mais aussi d'avoir des conséquences directes ou indirectes sur le terrain. Voilà, Mesdames et Messieurs, où nous en sommes à l'heure actuelle, le département travaille sur cette question. Dans certaines zones, nous allons remettre des feux piétons, par exemple sur le quai Gustave-Ador, à la hauteur du Jardin anglais. A cet endroit, je pense qu'un passage sécurisé est nécessaire, mais si je suivais la politique menée par mes prédécesseurs, nous aurions déjà dû ajouter sept à neuf feux tout le long du quai, sous prétexte qu'on pourrait mieux les régler ! Or ce n'est pas le cas, et j'estime que si on veut traverser la route pour aller manger une glace, on peut patienter un petit instant afin de laisser passer les véhicules sur cet axe majeur aux abords du lac. Je rappelle une fois encore qu'un groupe de travail a été constitué avec la Ville de Genève pour parer à tous ces problèmes de feux, que ce soit pour les piétons, les véhicules motorisés ou les transports publics. En l'occurrence, si on ajoutait des feux à cet endroit, les transports publics seraient les premiers à en être péjorés. Aujourd'hui, les transports en commun ne sont pas demandeurs de feux de signalisation à cet emplacement, les associations de piétons que nous avons rencontrées lors des états généraux des transports non plus. Laissez-nous travailler les uns avec les autres, nous parvenons à trouver de bonnes synergies. Nous ne sommes pas là pour supprimer ou ajouter des feux mais bien pour agir sur le terrain de manière pragmatique et avec bon sens, et je compte sur le vôtre pour refuser cette motion.

Le président. Je vous remercie, Monsieur le conseiller d'Etat, et lance le scrutin.

Mise aux voix, la motion 2047 est adoptée et renvoyée au Conseil d'Etat par 52 oui contre 25 non et 4 abstentions.

Motion 2047