Une nappe d’eau souterraine est une eau contenue dans les interstices ou les fissures d’une roche du sous-sol que l’on nomme aquifère. Seule l’eau libre, c’est-à-dire l’eau capable de circuler dans les roches poreuses, fait partie de la nappe qui approvisionne les réseaux de distribution d’eau potable.
Selon leurs débits et la profondeur à laquelle elles se trouvent, les eaux souterraines du canton de Genève sont classées en trois catégories : les nappes de faible capacité, les nappes profondes et les nappes principales. Ce sont ces dernières qui sont utilisées pour l'alimentation en eau potable.
En jouant un rôle de filtre, les sédiments permettent d’améliorer naturellement la qualité des eaux souterraines et d'offrir une eau potable de qualité, pour autant qu'elle puisse être préservée des pollutions. Cet effet dépend en effet de la charge polluante transportée par la rivière. Il est donc important de veiller à ce que les eaux de surface ne se dégradent pas davantage et de renforcer les plans de prévention et d’actions en cas de pollutions accidentelles.
Nappes souterraines utilisée à Genève pour l'approvisionnement en eau potable
Quatre nappes souterraines principales sont actuellement répertoriées dans le canton dont deux sont utilisées pour l’approvisionnement en eau potable : les nappes du Genevois et de l’Allondon. Les deux autres nappes, celles de Montfleury et du Rhône, sont actuellement à l'étude dans le cadre du programme GEothermie 2020 afin de déterminer les capacités, à la fois qualitatives et quantitatives, en vue d’une éventuelle utilisation en eau de consommation.
- Nappe du Genevois
La nappe du Genevois constitue la réserve en eau potable souterraine la plus importante du canton. Elle est aussi utilisée par des communautés françaises situées au pied du Salève. Elle est principalement alimentée par les eaux de l’Arve lors des crues et par les précipitations. La capacité totale de la nappe est d’environ 80 Mm3 (million de mètres cubes) et en situation normale, la réserve d’utilisation (part utilisable) est de 16,8 Mm3.
Le rôle des sédiments comme filtre permet d’améliorer naturellement la qualité des eaux souterraines. Cet effet dépend néanmoins de la charge polluante transportée par la rivière. Il est donc important de veiller à ce que les eaux de surface ne se dégradent pas davantage et de renforcer les plans de prévention et d’actions en cas de pollutions accidentelles.
La nappe du Genevois est exploitée par 5 puits en Haute-Savoie et par 10 puits dans le canton. A Genève, SIG puise l’eau de la nappe pour une capacité maximale de production de 1680 l/s. Ainsi, 10 à 15 Mm3 d’eau y sont prélevés par année pour les seuls besoins du canton. La nappe du Genevois est exploitée de manière transfrontalière. - Nappe de l'Allondon
La nappe de l’Allondon est uniquement exploitée par le puits de Russin. Depuis le remplacement des stations d’épuration françaises en amont (Allondon et Journans) en 2010, la qualité de l’eau du bassin versant de l’Allondon s’est significativement améliorée pour redevenir salubre. Il existe toutefois une limitation quantitative liée au faible débit d’étiage (débit le plus faible de l’année) de la rivière, situation qui risque encore de se péjorer avec les effets du changement climatique.
Pour les curieux ...
- Les nappes principales sont des nappes d’eau souterraines de forte capacité, permettant des débits de plus de 300l/mn et s’étendant sur une aire de plusieurs kilomètres carrés, à une profondeur variant de 15 à 60 mètres. Elles sont en principe utilisées ou réservées pour l’alimentation en eau potable.
- A Genève, les nappes d’eau souterraines sont contenues dans des aquifères de roches meubles (sables, graviers, limons) ayant une bonne perméabilité. Selon les endroits, la perméabilité peut être assez hétérogène au sein du même aquifère (davantage d’éléments fins que du gravier, limitant ainsi la perméabilité).
- Les niveaux de la nappe sont suivis périodiquement par le GESDEC grâce à la quarantaine de piézomètres (puits de surveillance) répartis sur l’ensemble de la superficie de la nappe.
- A la suite d’une surexploitation dans les années 60 et 70, un abaissement de la nappe de plus de 8 mètres a rendu impossible l’exploitation de plusieurs puits. Pour faire face à cette situation, une station de réalimentation artificielle de la nappe a été construite à Vessy, en bordure de l’Arve, où l’eau de la rivière est, après traitement, infiltrée vers la nappe par un réseau de drains enterrés. Mise en service en 1980, la station permet un apport artificiel de l’ordre de 2000 m3/h, soit une ré-infiltration annuelle moyenne d’environ 9 Mm3 d’eau.