Séance du
jeudi 7 mai 2015 à
17h
1re
législature -
2e
année -
5e
session -
28e
séance
RD 1094
Le président. Mesdames et Messieurs les députés, nous avons appris avec une grande tristesse le décès de notre collègue Pierre Weiss à l'âge de 63 ans, des suites d'une longue maladie contre laquelle il s'est battu avec un courage et une détermination admirables. A la famille de M. Weiss, à sa femme et à son fils présents à la tribune, nous disons toute notre sympathie en ce moment douloureux. Pour honorer sa mémoire, je vous prie d'observer, Mesdames et Messieurs les députés, un instant de silence. (L'assemblée, debout, observe un moment de silence.)
Elu au Grand Conseil en 2001 sur la liste du parti libéral, M. Weiss fut réélu en 2005, 2009 et 2013. Son activité parlementaire fut très riche: il participa aux travaux de nombreuses commissions - contrôle de gestion, énergie, CACRI, ad hoc sur le personnel de l'Etat, grâce, pétitions - et assuma en outre la présidence de la commission des finances, mais aussi de l'enseignement supérieur, de l'économie, des affaires sociales et de la fiscale. Il fut enfin chef du groupe libéral entre 2005 et 2007.
Ce grand amateur d'opéra, de voyages et de lecture s'est beaucoup investi dans la vie politique, économique et sociale de la cité. Parmi les diverses activités qui l'occupèrent, on citera celle d'enseignant en sociologie à l'Université de Genève, d'éditorialiste, de chroniqueur, mais aussi de président du parti libéral suisse, d'adjoint au maire de sa commune de Soral ou encore de président de la LICRA Genève et de la section genevoise de l'Association Suisse-Israël. Il participa également activement au processus qui mena à la fusion des partis libéral et radical.
Au Grand Conseil, ses intérêts portèrent notamment sur la politique de l'emploi, la formation ou encore la fiscalité des personnes morales et physiques. Il souhaitait également améliorer le fonctionnement et les finances de l'Etat et voir se réaliser une traversée lacustre. S'agissant des objets dont il fut l'initiateur, on relèvera qu'ils eurent pour thèmes les transferts de tâches entre le canton et les communes, les cinq cents ans de Calvin, le latin, le personnel de l'Etat et la revalorisation de la fonction de cadre supérieur, l'emploi dans le secteur bancaire, l'instruction publique ou la politique culturelle.
Avant de passer la parole aux groupes qui souhaitent s'exprimer, je prie Mme Salima Moyard, membre du Bureau, de bien vouloir donner lecture du courrier 3468, la lettre d'hommage du Conseil d'Etat.
M. Serge Hiltpold (PLR). Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, chère famille présente à la tribune, c'est avec une profonde et grande tristesse ainsi que beaucoup d'émotion que nous avons appris le décès de notre collègue Pierre à la suite du long combat qu'il a mené contre la maladie avec courage et dignité, entouré des siens. Son parcours politique a été évoqué par notre président à l'instant, tout comme sa passion pour la musique et notamment l'opéra. Vous me permettrez ainsi une brève métaphore musicale.
La politique est une oeuvre, dans laquelle Pierre a joué de nombreuses partitions, interprété plusieurs voix dans des tonalités et des rythmes bien différents, toujours avec passion et en y consacrant beaucoup de travail - on n'acquiert pas une certaine virtuosité sans répétitions, parfois quelques erreurs, mais toujours en exécutant la pièce avec passion et conviction. Il a tenu différents rôles, comme celui de premier violon dont la relation avec le chef d'orchestre, le groupe ou les musiciens est spécifique, interprété le rôle de basse lorsqu'il fallait venir en soutien des autres, ou alors s'est démarqué de la ligne musicale. Fin lecteur à vue pour donner le change ou pratiquer l'improvisation, il n'oubliait jamais un «da capo» pour recommencer le discours et le marteler «ad libitum».
Depuis quelques mois, les bémols et les accords mineurs ont engagé un decrescendo du souffle de vie vers la gravité du lento, et enfin la puissance du silence. Il est désormais à l'écoute de sa musique intérieure, de lui-même, du juste accord, celui de la liberté qu'il a toujours défendue avec foi et conviction. Chers collègues, chère famille, ayez une pensée pour lui lorsque vous entendrez résonner le son de la Clémence.
M. Eric Leyvraz (UDC). J'ai eu la chance de côtoyer Pierre Weiss pendant presque dix ans, notamment à la commission des finances où sa vive intelligence avait tout loisir de s'exprimer. Redoutable dans le débat, il analysait ses dossiers avec attention, était d'ailleurs rarement pris en défaut. Incisif, il plaçait habilement ses arguments, maniait avec gourmandise le deuxième degré qu'il saupoudrait parfois d'une mauvaise foi jubilatoire. Pouvant être fulgurant dans ses réponses, il savait aussi distiller des phrases obscurément alambiquées dont il avait le secret. Il avait le don d'enflammer les débats en plaçant au bon moment et au bon endroit, en toute innocence bien sûr, l'étincelle qui allait faire «boum !». Ce qu'il y avait de très agréable avec lui aussi, c'est qu'on pouvait rapidement laisser la politique de côté pour aborder des sujets où apparaissaient sa grande culture et son amour de l'opéra.
Il a su, durant sa maladie, faire preuve d'un courage exceptionnel. Je suis resté sans voix quand, alors que je le conduisais en voiture à un rendez-vous, il m'a expliqué calmement ce qui lui arrivait et sa détermination à lutter. Chapeau bas devant cette attitude admirable ! Aujourd'hui, il n'y a plus de gauche ni de droite, de partis politiques, tout cela apparaît d'un coup bien dérisoire; il y a juste des femmes et des hommes qui rendent hommage à l'un des leurs parti trop tôt, au moment où, après une vie de travail, on peut s'attendre à récolter tranquillement des fruits mérités et longuement mûris.
Beaucoup de gens passent sur ces bancs parlementaires, qui sont souvent rapidement effacés de nos mémoires. Mais pour certains, et Pierre Weiss en fait partie, leur forte personnalité et leur apport à la collectivité ont marqué durablement ce Grand Conseil, si bien que le vent de l'oubli n'emporte pas leur nom. Pierre Weiss a aimé son canton, sa commune, il a beaucoup donné de ses capacités hors du commun, de ses connaissances et de son temps à la «res publica»; Genève peut lui en être reconnaissante. Nous disons notre peine sincère à sa famille et à ses proches, combien nous pensons à eux dans ces durs moments de la séparation et à quel point ils peuvent être fiers de cet homme remarquable.
M. Jean-Marie Voumard (MCG). En ce pénible moment de deuil, nous tenons à rendre hommage à notre collègue Pierre Weiss et à sa très grande personnalité. Adversaire certes, parfois coriace, Pierre était respecté malgré les différences d'opinions, lesquelles alimentent la richesse de notre république. Pierre avait une haute idée de sa fonction, et il était un homme de convictions. Au moment où il nous quitte, il convient de voir l'essentiel, soit l'être humain. Les membres de notre parti ont admiré sa force, son courage, sa détermination et sa capacité à résister face à l'adversité et à la maladie. J'espère qu'il me pardonnera si ma traduction n'est pas correcte, mais sachant qu'il affectionnait particulièrement le latin, j'aimerais dire: «vale et requiesce in pace», «va et repose en paix». A sa famille et à ses proches, nous présentons nos sincères condoléances.
M. Patrick Saudan (PLR). Mesdames et Messieurs les députés, Pierre était quelqu'un de particulièrement courageux, de même qu'un homme de convictions. La Rochefoucauld disait que ni le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face; je crois que Pierre Weiss a regardé la mort en face. C'était un homme de convictions, et l'une de ses convictions était chevillée à son corps: la lutte contre les exclusions de personnes en raison de leur origine ou de leurs idées politiques.
J'aimerais rendre hommage à son combat et au dernier message qu'il nous laisse. Il a en effet lutté contre l'exclusion d'un groupe de femmes et d'hommes qui, bien souvent, s'isolent d'eux-mêmes, à savoir les malades en phase terminale. D'eux-mêmes, ceux-ci s'excluent de la société, de la vie publique, et Pierre a décidé de réagir contre cela par son attitude. Vous savez qu'il a médiatisé sa maladie et le traitement qu'il a reçu durant ses derniers mois, il s'est exposé, non pas pour lui, parce que c'était un homme lucide et qu'il se savait condamné à très court terme, mais pour toutes les personnes qui se retrouvent dans le même cas de figure que lui.
Je sais que son apparence, modifiée par la maladie et le traitement qu'il suivait, en a perturbé certains, qui ont été dérangés, et c'est tout à fait humain parce qu'on n'aime pas la maladie, surtout quand elle est synonyme de décès à brève échéance. Mais Pierre a eu le courage d'avoir ce comportement. Le message qu'il nous livre, c'est que toute personne malade, tant qu'elle en a la force et l'envie, a droit à une vie publique et reste membre à part entière de notre communauté jusqu'à son dernier souffle. Pour cela, merci, Pierre.
M. Yves de Matteis (Ve). Mesdames et Messieurs les députés, Pierre Weiss, cela a été dit, était l'un des ténors de ce parlement. Mais si je prends la parole aujourd'hui, ce n'est pas pour parler du député, mais bien du citoyen engagé dans le monde associatif, plus particulièrement dans la lutte contre le racisme et l'antisémitisme. Pour ma part, c'est dans le cadre d'événements organisés par la LICRA, association qu'il présidait, que j'ai appris à le connaître. Même si nous ne partagions pas forcément les mêmes idées, notre engagement commun contre le racisme nous réunissait souvent. Plus que d'autres, Pierre Weiss était parfaitement conscient du fait qu'il n'est jamais trop tôt pour tenter de lutter contre le racisme et l'antisémitisme. C'est la raison pour laquelle la LICRA avait notamment collaboré avec le DIP dans le cadre d'un projet passionnant intitulé «Dessinons ensemble contre le racisme», qui visait à sensibiliser les jeunes enfants et les adolescents.
Comment ne pas déplorer la disparition de l'un de ces libéraux humanistes qui ont fait la fierté de Genève et ont tant apporté à notre canton ? Car aujourd'hui, Pierre Weiss peut être associé à cette lignée et à ces valeurs que défendent tant l'école que notre constitution. Pas plus tard que la semaine dernière, à l'occasion d'un débat organisé par la CICAD durant le Salon du livre, nous avons souligné l'apport de ce député qui était aussi, à sa manière, un militant; nous avons déploré sa disparition et le fait qu'il ne pourrait plus défendre une cause qui en a tant besoin, aujourd'hui plus que jamais.
Mais Pierre Weiss, ce n'était pas que cela. Le député ou même le militant n'était pas forcément là où on l'attendait. Ainsi, je l'avais croisé à la mairie des Eaux-Vives à l'occasion de la première cérémonie de partenariat enregistré fédéral dans le canton de Genève. Il avait tenu à être présent et à montrer, en tant qu'élu et par sa seule présence, que l'égalité des droits ne se limite pas aux questions liées au racisme ou à l'antisémitisme. Pour toutes ces raisons, je me souviendrai toujours avec émotion et respect de Pierre Weiss, même si je le connaissais peut-être moins bien que la majorité d'entre vous, qui avez siégé avec lui durant de nombreuses années. Je m'associe, ainsi que tout mon groupe, aux condoléances qui ont déjà été présentées à sa famille et à ses proches.
M. Pierre Vanek (EAG). Mesdames et Messieurs les députés, il y a un proverbe latin qui dit: «Des morts on ne dit que du bien». Paradoxalement, j'aimerais rendre un hommage sincère à Pierre Weiss, non pas en disant du mal de lui mais en soulignant combien, de notre point de vue, c'était un adversaire déterminé en matière d'économie, de fiscalité, de social, d'environnement, de logement. J'ai de la peine à songer à un seul domaine où nous n'ayons pas été des antagonistes farouches et déterminés. Ce soir, je ne lui donne raison sur aucun de ces plans. J'ai cité un certain nombre de domaines et j'ajoute même - cela a été évoqué dans l'hommage du Conseil d'Etat, me semble-t-il - la fusion du PLR, où Pierre Weiss a joué un rôle significatif. Il était donc l'un des auteurs de la disparition du parti radical, que je regrette. Cet hommage consiste à dire que précisément dans ces domaines-là, il a été un adversaire très déterminé, très efficace, et sans nul doute sa disparition est-elle un affaiblissement sérieux pour son parti. C'est un hommage que je lui rends de tout coeur et que je voudrais qu'on me rende à moi aussi, c'est un hommage sincère.
Ensuite, on peut sombrer dans ce qui est à mes yeux une certaine facilité, à savoir rendre un hommage à la personne en disant - je crois que le député Leyvraz l'a dit et je respecte tout à fait cette opinion - qu'au-delà des contradictions politiques, celles que je viens d'évoquer, Pierre Weiss avait des qualités humaines; sans aucun doute, je les reconnais pleinement, et j'ai appris ces derniers temps à le connaître sous cet angle-là. Mais le député Leyvraz a dit que ces contradictions politiques étaient un peu dérisoires. Pour ma part, j'aimerais rendre un hommage inverse à Pierre Weiss en disant qu'au contraire, le fait d'avoir continué dans cette salle, dans ses engagements, dans ses combats, malgré le calvaire évident qu'a représenté sa maladie, d'avoir continué jusqu'au bout à participer à un combat politique avec les moyens qui étaient les siens, avec courage et détermination, c'était une manifestation pour lui de l'importance et de la noblesse de la politique et du combat autour de l'avenir de la cité.
Ce combat-là n'est d'aucune manière dérisoire, ce n'est pas une écume par-delà laquelle il faudrait chercher des qualités humaines ou des choses plus importantes, c'est un combat très important, c'est un combat noble, c'est un combat citoyen essentiel dans lequel Pierre Weiss s'est engagé pleinement, et j'aimerais, au nom de notre groupe qui ne partage pas une seule de ses idées, le remercier a posteriori pour cet engagement et dire que c'est avec émotion que nous prenons aujourd'hui congé de cet adversaire.
Mme Salima Moyard (S). Mesdames et Messieurs les députés, c'est un député important de cet hémicycle qui nous a quittés il y a presque deux semaines, après avoir courageusement affronté une longue et pénible maladie. Je me souviens de l'une de nos dernières discussions, où je lui demandais si, à la place d'être ici au Grand Conseil, il ne devrait pas prendre un peu de repos, loin de l'agitation parfois excessive, vous en conviendrez, de notre chère salle. Il m'avait répondu: «Mon médecin m'a conseillé de faire ce qui me plaît, et venir débattre aujourd'hui et vous contrer, c'est faire ce qui me plaît, donc je suis là !»
Pierre Weiss était un homme qui ne laissait pas indifférent, c'était une figure tutélaire, imposante, du PLR, à côté de qui, j'en suis sûre, il n'a pas toujours dû être facile d'exister. Ne nous voilons pas la face: Pierre Weiss n'était ni Ensemble à Gauche ni socialiste. Pour notre groupe, il incarna souvent dans cette enceinte un libéralisme décomplexé, des attaques incessantes contre la fonction publique et les prestations de l'Etat, une conscience de classe bien assise ainsi qu'une vision de la société qui n'était pas la nôtre, et ne l'est toujours pas. Mais Pierre, ce n'était pas que cela. C'étaient aussi des convictions et des valeurs, certes opposées aux nôtres mais défendues avec engagement, bagout, humour souvent, rhétorique brillante, finesse de l'analyse et qualité du verbe. Pierre Weiss, tout le monde en conviendra, était un homme cultivé et intellectuellement brillant; il le savait et en jouait parfois, au point de devenir, notamment avec la toute jeune députée que j'étais dans ce parlement en 2009, un brin paternaliste.
Mais Pierre Weiss, comme l'a élégamment rappelé Yves de Matteis, c'était également l'engagement associatif, point commun avec la gauche s'il en est, notamment comme président de la LICRA, au service de la défense de la liberté, soit, pour nous autres socialistes, le «bon côté» des libéraux, celui qui ne supporte pas l'intolérance ni le repli sur soi. Enfin, le point commun sur lequel Pierre et moi nous sommes retrouvés fut le goût de l'enseignement et de la transmission du savoir, l'amour des langues - dont le latin bien sûr, certains s'en souviennent peut-être, mais pas seulement - et la qualité de la formation des élèves de tous âges. Pour conclure, Pierre Weiss fut, dans ses valeurs, un adversaire acharné de la gauche, c'est certain; mais le groupe socialiste gardera aussi de Pierre le souvenir d'une personnalité de grande qualité et d'un maître de l'art oratoire.
En ce moment de deuil, nous souhaitons du courage à son épouse et à sa famille, tout en rappelant qu'au-delà de notre petit parlement, et c'est bien ainsi, le cycle éternel de la vie continue, avec ses joies et ses instants de douleur. Je vous remercie.
M. Guy Mettan (PDC). Il est toujours difficile de parler d'un ami et d'un allié politique. J'aimerais brièvement rendre hommage aux trois Pierre Weiss que j'ai eu l'occasion de connaître pendant les douze ans où nous avons siégé ensemble dans ce Grand Conseil - même plus: treize ans et demi. Le premier Pierre Weiss, c'était l'homme politique. Nous n'étions d'accord, cela a été dit par certains dans cette salle, sur presque rien, mais toujours avec conviction. Pierre était un homme de convictions et, en politique, il est essentiel d'avoir des certitudes, d'être ferme sur ses valeurs et ses idées. De ce point de vue là, Pierre était vraiment l'un des hommes politiques de convictions les plus forts qu'il m'ait été donné de connaître. Une autre de ses qualités, c'est qu'il était un homme d'idées. Or en politique, il ne suffit pas simplement de crier, de s'insurger, il faut aussi être capable d'amener de nouvelles idées sur le terrain lorsque des situations sont difficiles. Et des idées, Pierre en avait à revendre. Ainsi, ce n'était pas l'un de ses moindres mérites que de nous avoir fait partager à la fois ses convictions et ses idées.
Le deuxième Pierre Weiss, c'était l'allié. Comme vous savez, en politique, il est extrêmement difficile d'être l'allié de quelqu'un: soit on est taxé de suiviste ou de caniche si on respecte à la lettre la ligne qu'on s'est imposée, soit on est vite qualifié de traître dès qu'on s'écarte un tant soit peu de la ligne - chacun a pu éprouver cela, quelles que soient ses convictions politiques. En tant que PDC, nous avons été alliés au sein de l'Entente, et je dois dire que Pierre, malgré toutes nos divergences - parfois un ruisseau nous séparait, de temps en temps un fossé, plus rarement heureusement des abîmes - a été un allié extrêmement loyal: il nous a toujours soutenus, quelles qu'aient été nos divergences, il était toujours là, il ne nous a jamais dénigrés ni salis, ce qui montre aussi la qualité intrinsèque de cet homme.
Enfin, le troisième Pierre Weiss à qui je souhaite rendre hommage, c'était l'ami. Je l'ai connu pendant quarante ans, et nos destins ont finalement été parallèles: nous nous sommes croisés sur les bancs de l'université dès 1975, et puis nous avons chacun mené un parcours politique dans deux partis alliés, différents mais assez semblables. Eh bien cet ami, lui aussi, a toujours été fidèle, dans toutes les circonstances, dans le privé comme dans le public, et cela mérite d'être rappelé. Pour toutes ces raisons, j'aimerais, au nom du parti démocrate-chrétien et en mon nom propre, lui dire notre amitié, de même que notre douleur et notre sympathie à Laura, à ses enfants et à toute sa famille.
Le président. Merci, Monsieur le député. Je vais suspendre la séance quelques minutes, puis nous reprendrons les points de notre ordre du jour. Mesdames et Messieurs les députés, je vous remercie.
La séance est suspendue à 17h28.
La séance est reprise à 17h36.