Séance du
vendredi 6 juin 2014 à
15h
1re
législature -
1re
année -
9e
session -
55e
séance
M 2000-A
Débat
Le président. Mesdames et Messieurs, nous attaquons notre séance des extraits avec la M 2000-A. Le rapporteur, M. Voumard, ne prenant pas la parole, je la passe à M. Bernhard Riedweg.
M. Bernhard Riedweg (UDC). Merci, Monsieur le président. Cette proposition de motion sollicite les moyens financiers de l'Etat sous forme de subventions avec la prime à la casse pour les véhicules à moteur remplacés par des véhicules électriques, l'acquisition de véhicules électriques, des rabais ou une exonération d'impôts sur des véhicules à moteur électrique et la gratuité du stationnement en surface au centre-ville pour les véhicules électriques. Que voilà de bonnes propositions pour remplacer une partie des 220 000 voitures ainsi que les 50 000 motocycles et 3000 bateaux immatriculés dans le canton ! Actuellement, 160 véhicules électriques sont immatriculés à Genève, tandis que 2800 vélos électriques sont subventionnés depuis 2010. Le potentiel de subventions est immense ! La seule invite qui aurait mérité d'être mentionnée est celle du financement des subventions de l'Etat. Par manque d'argent, l'Etat devra soustraire les montants nécessaires aux subventions des véhicules électriques dans d'autres rubriques concernant la mobilité, et c'est ce qu'on lui demande de nous communiquer dans une étude approfondie en lui renvoyant cette motion. Merci, Monsieur le président.
Mme Lisa Mazzone (Ve). Mesdames et Messieurs les députés, le groupe des Verts avait déjà eu l'occasion de s'exprimer sur cette motion, puisque le rapport n'avait pas été rendu dans les délais. J'ai eu beaucoup d'intérêt à lire ce rapport et me réjouis en particulier que la motion finale ait été améliorée par les travaux de la commission. Cependant, un écueil majeur demeure pour le groupe des Verts: il s'agit de la dernière invite, qui demande - comme vient de le dire M. Riedweg - la gratuité du stationnement pour les véhicules électriques. Comme je l'avais dit il y a quelques mois, les marchands de peinture verte vendent aussi des bouchons, et les bouchons à Genève sont toujours aussi importants. Ce n'est pas en remplaçant bêtement et simplement les automobiles par des véhicules électriques que l'on résoudra l'ensemble du problème de mobilité. Le problème de mobilité par les véhicules individuels motorisés est aussi un problème d'espace public, d'encombrement de l'espace public dû au nombre important de voitures immatriculées à Genève. A ce titre, je vous renvoie une fois de plus au calcul que j'avais effectué quant au nombre de terrains de football nécessaires pour accueillir l'ensemble du parc automobile genevois, soit plus de 350. Par conséquent, cette dernière invite est rédhibitoire pour le groupe des Verts, qui refusera cette motion et vous invite à réfléchir au problème de mobilité de manière plus globale et à intégrer la réappropriation de l'espace public dans votre réflexion, ainsi qu'à soutenir d'autres modes de transport comme les transports publics, notamment avec notre initiative 154 pour des transports publics plus rapides. Je vous remercie.
Le président. Merci, Madame la députée. La parole est à M. le député Christian Flury, qui n'est pas là. Je passe la parole à M. le député Bertrand Buchs.
M. Bertrand Buchs (PDC). Merci, Monsieur le président. Je rêve d'un jour où il n'y aura plus de tranchées entre les pro-voitures et les anti-voitures, les pro-vélos... (Remarque.) Plus de tranchée couverte de Vésenaz, oui ! Je crois qu'il faut arrêter cette discussion dogmatique sur la circulation. Il faut trouver un intérêt commun à tout le monde. Nous sommes tous pour des transports publics plus rapides, mais on essaie aussi de développer un autre type de transport individuel. Il faut trouver une solution pour que tout le monde soit d'accord. En étant d'accord, on avancera rapidement vers des solutions que les gens accepteront. Sinon, on sera toujours dans un combat pro/anti, on n'avancera plus et on ne fera plus aucun projet pour Genève. Je vous remercie.
M. Pascal Spuhler (MCG). J'aimerais juste dire deux petits mots. Il est vrai que nous sommes en séance d'extraits, et il aurait été bien de pouvoir passer rapidement là-dessus, mais enfin...
Cette motion date un peu. Il faut en effet promouvoir les déplacements et les véhicules électriques. Mais je rebondis sur la remarque de Mme Mazzone, qui mentionnait la dernière invite: j'estime que si nous installons des places de stationnement pour les véhicules électriques, il n'y a pas de raison que celles-ci soient gratuites. Il va quand même falloir faire des installations un peu plus coûteuses qu'un simple trait de peinture par terre. Il me semble qu'au même titre que tous les autres usagers des voies de circulation, ceux qui utiliseront des véhicules électriques auront à payer leur place. Ce n'est pas parce qu'ils font un pas en direction de l'écologie qu'ils n'ont pas à payer le stationnement en ville, qu'ils soient en voiture ou en deux-roues électrique.
Présidence de M. Antoine Barde, premier vice-président
Le président. Merci, Monsieur le député. La parole n'étant plus demandée, nous allons voter sur cette motion, c'est-à-dire son renvoi au Conseil d'Etat.
Mise aux voix, la motion 2000 est adoptée et renvoyée au Conseil d'Etat par 43 oui contre 9 non et 6 abstentions.