Thématique Energie

Date: 
Jeudi, 21 Novembre, 2013 - 09:00 - 12:00
Lieu: 
Forum Louis Ducors, SIG au Lignon

Programme

Message de bienvenue - Christian Brunier Directeur des Services partagés des SIG

Enjeux de l'utilisation des données énergétiques géoréférées - Olivier Epelly Directeur de l’OCEN

Avant la crise du pétrole, la carte de l’énergie de la Suisse se résumait à ses centrales nucléaires, ses barrages, ses raffineries et ses principaux réseaux de distribution que sont les lignes à haute tension, les oléoducs, les gazoducs, et les routes pour le transport de carburant par les camions citernes. Face au triple défi du changement climatique, de l’épuisement des énergies fossiles et des risques géopolitiques de l’énergie, le territoire a été revisité et il s’est révélé riche et diversifié en énergies indigènes : eau, vent, soleil, biomasse, chaleur de l’environnement, déchets thermiques. Il s’est également révélé riche en potentiels d’économie d’énergie dans les secteurs des bâtiments, des industries, des transports et dans tous les usages de l’électricité.

La carte de l’énergie de la Suisse doit par conséquent être redessinée pour porter ces enjeux d’importance.
Elle permet au politique d’établir une stratégie de valorisation des énergies indigènes appelées à jouer un rôle dans la transition énergétique, qu’il s’agisse d’énergie à haute densité et très localisée (ex.: géothermie profonde, grande hydraulique, déchets thermiques des usines d’incinération ou des stations d’épuration) ou d’énergies à faible densité et décentralisée (ex. : énergie solaire).
Elle permet également aux acteurs locaux d’identifier très rapidement les variantes d’approvisionnement énergétiques qui s’offrent à eux voire leur capacité de devenir des exportateurs d’énergie.

Dans ce contexte, l’Office cantonal de l’énergie (OCEN) investit dans l’acquisition et l’utilisation de données énergétiques qualifiant et quantifiant l’offre, la distribution, la transformation et la demande énergétiques dans le but d’une part de développer une planification énergétique territoriale cohérente avec les objectifs d’une société à 2000 W sans nucléaire, d’autre part de mettre à disposition de l’ensemble des acteurs du territoire les données leur permettant d’optimiser leurs projets dans les conditions-cadres fixées par la politique énergétique. Ces données sont croisées avec celles d’autres politiques publiques et permettent de mieux les coordonner.

Cadastre solaire du canton de Genève – phases 1 et 2 - Gilles Desthieux, Chargé de cours HEPIA

Dans le contexte d’une forte croissance actuelle du développement de panneaux solaires thermiques et photovoltaïques en Suisse, il est nécessaire de disposer des outils qui permettent d’identifier facilement et rapidement, en milieu bâti, les toitures à haut potentiel pour une valorisation solaire. Un tel outil a été développé par la Haute école du paysage d’ingénierie et d’architecture de Genève (HES-GE/hepia), l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) et le Politecnico di Milano et a été appliqué, sur mandat de l’OCEN et des SIG, pour élaborer le cadastre solaire du canton de Genève. Une première phase a été réalisée en 2012 et a porté sur l’analyse de l’irradiation solaire brute sur tout le territoire du Canton et sur les toitures, aux pas de temps mensuelle et annuelle. Le résultat est en ligne sur le site : http://ge.ch/geoportail/infoenergie. La deuxième phase, en cours de finalisation, propose une analyse plus fine sur les toitures et autres objets de surface pouvant être valorisés (parking, couverts). Cela implique une délimitation des zones utiles (bien irradiées) des surfaces et des calculs d’indicateurs énergétiques, environnementaux et économiques en vue d’installations solaires. De tels indicateurs seront d'une grande utilité pour plusieurs types acteurs: avant-projets d'installations solaires sur des toitures/surfaces à haut potentiel (installateurs, compagnies d'énergie), politiques énergétiques à l'échelle des collectivités (potentiel de transfert vers les énergies renouvelables, de réduction des émissions de CO2).

Topo-Indices – indices de dépense de chaleur des bâtiments (IDC) - Christian Freudiger, Chef de secteur OCEN et Gennaro BRUNO chef de projet DGSI

Depuis la révision du 5 août 2010 de la loi cantonale sur l’énergie, tout propriétaire de bâtiment chauffé doit remettre chaque année au canton l’indice de dépense de chaleur de son bâtiment.
Cet indice, qui quantifie la consommation de chaleur en lien avec le chauffage et la consommation d’eau chaude d’un bâtiment, reflète pour partie son degré d’isolation thermique, et constitue donc un instrument de politique énergétique pour sensibiliser les propriétaires à la vétusté de leur patrimoine immobilier, voire pour les obliger à réaliser un audit énergétique et des travaux d’amélioration. Consolidée à l’échelle d’un périmètre géographique donné, l’IDC constitue également une donnée utile à la planification énergétique d’infrastructures d’approvisionnement et à l’élaboration de stratégies de rénovation de parc immobilier.
Depuis 2013, l'IDC peut être consulté sur le Système d’information du territoire genevois (SITG).

Gérer les données du sous-sol pour exploiter la géothermie de manière durable et intelligente - Michel Meyer, Responsable de programme énergie et environnement SIG

Les récentes études menées sur le potentiel géothermique du bassin genevois ont montré que ce dernier est important et que la géothermie a un rôle essentiel à jouer dans la recherche de solutions locales innovantes et l’amélioration du niveau d’autonomie énergétique du canton.

En effet, le sous-sol de notre région contient diverses ressources naturelles, ainsi que des capacités de stockage, appelées géo-potentiels, qui seront utiles au développement des énergies renouvelables. L’exploitation de ces géo-potentiels requière néanmoins de bien connaître le sous-sol et ses différentes ressources afin d’en assurer une gestion durable et intelligente, dans le respect des enjeux environnementaux.

Cette gestion passe donc par un archivage systématique et une valorisation, dans des plans d’information synthétiques,  des données relatives au sous-sol genevois. Dans ce cadre, le projet européen GeoMol ainsi que la volonté des autorités et de SIG de mieux connaître le sous-sol profond du basin genevois, vont générer d’importantes quantités de données qu’il conviendra de valoriser au sein du SITG.

Orthophoto de nuit, saisie et traitement des données - Sylvain Airault IGN et José Lopez SEMO

Une étude scientifique portant sur une prise de vue aérienne nocturne a démarré début 2013 en partenariat entre l'Etat de Genève et l'Institut national de l'information géographique et forestière français. Il s'agit d'étudier les possibilités offertes par une telle prise de vue en tant qu'outil de diagnostic, d'aide à la décision et de communication pour la gestion de l'éclairage extérieur, en particulier de l'éclairage public. Le projet est au bénéfice de la politique énergétique comme de la protection de la nature et du paysage.
L'étude est divisée en trois étapes: la prise de vue aérienne nocturne, le traitement des images et l'analyse du potentiel de ce type de données.
Au cours de la présentation, il vous sera montré les techniques de la prise de vue aérienne nocturne et les premiers résultats du traitement des images.